Cet intérieur-là s’observe comme les deux faces d’une carte de jeu. Et pour cause : Ronit Pardo et Julien Drach vivent ensemble,...
Le monde de Jean-Guillaume Mathiaut se joue des codes architecturaux et nous emmène dans un univers féminin doux, baigné de couleurs chaudes et naturelles. Alors jeune architecte, il poursuit un parcours brillant et remporte à 23 ans le concours du Van Alen Institute. Puis, il travaille en tant que creative architect pour plusieurs grandes maisons de mode et s’essaie à la scénographie pour Hervé Sauvage ou Hugo Matha. Suite à son retour vers son premier amour, pour la boutique Atelier Issey Miyake de la rue Royale, son travail se développe et évolue. D’année en année, le créatif emprunte des chemins plus expérimentaux. Toujours avec autant de justesse. Avec Jean-Guillaume, nos notions de l’espace sont remises en cause. Nous entrons dans un monde fait de cabanes ovoïdes et de meubles-ville où lui seul peut nous guider.
Pour découvrir l’univers de Jean-Guillaume, le rendez-vous est pris ici.
Jean-Guillaume, comment décrirais-tu ton travail ?
D’abord architecte de formation, je me suis ensuite intéressé à l’ébénisterie. J’ai pris des cours avec des compagnons puis j’ai fait mon propre chemin. Maintenant, je me situe entre les deux. Cela peut s’illustrer par la création de maison sculpture en chêne massif comme par la petite architecture en pomme de pin. Pour certains projets, les cabanes notamment, je travaille des pièces uniques pour de grands rêveurs et des collectionneurs. Les demandes viennent du monde entier. Nous rencontrons les clients et nous parlons de leurs rêves. Les projets sont signés et faits sur mesure. J’utilise des matériaux nobles, pierre, métaux, bois et surtout m’attache à respecter l’environnement. J’en utilise de forêts protégées mais aussi des cartons et des papiers recyclés. J’ai la chance d’être avec une équipe très soudée. Nous sommes fidèles et attachés à des valeurs humaines. La plupart de mes amis artisans sont d’origine italienne, c’est une véritable famille.
Peux-tu nous expliquer ce que sont ces « cabanes » ?
Je faisais de la petite architecture depuis 1995, comme un hobby. Ça a pris de l’ampleur. Au début j’ai commencé à faire des cabanes pour des chambres d’enfants, puis pour des collectionneurs ou de l’évènementiel. Il s’agit de construire/déconstruire tout en voyageant dans un univers qui touche à l’enfance, avec une notion de refuge. Elles protègent les jardins secrets, parfois avec des formes très fœtales, comme des couveuses. Dans certaines de ces bulles de bois, tu peux même dormir à 4. Elles sont éphémères, avec une durée de vie entre 2 et 10 ans. Je suis vraiment très attaché aux premiers instants, à l’enfance et à la poésie qui s’y rattache. Je travaille beaucoup sur les volumétries, les géométries, les perspectives et la multiplication des surprises. Il y a toujours une part de jeu et les interprétations peuvent être infinies, un tabouret peut devenir une table basse ou un meuble.
Comment a évolué ton rapport à l’architecture ?
Depuis deux ans, je suis sorti des cabanes pour aller aussi vers des meubles paysage. Je les relis à mon architecture. Dans une de mes séries, ils font office d’habitacles à ciel ouvert. Tu as l’impression d’être dans un dessin. Aujourd’hui j’essaie de tout lier. De créer un univers complet où l’architecture se développe sur la nature, où la nature rejoint l’architecture mais aussi les meubles. J’explore tous les sujets avec les meubles-ville par exemple, qui sont des réinterprétations d’immeubles des années 70 sur des façades de mobilier. Dans mon processus aussi j’ai changé. Depuis deux ans, je suis sorti de l’imagerie 3D. Désormais, je passe directement du dessin au volume et aux maquettes.
Des projets à venir ?
En ce moment il y en a plusieurs de front. Dont une série de 5 tapis volants en bois, installés dans des vignes près des fermes de Caudalie. Je travaille également sur le prototype de trois capsules de sommeil qui seront en lévitation au-dessus d’un cours d’eau dans un château.
Crédits : Eve Campestrini @thesocialitefamily
tu déchire mon pote plein des bonnes choses a plus