Thierry et Marie-Sophie sont fous de déco. Une fois leur journée de travail accomplie, ces insatiables consultent magazines de déco,...
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Pour les personnes comme pour les lieux, certaines rencontres relèvent de l’évidence. Une connivence qui, nous confie Stéphanie Huguenin, fait se sentir « immédiatement à l’aise, en confiance » comme lors de la première visite de cet appartement. À tel point que deux ans après son emménagement, rien – ou presque – n’a changé. « Les volumes et la circulation étaient comme vous les voyez. Nul besoin de se projeter », sourit-elle. Situés à quinze minutes à pied de « tous les centres de Paris », les volumes occupés par la famille de la fondatrice du studio de production FrancineFramboise répondent à merveille à leur nature citadine. Elle qui a pour challenge de faire « parler ensemble des gens d’horizons différents » à la manière « d’un designer, mais pour les marques » le fait d’ailleurs ici quotidiennement, mais avec des meubles et des objets. Un mélange de pièces familiales – transmises par ses parents à sa première installation il y a vingt ans – qui constitue une base sur laquelle viennent se superposer des acquisitions fortes : des œuvres du Studio Hiromi, une table en bois signée Gesa Hansen et une autre, basse cette fois, de Willy Rizzo, de beaux luminaires savamment chinés ou encore quelques créations de la collection The Socialite Family. Autant d’éléments qui, associés aux couleurs apposées aux murs et au sol, viennent structurer le minimalisme épars mais harmonieux cher au couple qu’elle forme avec Stéphane, créatif dans la publicité.
Stéphane est créatif dans la publicité. Je suis productrice de contenus et d’expériences pour les marques. Nous sommes ensemble depuis sept ans et mariés depuis quatre !
J’ai étudié l’histoire et les sciences politiques à la Sorbonne. Après un échange à Montréal, j’ai commencé à travailler sur des campagnes publicitaires qui mettaient en scène des vraies gens pour les publicités dans une société qui s’appelait Dissidents. S’est ensuivie une dizaine d’années en agence de publicité et dans des sociétés de production. J’ai monté mon studio de production en 2015 qui s’appelle FrancineFramboise.
J’ai grandi dans une famille qui avait à cœur de créer des intérieurs chaleureux, des lieux de vie dans lesquels on se sentait bien, des kibboutz où toute la famille vivait ensemble le dimanche lors des déjeuners familiaux ou l’été en Bretagne. Mes premiers souvenirs de décoration, je les dois à ma grand-mère et à mon oncle qui adoraient créer, ensemble, des intérieurs riches et habités, ne tombant pas toujours d’accord et argumentant chacun. J’ai des souvenirs de fleurs, de toile de Jouy, de couleurs solaires, d’imprimés. Chaque pièce était un tableau tant sur les tissus ou les teintes que les bibelots et les meubles ! J’ai aussi le souvenir des antiquaires où j’accompagnais mes grands-parents le week-end. Les meubles que nous avions chez ma mère avaient appartenu à ses parents, et à leurs propres parents avant eux. Ce sont ces mêmes meubles qui forment une bonne partie de notre mobilier dans cet appartement. J’aime les pièces qui racontent une histoire. L’idée que les objets inanimés disent qui on est, et, dans le même temps, soient aussi eux-mêmes des sujets de conversation quand on les choisit, quand on les place, quand on les transmet. Ils sont à la fois notre réalité quotidienne, mais aussi nos souvenirs, nos passés, ou nos futurs.
J’aime beaucoup le travail de l’artiste Johanna de Clisson, du studio Hiromi, dont j’ai deux pièces. Son style brutaliste donne un bon coup de poing dans un intérieur haussmannien classique. Il se trouve qu’il va très bien avec la direction artistique néo-1970 qui s’est peu à peu inscrite dans la maison. J’apprécie aussi beaucoup Willy Rizzo dont je trouve les pièces très belles et intemporelles !
À l’endroit où je me situe dans cette industrie, j’ai un challenge quotidien à faire parler ensemble des gens d’horizons différents. Chaque projet nécessite son esperanto, chaque sujet est une page blanche qui me permet de rencontrer des talents très différents (auteur, game designer, journaliste, réalisateur, graphiste, artiste, etc.), et c’est ce qui fait que je continue à faire ce métier avec un appétit renouvelé. Je suis une sorte de designer à ma façon, mais pour les marques.
L’interactivité, le feedback des gens qui peuvent acclamer, conspuer, voire bannir les messages ont radicalement changé la communication top-down de l’avant-digital. Ce rapport aux gens et au monde en général a rendu cette industrie plus réfléchie, plus proche des réalités du monde. En un mot, plus responsable.
