Famille

Souffle de printemps dans un appartement familial lumineux, coloré et joyeux en plein Paris

colombe campana

Chez

Colombe Campana, Gaïa 14 ans, Maurice 10 ans et Jacques, 5 ans

Ce qui vous saisit en passant la porte cochère de cet immeuble cossu, c’est avant tout le calme infini des lieux. Nous nous rendons dans une maison de printemps, qui surplombe un beau jardin, quelque part au cœur de Paris. Là, Colombe Campana, fondatrice de la marque Call It By Your Name, son mari et leurs trois enfants vivent en clan, dans ces vastes volumes et au milieu de couleurs joyeuses, de mobilier de famille et d’objets d’artisanat. Dans ce grand appartement clair, on a laissé le rôle principal à l’accrochage : photographies et toiles contemporaines ponctuent donc les murs laissés blancs à dessein. Le plan et la circulation de cet appartement baigné de lumière ne sont, eux non plus, pas anodins : ils en disent long sur le mode de vie adopté par la tribu parisienne. Curieusement, c’est ainsi la chambre parentale qui est à la croisée des chemins, véritable pièce de vie ouverte aux allées et venues, qui clôt l’enfilade de la salle à manger et des salons en même temps qu’elle ouvre la voie vers les chambres des enfants. Là, on petit-déjeune en famille, tous les jours et au lit, s’il vous plaît ! Rencontre un mercredi après-midi, à l’heure des enfants.

Lieu

Paris

texte

Elsa Cau

Photographies

Jeanne Perrotte

colombe campana
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TSF

Colombe, qui êtes-vous ?

Colombe

J'ai 42 ans, je suis Parisienne et j'ai toujours vécu à Paris. Je suis mariée depuis presque quinze ans, mon époux travaille dans l'immobilier et j'ai trois enfants : Gaïa qui a presque 14 ans, Maurice qui a bientôt 10 ans et Jacques, qui va vers ses 5 ans.

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Quel est votre parcours ?

Colombe

J'ai une formation de styliste. J'ai étudié au Studio Berçot à Paris, puis j'ai travaillé pour plusieurs marques, principalement françaises. J'ai commencé comme styliste chez Capucine Puerari. J'ai ensuite rejoint Sonia Rykiel où j'étais rattachée à Nathalie Rykiel, avec qui j'ai travaillé sur les collections de lingerie, mais aussi les projets périphériques qu'elles pouvaient créer autour de la marque. Puis, je suis rentrée chez Claudie Pierlot, avant d'être appelée par H&M pour intervenir sur un projet qui à l'époque était vraiment à l'état embryonnaire : &Other Stories. J'ai travaillé en amont, avant l'ouverture, sur le concept de marque et la création d'un bureau de style à Paris, pendant deux ans et demi. Puis, pendant plus de trois ans, sur le développement des collections qui étaient destinées à Paris. En 2017, je suis partie pour prendre la direction artistique de la marque Tara Jarmon. Je me suis mise à mon compte juste avant le confinement. Au moment de la pandémie, j’intervenais en freelance auprès de différentes marques. Le confinement est arrivé assez brutalement ! Nous nous sommes retirés à la campagne. Là, j'ai repris ce que j'avais commencé un an auparavant : broder des bandanas portant les prénoms de mes enfants et les encadrer pour leurs chambres. Des amies m'avaient demandé de leur en fabriquer. Elles ont communiqué comme ça, sans que rien ne soit prévu, sur les réseaux sociaux. Et puis... tout s'est emballé ! Du jour au lendemain, je me suis trouvée avec une centaine de demandes. Les gens pensaient que c'était une marque... Alors je l'ai créée.

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Comment votre marque s'est-elle construite ?

Colombe

Tout s'est fait de façon complètement organique et, au jour le jour, j'ai trouvé des brodeuses. J'ai été contactée par le Bon Marché qui m'a demandé de réfléchir à une collection d'accessoires... Les choses ont été à la fois compliquées au vu du contexte de l'époque (Covid-19, ndlr), mais aussi tout à fait fluides. Tout se déroulait de façon naturelle, étape après étape. Je travaille maintenant quasi exclusivement sur le développement de la marque, qui s'est bien développée en France dans un premier temps, puis aux États-Unis et en Asie.

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Quel est le concept de Call It By Your Name ?

Colombe

La collection est composée de bandanas américains brodés à la main, personnalisés, de différentes formes. On travaille aussi de l'up-cycling. Je chine des bandanas vintage et je les transforme en pièces de prêt-à-porter, toutes uniques.

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Dans quel environnement avez-vous grandi ? Comment a-t-il influencé votre goût ?

