Romain et Aurélie Lazurowicz, May 14, Joseph...
Cet appartement, à côté du jardin du Luxembourg, a été l’occasion pour Romain Lazurowicz, cofondateur du studio de création...
chez
La rencontre entre cet hôtel particulier et ses propriétaires, Patrick Gilles et Dorothée Boissier, a tout de la scène d’ouverture de film. Celle où la voix du narrateur s’attache à planter les détails du décor. En l’occurrence, ici, celui « d’une maison endormie depuis de nombreuses années aux plafonds qui n’en finissent pas, aux volets qui grincent et aux armoires remplies de merveilles ». « Une vision rêvée. Et réelle. » s’accompagnant de la « découverte d’un jardin sauvage qui s’ouvre sur un parc ». Tout cela en plein Paris ! Un monde rempli de promesses dans lequel a élu domicile la famille des fondateurs de Gilles & Boissier, agence parisienne d’architecture, de décoration et de graphisme. Afin de « redonner de la grandeur et de la brillance à ces espaces avec des interventions plus contemporaines », le duo s’est laissé aller à quelques dissonances. Celles qui font leur complémentarité. Des regards « croisés » et parfois « décroisés » qui donnent naissance à un dialogue créatif riche et inspiré. Ici, le vocabulaire du directeur artistique, fait de bois « brillants, brossés, teintés, assemblés, marquetés, laqués » et de lignes épurées. Là, la juste maîtrise des couleurs et des matières, impulsée par sa moitié. Pour un lieu qui se vit en harmonie. Beau, tout simplement.
Patrick, Dorothée : pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes partenaires à la vie comme à la scène ! Gilles & Boissier, notre agence, a été créée en 2004. Elle est spécialisée en architecture, architecture intérieure, mobilier et art. Du projet à l’objet. Nous aimons l’audace, la générosité, la simplicité, l’intelligence.
Comment s’est développé votre goût ?
En naviguant, en observant, en feuilletant des catalogues d’art, en travaillant, en s’aimant.
Quand avez-vous su que votre vie allait être dédiée au « beau » ?
Après avoir vu le spectacle Madame Butterfly, mis en scène par Bob Wilson. Je devais avoir 17 ans. Un florilège de décors, de musiques, de voix, de costumes, de lumières. De la beauté à en pleurer !
Pouvez-vous nous dire ce qui vous plaît le plus dans votre métier – dans votre duo ?
Nos échanges, nos regards croisés et parfois « décroisés » !
D’ailleurs, comment travaillez-vous ensemble ?
Patrick est le directeur artistique de l’agence. Il crée et développe tous les projets d’architecture intérieure avec notre équipe. Je m’occupe du développement de la marque, de notre collection de meubles et d’accessoires ainsi que de notre showroom qui se trouve avenue Montaigne. Nous sommes à quatre mains du décor à l’objet, sans oublier le partage avec les artistes et surtout nos clients.
Au fond d’une cour, une maison endormie. Des plafonds qui n’en finissent pas, des volets qui grincent, des armoires remplies de merveilles. La découverte d’un jardin sauvage qui s’ouvre sur un parc.
L’art vous porte au quotidien. Mais si vous deviez nommer ceux qui ont eu une influence sur vous, votre travail, quels seraient-ils ?
Paul Cézanne, Claude Monet, Pierre Bonnard, Paul Gauguin et Pablo Picasso. Mais aussi Cy Tombly ou Richard Avedon.
Racontez-nous cet endroit. Votre rencontre avec celui-ci.
Au fond d’une cour, une maison endormie depuis de nombreuses années. Des plafonds qui n’en finissent pas, des volets qui grincent, des armoires remplies de merveilles. La découverte d’un jardin sauvage qui s’ouvre sur un parc. Une vision rêvée. Et réelle.
Comment l’avez-vous pensé architecturalement, stylistiquement, familialement parlant ?
Tout d’abord, dans un grand respect de l’architecture existante et de ses magnifiques décors. Avec une envie de redonner de la grandeur et de la brillance à ces espaces avec des interventions plus contemporaines et un impératif : vivre dans chaque pièce en harmonie.
Et meublé ?
Des meubles dessinés par nous afin qu’ils s’adaptent parfaitement aux lieux. Ils doivent être beaux, utiles, confortables et tactiles.
Que dit-il de vous ?
Pas d’accumulations ni de bavardages inutiles ! Nous aimons composer les espaces afin de créer des interactions entre les proportions, les formes et les matières. Vivre avant tout avec harmonie dans son lieu.
Lors de notre dernière rencontre, vous nous confiiez votre amour des matières « vivantes ». Comment sont-elles travaillées dans ce nouvel espace de vie ?
Elles parlent à travers les bois brillants, brossés, teintés, assemblés, marquetés, laqués. Mais aussi à travers les marbres, aux veines plus moins colorées, calepinés comme des tableaux.
On note également la couleur, qui apparaît en touches élégantes. Ce lieu s’y prête-t-il plus que l’autre ?
Les pièces parlent d’elles-mêmes sans que la couleur ne vienne les vampiriser. Sur les meubles, juste un peu de kaki et de rose poudré. Dans des lins, des soies moirées. Et beaucoup de blanc de toutes les textures et finitions.
Vous êtes amateurs d’objets à histoire. En êtes-vous pour autant des collectionneurs ?
Nous n’avons aucun désir de collection, les objets doivent dialoguer entre eux avec harmonie. De la photographie, de la sculpture, de la céramique, du papier découpé, de la corde enroulée. Nous vivons avec des œuvres que nous chérissons autant que les artistes eux-mêmes.
Où vous retrouverons-nous dans les prochains mois ?
Avenue Montaigne pour le lancement d’une capsule de Bijoux d’intérieur. En Italie, en France, à New York, pour la découverte de nouveaux projets de maisons, d’hôtels ou de boutiques pour Moncler. Et en Laponie, tous les quatre, avec Félix et Zoé, nos enfants.
Photographies : Constance Gennari – Texte : Caroline Balvay @thesocialitefamily
Aucun commentaire
Ajouter un commentaire