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Le Lautrec a toujours été ce bar de quartier sans prétention et constamment bondé, étape évidente de toute déambulation Pigallienne. Puis Cédric Munier, Camille Genton, Axel Bonnichon et Laurent Casanovas, quatre amis passionnés, ont investi les lieux et le Lautrec est devenu la Maison Lautrec, faisant au passage peau neuve pour renaître sous la forme d’un néo bistrot original et intemporel. Le décor est chic, délicat, fourmillant de petits détails, salles cachées, jeux de lignes et de lumières. Pour ce qui est des plaisirs de la bouche, la vision des deux associés est simple et les maîtres mots sont authenticité et qualité. Tout en suivant les saisons, ils travaillent avec les meilleurs produits français. Décidés à s’investir jusqu’au bout, ils se sont même lancés dans la création d’un potager depuis un an. La boucle est bouclée, et la Maison Lautrec, bien plus qu’un simple restaurant, est un projet global, où l’esthétisme, la gastronomie et l’éthique écoresponsable s’entremêlent avec succès. Visite dans un lieu atypique qui ne cessera, avec les mois à venir, de se muer.
Maison Lautrec – 63 rue Jean Baptiste Pigalle, 75009 Paris
Comment est né le projet de la Maison Lautrec ?
Camille et moi travaillons ensemble depuis 7 ans. À l’époque, je le connaissais de réputation et le savais passionné par la restauration. Nous avons ouvert ensemble notre premier restaurant, Le Dôme du Marais, et depuis nous ne nous sommes plus quittés. C’est une vraie rencontre humaine, amicale et professionnelle. La Maison Lautrec a été une suite logique. Cela faisait longtemps que nous avions envie de faire un restaurant qui s’inscrit dans une philosophie à la fois écologique et liée à l’authenticité du produit. Travailler avec des circuits courts, faire du bio, sans pesticides, etc.
De quelle manière avez-vous pensé l’endroit ?
L’idée était que nous voulions faire du bistrot, avec tous les codes qui vont avec : les petites tables de deux, les banquettes et miroirs, les cuivres ou encore les chaises bistrot type chastelet. Ensuite, c’était très simple : nous voulions travailler uniquement avec le cabinet Perrier. Pigalle est un quartier vivant, où il y a une vraie culture du bar et de la nuit. C’était important d’avoir une dynamique entre le restaurant et ceux qui viennent simplement prendre un verre.
Quelles sont les influences de ta cuisine ?
Un esprit bistrot mais fortement imprégné de la culture gastronomique, donc je dirais une cuisine traditionnelle. Ensuite, nous travaillons seulement avec des produits français, ou issus de notre propre potager. On fait pousser nos propres herbes, persil, basilic, ciboulette chinoise, ou encore coriandre. Cela nous permet de proposer une cuisine traditionnelle légèrement revisitée avec quelques touches méditerranéennes ou asiatiques. L’accent est mis sur la fraîcheur et la qualité des produits. C’est pour cela que l’on propose nos assiettes sous forme de tapas : cela nous permet d’offrir des produits de grande qualité mais à prix abordable, entre 8 et 16 euros.
Raconte-nous l’histoire du potager !
Nous avions ce rêve depuis longtemps. Celui d’avoir à portée de main tous les produits nécessaires à l’élaboration d’une cuisine gastronomique. Nous nous sommes inspirés d’Alain Passard, avec l’envie d’avoir la maîtrise du produit de A à Z et la possibilité pour un chef d’avoir un contrôle sur la fraîcheur et le type de produit à tout moment. Camille a de la famille dans les Yvelines et grâce à elle, nous avons eu la possibilité de faire cela. Ils ont acheté un terrain juste à côté de la maison et nous y avons installé un potager en permaculture il y a un an. Notre première récolte était en juin et pour être honnête, cela a été une année horrible au niveau de l’agriculture. La prochaine sera meilleure ! En tout cas, c’était important pour nous de travailler avec une éthique responsable. Nous ne sommes pas précurseurs, mais cette démarche s’inscrit dans quelque chose de nécessaire aujourd’hui.
Crédits : Eve Campestrini @thesocialitefamily
Super interview! J’ai hâte d’y aller.