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L’intérieur du designer belge Jo Hoeven et de sa compagne Esther Noben se lit comme un livre. Celui d’une saga familiale qui ne cesse de s’écrire génération après génération. Une narration – dont on savoure la lecture chez The Socialite Family – où chaque objet vient jouer son rôle, dessinant de ses lignes graphiques les chapitres enchevêtrés de ses protagonistes d’hier et d’aujourd’hui. Dans cette bâtisse du centre de Bruges aux détails architecturaux flamands typiques du XIXe siècle, le cofondateur du studio créatif LoHo bouscule l’atmosphère préétablie par ses parents, autrefois propriétaires. Destiné lors de l’emménagement à un projet de pension de famille, le bastion familial se meut dorénavant en une scène où l’art s’exprime librement sous l’impulsion de Jo et Esther, devenus à leur tour maîtres des lieux. Laissant quelques fois l’esprit se questionner sur la nature de ces volumes. Galerie ou intérieur hors norme ? « Pourquoi choisir lorsqu’on peut s’amuser à brouiller les pistes ? » nous semble dire la décoration environnante. Un parti pris pour le couple qui va jusqu’à lancer entre ces murs un projet de bed & breakfast baptisé KOOJ. Autant d’espaces où s’exposent, des plus vintage aux plus contemporaines, les pièces design de Jo. Des créations Memphis aux réalisations textiles de Carine Boxy, en passant par les œuvres plastiques de Michel Martens ou encore ses propres prototypes aux silhouettes organiques. Notamment ceux en argile, à l’image des baignoires magistrales et lavabos minimalistes se révélant dans les deux salles d’eau de la résidence. Une signature créative au charme brut qui offre une vision de l’objet à la fois naturelle et sophistiquée, à découvrir très bientôt dans la nouveau projet brugien de Jo. Une guest house 2.0 nommée Jonojé.
Je suis le cofondateur du studio de design LoHo avec mon associé Karel Loontiens. Cette aventure professionnelle a débuté alors que je créais dans ma maison un concept d’espace bed & breakfast baptisé KOOJ. C’est à ce moment-là que Karel et moi nous sommes rencontrés et avons décidé de réaliser ensemble une première baignoire en argile, qui est devenue ultérieurement le premier modèle LoHo. Sur le moment, nous n’avions pas conscience que la partie maison d’hôtes pour laquelle les baignoires avaient été conçues allait devenir notre salon d’exposition et notre bureau. Esther, ma compagne, partage aussi cet esprit créatif. Nous avons étudié tous les deux l’art et l’architecture lors de nos études secondaires. Esther était la plus studieuse et a obtenu son diplôme d’architecte à Hasselt, alors que j’ai préféré, pour ma part, me concentrer sur l’aspect créatif en choisissant l’art et le design d’intérieur à Gand. Plus jeune, j’accompagnais souvent ma mère lorsqu’elle se rendait à Anvers pour y faire du shopping. Elle est – et reste – passionnée par la mode et les arts pratiques. Elle s’est enquise très tôt de connaître mes goûts et me demandait souvent mon avis sur les vêtements qu’elle essayait. Elle a tout naturellement continué à me poser ces questions quand j’ai commencé mes études de design.
J’ai grandi à la campagne. Mon père m’a beaucoup inspirée de par les objets qu’il fabriquait, mais aussi par son choix de meubles modernes qu’il rapportait pour notre intérieur. Il est malheureusement décédé très jeune. Certaines de ces pièces me sont encore très chères et chacune d’entre elles a trouvé sa place dans la maison de famille de mon enfance à Anvers, conçue dans le même style si particulier. Au cours de mes études, j’ai étudié en stage la typographie à Anvers, et j’ai commencé à développer mon intérêt pour la création et le développement des marques. Cela m’a menée à Toykyo, un studio de design audacieux et original installé à Gand, où je suis codirectrice artistique d’une équipe aux multiples talents. C’est ce studio qui m’incite constamment à me différencier, et c’est là que j’ai développé un style graphique unique.
