Les fauteuils

ont choisi leur camp : cet été, ils s’assiéront dehors, rien que dehors, offrant leur dossier-visage au ciel radieux. Le canapé

et sa famille de modules aux rayures vanille fraise, du pouf – se transformant aussi en table basse – à la chauffeuse, prennent doucement le soleil près de la grande piscine, quand ils n’envahissent pas à la fois la terrasse et le salon, profitant de leur nouvelle adaptation en assises d’extérieur. Les tabourets et bancs

s’installent sur le sol frais à l’intérieur, du côté des fenêtres, nonchalamment aérés par le léger souffle qui agite les voilages. La bibliothèque

en profite, elle aussi, délestée qu’elle est des livres qu’on choisit pour les oublier sur le muret en pierre ou au bord de l’eau… 

Dans ce petit monde couleur crème aux matières et aux tons apaisants, voire éthérés, quelques agités du soleil viennent éveiller leurs pairs d’une touche légère et joyeuse. Ce sont les vases ,

pensés comme de petits bonbons lumineux de verre rose, bronze ou vert. Ils accueillent un dernier-né en verre opalin mentholé qui, tout à coup, avec sa couleur bleu glaçon, vous fait l’effet de plonger dans l’eau turquoise. La lampe

leur répond, avec son pied en verre attrapant la lumière. Sa voisine

n’est pas en reste, elle dont la ligne laquée aux tons vifs évoque la fleur. 

On flâne dans cette demeure anonyme peuplée d’une forêt de meubles silencieux, posée comme un îlot au milieu de la nature. Ce sont les lieux d’un été un peu vaporeux, voire versatile. Peut-être enverra-t-on une carte postale.