Amah Ayivi, chineur entrepreneur

Amah Ayivi, chineur entrepreneur

Amah Ayivi est un entrepreneur. De ceux qui finissent par se confondre avec leur projet. Le sien s’appelle Marché Noir. Initialement échoppe de fripes dans le très connu Comptoir Général, la marque s’est muée en un lieu à part-entière à deux pas du Carreau du Temple. Un espace taillé pour le dandy, qui peut ici laisser libre court à son imagination. Car de la ressource, l’autodidacte en a. Épaulé par l’agence Walt Agency, c’est avec un plaisir non dissimulé qu’Amah se distingue à coup de scénographies inspirées et de looks décalés. Sa signature. Chineur invétéré c’est en Afrique, sa terre natale, qu’il part plusieurs fois par an dénicher des trésors qui viendront s’ajouter à une collection plus “occidentale”, qui elle, ne cesse de grossir de jour en jour. Son objectif est simple : faire ressortir de la masse ce qu’il y a de meilleur et de plus typiquement africain. Exit le wax. Le continent a d’autres choses à faire valoir. Amah sait où il va. Des collaborations sont en maturation et Marché Noir, voué à une transformation toute proche. Plus pointue. La mode, comme la décoration, est un jeu. Il le sait et s’en délecte chaque jour. Rencontre, entre son appartement et le Marché Noir, avec un agitateur qui sait se faire remarquer et qui nous promet dans les années à venir, de belles surprises.

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Amah qui êtes-vous ? Quel a été votre parcours ?

Amah

Je suis né au Togo, puis je suis arrivé en France dans les valises de mon oncle en 1983. J’y ai ensuite fait des études de marketing, suis devenu directeur de casting pendant 9 ans avant d’atterrir au Comptoir Général.

Comment vous êtes-vous retrouvé à y travailler ?

Amah

C’était un pur hasard. J’y ai atterri juste quelques semaines après l’ouverture publique. En fait, j’étais venu voir un ami qui y travaillait. Ce dernier m’a dit que le Comptoir ne servait pas de brunch. Je lui ai alors demandé de me présenter le boss afin que je lui en propose un concept, ce qu’il a fait sans tarder. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Aurélien Laffon. Je lui ai proposé “L’Afro brunch” et il m’a dit “Ok, allons-y”. On peut donc dire que j’ai commencé au Comptoir comme ça.

Pourquoi avoir pris votre indépendance ?

Amah

Je n’ai pas pris mes distances au contraire. On s’est agrandi et le vintage a juste changé de lieu.

De quelle manière l’idée de Marché Noir vous est-elle venue il y a quelques années ?

Amah

Après 6 mois de brunch. C’est lors d’une discussion avec Aurélien que l’on a décidé de monter une fripe sur la mezzanine du Comptoir. Cette friperie ne s’est pas tout de suite appelée Marché Noir. J’ai tout mis en place de A à Z. Au début, j’allais acheter la marchandise dans l’entrepôt d’un ami à Marseille. Mais ça, c’était avant de mettre en place le sourcing en Afrique.

Où allez-vous chercher les habits et accessoires vendus chez Marché noir ?

Amah

Les habits et accessoires du Marché Noir viennent à 95% du Togo. Le reste vient de mes autres voyages dans différents pays. Cette came que l’on trouve au Togo vient en réalité d’Europe. Elle provient des dons fait à la Croix Rouge, à Emmaüs ainsi qu’au Secours populaire. L’ensemble de ces entités revend une partie des dons en Afrique ou en Asie car elles ont besoin d’argent pour financer leurs actions. On trouve la même chose au Ghana, au Bénin, en Côte d’Ivoire ainsi que dans d’autres pays d’Afrique de L’Est.

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Portrait Amah Ayivi Marché Noir
Boutique Marché Noir Friperie Amah Ayivi

L’Afrique et l’Amérique du Sud sont des continents qui me parlent énormément de par les innombrables peuplades et cultures dont ils regorgent.

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Boutique Marché Noir Friperie Amah Ayivi
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Comment vivez-vous l’engouement autour de l’artisanat africain ?

Amah

Cet engouement pour l’Afrique, plus que pour son artisanat, me fait plaisir mais elle ne date pas d’aujourd’hui. Depuis toujours, en Europe comme ailleurs, on s’inspire de l’Afrique, mais on ne le disait pas ou du moins seulement du bout des lèvres. Aujourd’hui, pour beaucoup, l’Afrique est “cool” donc ils peuvent dire qu’ils s’en inspirent. Mais moi je dis que l’Afrique n’est pas juste cool. Elle a toujours été inspirante, riche, énergique et créative. C’est aussi grâce à la jeune génération africaine que l’image de l’Afrique est en train de changer aux yeux des gens. Cette génération est plus décomplexée et n’accepte plus l’image négative qu’on donne de l’Afrique. Elle sait que le continent est riche, créatif et elle n’hésite plus à quitter l’Europe pour aller s’y installer.

Quelles sont vos références en matière de style ?

Amah

Ma plus grosse référence en matière de style est l’armée car je trouve que c’est le plus grand styliste qu’il existe. Les vêtements des armées du monde m’inspirent par leurs coupes, leurs matières ainsi que par leurs couleurs. Rien n’est fait au hasard dans ces habits. Le moindre détail est important, pratique et à la fois stylé. J’aime aussi beaucoup les vêtements de travail, et plus spécifiquement ceux produits en France. Enfin, les ensembles folkloriques des différents pays m’évoquent beaucoup de choses. Notamment grâce à leurs histoires et leurs couleurs.

Consacrez-vous autant de temps à penser votre intérieur que votre style ?

Amah

Je ne pense pas consacrer beaucoup de temps à penser mon style. Par contre, passer du temps à chiner et à trouver des belles pièces quasi uniques, oui j’adore. Pour moi, m’habiller est un jeu. J’adore associer des choses complètement différentes pour les faire vivre et vibrer. Je pense sincèrement que notre style reflète en général notre personnalité et notre caractère. L’allure d’une personne vient, pour moi, de l’intérieur. C’est une sorte de poème ou de message qu’on dévoile en s’habillant. Je fais bien la différence entre le style et la mode. Pour moi le premier nous ressemble et le second, souvent, nous dénature. Quant à mon intérieur, il est ce que je suis et évolue avec moi en fonction de mes envies et de ma maturité.

Des projets, envies, pour la suite ?

Amah

J’ai en effet pas mal de projets sur le feu dont, pêle-mêle : l’ouverture, début 2017, du sous-sol du Marché Noir ; la mise en place d’un bureau de style – toujours au Marché Noir – qui correspondra vraiment à ma vision du style. Ensuite, d’un point de vue plus “stylistique” le lancement d’une collection capsule de capes/ponchos à paraître fin novembre et la préparation d’une collection de chaussures en raphia pour l’été 2017.

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Portrait Amah Ayivi Créateur

Crédits : Constance Gennari @thesocialitefamily

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