Lorenzo Mattotti est un ponte de l’illustration italienne. Le rencontrer dans son atelier parisien du 10ème arrondissement, dont il est résident depuis une quinzaines d’années, a donc une saveur toute particulière. Celle de l’encre, des pastels gras ou encore des crayons de couleur. Gymnaste des images, dont il crée les tensions cases après cases, l’artiste présente jusqu’au 13 mai à la Galerie Martel son nouveau roman graphique, Guirlanda (éd. Casterman). Une esthétique noire et blanche fantasmagorique, chirurgicale dans son approche des détails. Impressionnante. Co-scénarisé avec l’ami Jerry Kramsky, l’œuvre de Lorenzo Mattotti fait apparaître l’insondable avec une légèreté drôle et poignante à la fois. Une déambulation jouissive à la frontière du réel qui puise dans les références littéraires du duo. Les livres, Lorenzo Mattotti les aime. Ses nombreuses bibliothèques en sont remplit. Grâce à eux, le dessinateur, qui vit entre l’Italie et Paris, se révèle : amoureux de la peinture – qu’il pratique dans une pièce monochrome à côté de son studio – mais aussi des carnets, qu’il rempli frénétiquement après y avoir puisé l’inspiration. Quatorze ans après la publication du Bruit du givre, le maestro est plus que jamais de retour. De quoi nous faire patienter jusqu’au prochain numéro du New Yorker – dont il est un des illustrateurs fixes depuis 1992 – mais surtout de son adaptation cinématographique (très attendue) du classique de Dino Buzzati, La fameuse invasion de la Sicile par les ours.
Lorenzo Mattotti expose Guirlanda, du 17 mars au 13 mai 2017 à la Galerie Martel. Pour les retardataires, des originaux de Guirlanda et d’autres oeuvres de Lorenzo Mattotti seront exposées au festival La Grande Invasione à partir du 3 juin.
Photographies : Constance Gennari – Texte : Caroline Balvay @thesocialitefamily
Real artist!