Il faut quitter Marseille, longer la mer et se laisser porter de calanque en calanque pour finalement découvrir, dans un cadre aussi idyllique que secret, l’étrange paradis imaginé par Éric Touchaleaume et sa famille. L’histoire commence – ou plutôt reprend – en 2011, lorsque le galeriste et antiquaire parisien se porte acquéreur de ce que l’on appelle communément un cadeau empoisonné. La Friche de l’Escalette, ancienne usine à plomb, bien loin de son glorieux passé industriel est devenue une terre d’accueil pour les carcasses de voitures, vieux matelas et autres enfants oubliés de notre société de consommation. Le projet, humblement ambitieux, de remise en état du site verra le jour grâce à un travail titanesque et une volonté sans faille. Devenue ruine au sens romantique du terme, la Friche de l’Escalette renaît de ses cendres pour se transformer en un parc dédié aux sculptures et à l’architecture légère, avec une première exposition dédiée à Jean Prouvé en 2016. Cette année, c’est le plastique qui est à l’honneur, entre cabanons visionnaires et mobiliers gonflables, les ruines pompéiennes prennent des airs de Star Trek le temps d’un été et nous content l’histoire d’une utopie qui s’achève avec le crash pétrolier de 1973. Une visite au son des cigales dans cette nature qui reprend ses droits et nous livre un spectacle surprenant où la beauté sauvage des ruines cyclopéennes se mêle aux rêveries futuristes ainsi qu’aux ambitions déchues.
La Friche de l’Escalette : route des Goudes, impasse de l’Escalette – 13008 Marseille.
Crédits : Eve Campestrini @thesocialitefamily
Certes, il faut quitter la ville, mais il ne faut pas quitter Marseille ! La friche de l’Excalette est bel et bien sur le territoire marseillais…!