Colombe

J'ai grandi à Paris, dans un univers assez classique. Mes parents sont tous les deux avocats. Ils avaient leur cabinet. J'ai été élevée dans des écoles privées, mais on a rapidement pu constater que j'avais un penchant pour tout ce qui était artistique, particulièrement le dessin et la peinture. Mes parents nous emmenaient beaucoup dans les musées. J'ai su vers l'âge de 12 ans que je voulais devenir styliste. Ma mère adore la mode. Elle a conservé toute sa vie de belles pièces, notamment de Saint Laurent des 1970... Elle aimait beaucoup, aussi, l'un des premiers concepts-stores parisiens, Hémisphère, qui n'existe plus et qui rassemblait le plus bel artisanat en provenance du monde entier, pour la femme : le plus beau shetland d'Écosse, la jupe mexicaine... Cela a beaucoup influencé mon goût pour la mode et pour l'artisanat : j'aime les choses très authentiques, intemporelles, faites à la main. Cela vaut aussi bien pour la mode que pour la décoration, chez moi !

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À quoi ressemblait l'appartement de famille ?

Colombe

Mon père adore la décoration et il est un grand admirateur de Madeleine Castaing. Il y avait donc un vrai parti pris : c'étaient des moquettes léopard, des tissus assez fleuris et des rayures, des mélanges d'imprimés, de vraies couleurs aussi, franches. Je n'ai pas grandi dans un intérieur sobre ! Notre appartement était sous les toits, donc mansardé, avec un côté très réconfortant, rappelant presque une maison de campagne anglaise. C'était plutôt surprenant pour un intérieur parisien !

Au-dessus de Colombe et de Jacques, un grand tableau de l'artiste Idir Davaine, qu'elle affectionne tout particuli!rement.

Colombe Campana

Notre chambre à coucher est un vrai lieu de passage, située à la croisée des chambres et des salles de bains d'un côté, de l'enfilade des. salons et salle à manger de l'autre !

"J'ai découvert cette artiste sur instagram : Mary Eastman. Ce dessin a quelque chose de David Hockney qui me plaît".

"J'ai découvert cette artiste sur instagram : Mary Eastman. Ce dessin a quelque chose de David Hockney qui me plaît".

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Comment avez-vous trouvé cet appartement ?

Colombe

On est arrivés ici il y a cinq ans. Nous vivions dans le même immeuble mais plus bas, au premier étage. Les volumes étaient superbes mais nous avons tout de même refait beaucoup de choses et notamment changé la disposition des pièces, ouvert une porte qui était condamnée entre les deux salons. Le petit salon où nous nous tenons était une chambre et nous voulions en faire un bureau. Finalement, on travaille mieux dans la salle à manger... On l'a donc transformé en petit salon de lecture. C'est aussi ici que l'on regarde des films en famille. Le grand salon a plutôt une vocation de réception. Mais on y passe aussi beaucoup de temps, affalés les uns sur les autres, le week-end ! L'an dernier, nous avons aussi récupéré un palier de service et l'avons transformé en deuxième salle de bains.

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Quelle était votre volonté pour la décoration de l'appartement ?

Colombe

J'avais envie de conserver des murs blancs, sans habillage, pour y apposer des touches de couleur à travers les œuvres et le mobilier. Il n'y a que l'entrée qui échappe à cette règle et qui est peinte en moutarde, bouton d'or... J'avais envie d'une couleur un peu inattendue et je sentais pouvoir me le permettre dans cet espace plus restreint. Tout comme dans les toilettes de l'entrée, qui arborent un papier peint amusant ! Bon, j'avais bien posé un papier peint vert chargé de fleurs dans la cuisine, pour un côté campagne qui me plaisait à l'époque, mais après le confinement, je ne pouvais plus le voir. J'ai tout arraché et peint en blanc. J'aime beaucoup la peinture et la photographie, j'achète souvent ces pièces-là. Les toiles et les tirages ont donc été des points de départ pour la décoration de l'appartement, avec la céramique et la couleur, de manière plus générale. On a aussi hérité de pas mal de canapés et de sièges de nos familles. D'ailleurs, on achète assez peu de mobilier. En tout cas, on n'en cherche pas spécifiquement : les choses se présentent à nous, nous plaisent, et on les acquiert ! Ici, notre intérieur a beaucoup évolué en cinq ans et il est d'ailleurs toujours mouvant : les objets tournent, se déplacent selon nos envies.

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Toute la famille a-t-elle participé à la décoration ?

Colombe

Elle est principalement de mon fait... Je suis un peu dictatoriale là-dessus (rires), mais chacun apporte ses idées – je mets parfois quelques veto.

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Quel est votre rythme de vie, dans l'appartement ?

Colombe

On passe tous beaucoup de temps ici. L'espace est très agréable à vivre, de jour comme de nuit. D'abord, le silence est d'or... ce qui nous permet de souvent travailler de la maison. Mes bureaux sont pensés en open space et je peux m'isoler et mieux me concentrer ici, dans la salle à manger notamment, qui est très propice au travail dans le calme avec sa grande bibliothèque. C'est un peu la campagne à Paris, ici ! En famille, c'est dans la cuisine que nous passons le plus de temps. On y déjeune et on y dîne, on y discute assis autour de la table ou de l'îlot... J'ai plus le réflexe de la cuisine que du salon, d'ailleurs. Et puis... Je passe beaucoup de temps dans mon lit. On prend notre petit déjeuner quasiment tous les jours au lit avec les enfants. J'aime bien aussi bouquiner au lit.

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Ce qui se ressent dans la circulation des lieux : votre chambre est vraiment ouverte au passage et centrale ici, en bout d'enfilade après la salle à manger et les salons, et ouvrant la voie vers les autres chambres et les salles de bains.