Plus que d’être influencée par des personnalités créatives en particulier, mon objectif est de continuer à transformer notre manière de gérer le studio Toykyo en fonction de la façon dont le monde évolue. Intégrer de nouvelles méthodes, de nouvelles façons de parvenir à de meilleures conceptions. Mais les artistes de mon équipe et mon partenaire jouent évidemment un rôle important dans ce voyage. Je dirais que ce qui influence le plus notre travail, c’est la façon dont nous associons nos compétences à la passion de notre clientèle, que ce soit dans la mode, la gastronomie et l’hôtellerie ou les collaborations artistiques.
Il m’est déjà arrivé qu’on me pose cette question et plutôt que de perdre mon identité propre en y répondant, je dirais que ce qui me motive le plus à produire, ce sont les esprits créatifs, toujours prêts à faire des sacrifices pour ce qu’ils font le mieux, c’est-à-dire créer.
Cette bâtisse a été construite à la fin du XIXe siècle. Notre famille est la troisième à y vivre. Mes parents l’ont achetée en 2000 et voulaient en faire une pension de famille.
C’est une bâtisse qui a été construite à la fin du XIXe siècle. Notre famille est la troisième à y vivre. Mes parents l’ont achetée en 2000 et voulaient en faire une pension de famille. À l’époque, la réglementation locale ne permettait pas de mener ce type de projet en ville, ils ont donc décidé de la conserver et d’y vivre principalement au rez-de-chaussée. J’avais 12 ans quand mon père et ma mère m’ont demandé si l’idée de quitter notre ancienne maison pour venir ici me plairait. Une question facile. La simple idée d’avoir en face de chez moi un parc municipal et non plus une route fréquentée – qui m’empêchait de jouer dehors – était nettement plus attrayante. En passant ici la plus grande partie de ma jeunesse, j’ai appris à bien connaître ces espaces et j’ai eu le temps de voir ce que je voulais y changer pour les adapter à mes goûts après le départ de mes parents. Je voulais créer mes propres éléments de mobilier, correspondant au style que j’avais en tête.
Jo, vous êtes le cofondateur du studio de design, Studio LoHo. De quelle manière retrouve-t-on votre signature créative au sein de votre habitat – également maison d’hôtes ?
Ici comme au studio, je me suis concentré sur l’utilisation de matériaux naturels pour des raisons techniques, car leurs couleurs et textures spécifiques ne peuvent être imitées avec des produits synthétiques. Bien que l’argile cuite et la céramique soient des médiums anciens, nous tentons d’innover, au studio LoHo, en utilisant l’argile à des fins inédites. Maintenant, nous présentons nos nouveaux modèles, conçus en utilisant nos connaissances en matière de céramique.
Certainement au deuxième étage. Dans l’une des plus petites chambres, qui est dotée d’un balcon à la vue imprenable sur le parc. Évidemment rien ne vaut un coucher de soleil dans un paradis tropical, mais ceux aperçus ici s’en rapprochent fortement ! (Rires)
En passant ici la plus grande partie de ma jeunesse, j’ai appris à bien connaître ces espaces. J’ai eu le temps de voir ce que je voulais y changer pour les adapter à mes goûts après le départ de mes parents.
Un média où découvrir de belles maisons et lire des histoires sur les gens qui y vivent.
L’étagère d’angle iroko combinée où apposer la lampe Tubo. J’apprécie beaucoup l’odeur du bois à la finition iroko et je saurais tout de suite où l’installer ici !
Je vous invite à découvrir notre dernier projet tourné autour de l’hospitalité baptisé Jonojé et qui vous ouvrira ses portes en novembre prochain. Il s’agit d’une nouvelle maison d’hôtes basée à Bruges qui sera une vitrine pour le Studio LoHo. Nous pourrons y inviter des clients, des architectes, des amis et des passionnés de design. Les personnes qui auront fait un long voyage pour nous rendre visite pourront séjourner dans l’une des cinq suites. Pour ce nouveau lieu de vie, nous nous concentrons plus que jamais sur les designs sur mesure en pierre naturelle et en céramique.
L’année 2023 sera une année passionnante pour notre studio. Je suis heureux d’être arrivé là où je suis maintenant, mais je sais que le meilleur reste à venir avec de futures aventures en perspective toujours plus stimulantes.
Ici comme au studio, je me suis concentré sur l’utilisation de matériaux naturels pour des raisons techniques (...)
Photographies : Eve Campestrini – Texte : Juliette Bruneau @thesocialitefamily
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