Le Sud, Ronan Teissèdre et Nicolas Jacquemin l’ont rêvé puis l’ont recréé. Amoureux de la Grèce, envoûté par Marseille, le...
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L’appartement haut perché de Laura Gauthier a une histoire à nous raconter. Celle d’une découverte hasardeuse, sous les toits d’une ancienne imprimerie. Depuis, du chemin a été parcouru. Le chantier a laissé place à un lieu de vie, dont la quasi-totalité des éléments a été pensée et dessinée sur-mesure. Une toile blanche dont les peintres sont la créatrice de Fête Impériale et son mari. La première à la déco, le second à la techno. Car malgré ses emprunts à la Belle-Époque, cet appartement connecté est un petit bijou d’innovation. Tout se contrôle d’un écran, du bout des doigts. Un accord parfait entre moderne et ancien, sublimé par la variété de papiers-peints, mosaïques et autres imprimés. Laura Gauthier est une passionnée, de celles qui ont pour inspirations la richesse culturelle du Second Empire, la discipline des meubles années 40/50 et la désinvolture du mouvement punk. Son intérieur est donc à son image : surprenant.
Laura, quelle est l’histoire de cet appartement ?
Il nous a fallu 2 ans pour le trouver. Nous étions rentrés de Londres depuis quelques années et je voulais un appartement dans le 3ème arrondissement parisien, pour rester près de l’école de mon fils. Tout était soit hors de prix, soit biscornu. Nous étions découragés quand une amie, qui nous aidait dans notre recherche, m’a appelé à 22h pour me faire visiter un bien à 8h30 le lendemain.
L’immeuble était une ancienne imprimerie, racheté par un promoteur immobilier qui souhaitait le refaire de fond en comble pour le diviser en appartements. Pour accéder au sixième et dernier étage, lieu de la visite, je suis passée par l’escalier de chantier monté sur la façade, pour m’apercevoir que la totalité du bâtiment était désossé. Il ne restait qu’une partie du toit. Pour me rendre compte de la vue qui serait celle de la terrasse, j’ai continué mon ascension en me perchant sur une pyramide de caisses. Et là … Je me suis retrouvée face à une vue à 360° sur les toits parisiens. Notre Dame, la Tour Eiffel, Beaubourg, Montmartre… Impossible d’y échapper.
Il s’en est suivi deux ans de travaux pour rénover l’immeuble dans un premier temps puis pour créer l’intérieur à notre goût. Les pièces, la cuisine, les salles de bains… La quasi-totalité des éléments ont été faits sur-mesure et dessinés par mon ami Olivier Gay et moi-même.
Comment définirais-tu ton style en termes de décoration ?
Il n’y en a pas vraiment. J’aime mélanger les styles et les époques. Alors, je dirais un peu de baroque, d’industriel, de shabby-chic, accompagné d’objets et de meubles chinés des années 40/50 à 70/80.
Quelles ont été tes inspirations ?
Le côté très riche du XIXe et de la Belle Époque via les étoffes, les imprimés mélangés avec le style industriel et les matériaux bruts. En gros, un peu comme le mariage d’une peinture d’Henri Gervex avec une photo d’art industriel de la fin des années 70.
As-tu une icône qui t’inspire ?
Je n’ai personne en particulier. De manière générale, les histoires de personnes libres et anticonformistes… Et si ce sont des femmes c’est encore mieux !
Y a-t-il un rapport entre ton métier et la déco de chez toi ?
Oui. Je ne pourrais pas les dissocier. L’un va avoir une influence sur l’autre et vice versa. J’ai créé ma marque, Fête Impériale, il y a maintenant deux collections. C’était en 2015. Dans mon travail, je peux très bien m’inspirer d’un intérieur, de l’esprit d’un lieu ou d’une architecture Art Déco. J’ai d’ailleurs repris chez moi des imprimés développés pour Fête Impériale.
Avez-vous pensé la déco ensemble avec ton mari ?
La décoration a été imaginée avec mon ami architecte Olivier Gay. Mon mari, lui, a été très impliqué dans la partie « connectée » de l’appartement. Tout est géré via iPad. Je dois dire que ça tourne parfois au film de science-fiction. Fermer un simple store peut devenir très compliqué.
Quelle est la pièce dans laquelle tu passes le plus de temps ?
Sans hésitation : ma chambre-salle-de-bain-dressing.
Où vas-tu quand tu cherches un meuble ? En ligne et en boutique ?
Pour chiner, je vais à Saint Ouen bien sûr ! Je fais aussi des brocantes ou je me balade sur le site de BrocanteLab. La Gallery S. Bensimon, Monoqi ou encore Made In Design ont mes faveurs quand il s’agit de trouver du neuf.
Que manque-t-il chez toi ?
Une méridienne chinée pour le salon, des photos de famille et quelques éléments de déco murale.
Ta dernière lecture ?
“La théorie de l’information” d’Aurélien Belanger et “Un Roman Français” de Frédéric Beigbeder. Ils m’ont particulièrement marqué.
Le restaurant que tu conseillerais à Paris ou ailleurs ?
Istr, un Oyster Bar aux influences à la fois bretonne et new-yorkaise, rue Notre-Dame de Nazareth. C’est plutôt une recommandation, un peu en avant-première, puisqu’il ouvre dans quelques jours ! J’ai pu faire le testing de cette adresse il y a quelques jours et c’est aussi le futur resto de Pascal et de très bons potes. C’est un régal !
Dans mon travail je peux très bien m’inspirer d’un intérieur, de l’esprit d’un lieu ou d’une architecture Art Déco.
Crédits : Constance Gennari @thesocialitefamily
Sublime! Unique et personnel… pas de sentiment de “déjà-vu”! Bravo
Je suis sous le charme de l’appartement de Laura Gauthier et Pascal. Chic et original, j’aime le téléscopage des époques, le rafinement des tissus et des matériaux et la “mise en scène” qui participe à la personnalité du lieu pour faire de chaque pièce un tableau à part entière tout en conservant une belle harmonie d’ensemble.
J’y retrouve complètement l’esprit de sa marque Fête Impériale et j’adhère totalement !
Canon! on sent toute la personnalité et la fantaisie de ses habitants dans cet appartement.
Les imprimés sont savamment associés et les textiles sont superbes.