Après plusieurs années à apprendre, à rencontrer et à m’enrichir auprès de grands professionnels, je souhaitais une structure qui pourrait accueillir des projets de tous horizons avec agilité et fraîcheur. Une structure qui permette de passer beaucoup de temps sur des projets tout en restant rentable, une structure qui soit un peu un ovni dans la chaîne de valeur et qui me permette de remonter en amont ou plus en aval de cette chaîne. Je voulais proposer une méthodologie sur mesure où l’on part de l’idée et du projet et que je puisse développer. L’idée, et c’est encore le cas aujourd’hui, c’est de faire peu de projets sur lesquels je sois très impliquée et que je puisse vraiment accompagner au plus près les talents que je source et produis sur chacun des sujets.
Il me semble avoir visité cet appartement en décembre 2018. J’étais (très) enceinte et nous cherchions un lieu pour accueillir cette nouvelle famille. Nous avions visité beaucoup de biens, et puis nous avons eu comme une évidence avec ce lieu. Vous savez, ce sentiment que nous avons parfois aussi avec certaines personnes. Où l’on se sent immédiatement à l’aise, en confiance. Où l’on se dit qu’on est faits l’un pour l’autre. Les volumes et la circulation étaient comme aujourd’hui. Nul besoin de se projeter. Nous sommes de vrais citadins, et le fait d’être à 15 minutes à pied de tous les centres de Paris nous convient tout à fait !
J’aime les pièces qui racontent une histoire. L’idée que les objets inanimés disent qui on est, et, dans le même temps, soient aussi eux-mêmes des sujets de conversation quand on les choisit, quand on les place, quand on les transmet.
Il avait été extrêmement bien pensé par les anciens propriétaires ! Les enfants ont leur espace et le nôtre est assez éloigné. Le salon est une zone mixte que nous gardons très épurée en termes de décoration, bibelots… pour que les enfants puissent y évoluer sans risque. La cuisine est ouverte sur celui-ci, et nous y passons beaucoup de temps. C’est assez drôle de voir que même lorsque nous faisons un dîner de 10 personnes, les gens vont difficilement dans cet espace, lui préférant la cuisine ! Nous avons repeint dans la chambre des enfants le parquet en blanc. Cela donne beaucoup d’air et de lumière aux volumes. Enfin, Stéphane a découvert son bureau pendant les confinements. C’est aussi là qu’il s’adonne à sa passion pour le jeu vidéo et c’est pour les enfants la pièce de toutes les convoitises, la chambre des secrets, si vous voulez (rires). J’aime beaucoup notre chambre dans laquelle je pourrais passer mes journées. Nous y avons mis de la moquette et des murs sombres, c’est un cocon.
Nous y sommes vraiment allés petit à petit. Nous n’avions pas une vision ou un schéma préconçu. Les choses se sont faites naturellement pour arriver à un ensemble très épars, mais harmonieux. Nous avons peu de choses. La base, c’était surtout les meubles que l’on m’avait transmis quand je me suis installée seule il y a plus de vingt ans. Une bibliothèque, un beau bureau, des lampes en cuivre. Nous avions une table de salle à manger de Gesa Hansen que nous avions achetée ensemble dans notre premier appartement avec Stéphane. Puis cette magnifique lampe Fortuny, dénichée à Venise lors de notre voyage de noces. Lorsque nous nous sommes installés, nous avons acheté pas mal de luminaires au Bon Marché Rive Gauche. Nous avons aussi un canapé Togo que nous adorons et des rideaux Pierre Frey qui habillent énormément les pièces. Pour mes 40 ans, mes amis m’ont offert un mur végétal qui est vraiment l’âme de la cuisine. Mes deux derniers achats sont une table basse Willy Rizzo et deux œuvres du Studio Hiromi. Cela structure énormément le salon. C’est minimaliste et chaque pièce fonctionne autour de 2 ou 3 pièces fortes. Dans quasiment tous mes intérieurs, j’ai également des pièces de la collection The Socialite Family ! (rires)
Que la simplicité est l’ultime sophistication !
Un média inspirant qui met en scène des gens qui portent des projets (dont des familles car une famille, c’est un sacré projet). Une mine d’or de décoration, pour les amateurs de très gros comme de petits cadeaux !
J’ai une expérience immersive qui met en scène le partenariat entre ArianeGroup et Devialet qui a été lancé à Dubaï début octobre 2021 et qui sera opérationnelle à Paris à la Samaritaine puis à Vivatech en 2022. En décembre 2021, j’ai produit pour Netflix et l’agence Fanfare une campagne pour le lancement de la saison 2 de la série Emily in Paris. Enfin, en 2022 vous pourrez découvrir une série de contenus sur la thématique de la mobilité pour une marque française qui vend de l’énergie.
Photographies : Constance Gennari – Texte : @thesocialitefamily
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