Nous sommes quatre : mon mari, notre fils Amadeo, qui vient d’avoir 2 ans, notre chien et moi. C’est un appartement très vivant, qui évolue en permanence avec nous. Amadeo prend de plus en plus de place, ce qui me plaît beaucoup. J’aime l’idée qu’une maison ne soit jamais figée, qu’elle se transforme au rythme de la vie qui s’y déroule.

Je suis d’origine belge et je vivais à Londres. Mon fiancé – aujourd’hui mon mari –, qui est parisien, m’a proposé que l’on se retrouve à Paris. Je connaissais encore mal la ville, sans idée précise de quartier, alors nous avons beaucoup visité. Finalement, nous avons trouvé cet appartement dans le 16^e arrondissement. Il n’avait pas été habité depuis près de dix ans et n’avait connu aucuns travaux depuis des décennies. Il était dans un état assez catastrophique et, paradoxalement, j’ai adoré ça. En cassant le faux plafond de la salle à manger, nous avons découvert de magnifiques moulures intactes. J’ai grandi entourée de chantiers : mes parents avaient acheté un manoir à rénover, donc ce processus m’est très familier.

C’est une question que me pose souvent ma mère : « Comment décrire ton appartement ? » Et à laquelle j’ai toujours un peu de mal à répondre. Je dirais que c’est un style éclectique, nourri de voyages et de coups de cœur. Il y a du classique, mais aucun meuble vraiment classique, aucune commode. Ce n’est pas moderne non plus. Du bac à la fin de mes études, j’ai vécu plusieurs années à l’étranger – en Égypte, en Argentine, au Maroc, en Inde, en Italie. Tous ces voyages ont alimenté mon regard et j’en ai rapporté beaucoup d’objets. Je n’achète jamais en pensant à un endroit précis : uniquement si j’ai un coup de foudre. Ensuite, les choses trouvent leur place.

Chaque matin, en sortant de chez moi, j’aperçois la tour Eiffel, et je ne m’en lasse pas. Je ne suis pas parisienne d’origine, alors cette vue continue de m’émerveiller. J’aime cette ambiance de village : croiser des amies chez le fleuriste, à l’école ou autour d’un café. Après avoir déposé mon fils à l’école, je m’arrête souvent au Belen Café, une adresse argentine que j’adore. J’ai aussi mes habitudes sportives, au Burning Bar ou au Hera Club, tout près d’ici.

Nous nous rendons généralement chez mon frère. Noël, dans ma famille, est très festif. Ma mère est d’origine américaine et adore la décoration. Dire qu’elle a des caisses d’ornements serait un euphémisme. La maison est décorée de la cave au grenier, sur cinq étages ; c’est une maison bruxelloise traditionnelle, très étroite. Il y a un immense sapin, dont la décoration demande trois jours, chacun venant y ajouter sa touche. Les tables sont toujours magnifiques, pleines de petites attentions. C’est de là que vient mon goût pour la mise en scène et le détail.

Oui, absolument. Ma mère installe toujours un grand miroir au centre de la table, comme un chemin de table, avec un immense traîneau, des rennes en porcelaine, des bougies nichées dans leurs bois, de la fausse neige, des petits sapins… C’est très romantique, presque irréel. Ce sont des décorations que l’on garde d’année en année, et j’aime cette idée de continuité.

Chez nous, c’est toujours la biche. C’est une tradition familiale. Ma mère la cuisine merveilleusement bien, avec une sauce incroyable.

Je viens de présenter ma première collection de tissus d’ameublement avec la Maison Thévenon. Elle comprend quatre références très colorées : Les Pompons, qui revisitent les passementeries traditionnelles avec cordelettes et petits pompons, ainsi que Rayures ornementales, Birds et Animaux exotiques, des motifs poétiques, tous inspirés de la nature, qui apportent mouvement et narration aux intérieurs. L’an prochain, plusieurs collaborations verront le jour, dont une avec Le Bon Marché Rive gauche, prévue début 2026, ainsi qu’une collection de prêt-à-porter avec la marque espagnole Philippa 1970.

Le

– ma couleur préférée. Je l’aime beaucoup.