Colombe

Oui, c'était voulu ! Un vrai lieu de passage, où tout le monde peut venir.

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Vous recevez beaucoup, ici ?

Colombe

Oui, mais moins depuis la pandémie. J'ai eu mon troisième enfant tout en montant mon entreprise : le temps a manqué... Et puis, il faut dire que les enfants grandissent et j'aime passer du temps avec eux. On fait plus de choses avec eux, ils sont à un âge intéressant, on a beaucoup de discussions... et donc, moins de grands dîners qui se terminent très tard !

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Quelles sont vos inspirations du moment ?

Colombe

Je passe beaucoup de temps sur Instagram à regarder les comptes des galeries et des artistes. Récemment, j'ai repéré un photographe sud-africain spécialisé dans le portrait aux couleurs hyperfortes. Je suis aussi très sensible à la figuration dans la peinture contemporaine, à l’image de ce que fait Claire Tabouret ; et à l'artisanat, toujours. L'an dernier, j'ai traversé une grande passion pour la manufacture Pichon, qui fait ses coupes tressées dans le sud de la France. J'en ai acquis beaucoup d'un coup, notamment sur eBay...

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Y a-t-il quelques pièces ici dont vous aimeriez nous parler ?

Colombe

Je possède trois tableaux d'Idir Davaine dont deux sont accrochés ici, l'un dans la salle à manger, l'autre dans le petit salon. C'est un artiste que j'adore et dont je ne me lasserai pas. Je me sens proche de son travail autour des formes et des couleurs. Chacun voit ce qu'il veut voir dans ses tableaux... Il m'a expliqué que pour lui, le tableau du petit salon représente un rideau de perles.

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Le mobilier est assez coloré, aussi.

Colombe

La voisine de palier de Capucine Puerari était India Madhavi ! J'ai donc été sensibilisée très tôt, vers mes 20 ans, à son travail et à son usage des couleurs vives et joyeuses. Laura Gonzalez est aussi l'une de mes très bonnes amies et j'adore son fauteuil vert, que j'ai placé dans ma chambre. Pour le reste, il y a beaucoup d'assises héritées de nos parents, un canapé qui nous a même été offert en cadeau de mariage, le piano – c'est ma fille qui joue – récupéré après le déménagement d'une de mes amies d'enfance pour le Brésil... On récupère beaucoup, ici. Et puis, parfois, j'ai des coups de cœur, comme pour cette petite paire de tabourets à tout petit dossier de la CFOC à Paris.

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Les enfants avaient-ils des demandes particulières ?

Colombe

Pas les garçons, qui ont récupéré le lit cabane de Gaïa. Et ils en sont ravis ! Ma fille, elle, voulait une chambre de jeune fille.

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Quelle est votre dernière acquisition ?

Colombe

La toute dernière. Je pense que ce sont ces petites bouches posées là, et ce tableautin d’Alma Vallé, une toute jeune artiste qui fait beaucoup de céramique et de peinture. J'aime beaucoup ces porte-couteaux en forme de bouches colorées, très délicats et pleins de poésie, et cette page d'un livre ancien repeinte par ses soins puis encadrée. Et puis juste à côté, toujours sur la cheminée, on trouve un dessin d'une artiste que j'ai découverte sur Instagram, Mary Eastman. Peu de temps auparavant, j'avais visité l'exposition Hockney/Matisse au Musée d'art moderne de Nice. J'ai dû être influencée (rires) !

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Quelles sont vos actualités ?

Colombe

Nous avons lancé une collection pour la maison avec nappes et sets de table, que l'on continue de développer. Au printemps, on a pas mal de collaborations qui sortent, dont une avec K.Jacques qu'on avait déjà amorcée l'année dernière et qui avait très bien fonctionné. Au moment de Roland-Garros, avec une marque de sport qui s'appelle The Ace Club. Enfin, une dernière collaboration va voir le jour avec Liberty.

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Quelle pièce préférez-vous dans la collection The Socialite Family ?

Colombe

Je rêve des étagères Mara qui sont si ingénieuses et modulables , je trouve cela tellement nouveau à mettre derrière un canapé en petit meuble d’appoint !

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Quelles sont vos bonnes adresses dans le quartier ?

Colombe

Debauve et Gallais (30, rue des Saints-Pères, Paris VII), délicieux chocolatier historique… Clover (5, rue Perronet, Paris VII) : j’y déjeune souvent, c’est aussi beau que bon et l’endroit y est intimiste et joyeux. La Maison Sisley (15, due du Bac, Paris VII) : j’y vais pour un soin du visage ou pour un soin des cheveux c’est le meilleur moyen de se faire du bien et de ressortir complètement détendue ! Cordelia est un café-flower shop (93, rue du Bac, Paris VII). Cordelia a un don pour créer des atmosphères chaleureuses et raffinées. On peut y prendre un goûter entre copines ou s’offrir un joli bouquet. Michelle Aragon (21, rue Jacob, Paris VI) : l’accueil n'y est pas toujours très chaleureux mais c’est une merveille pour les yeux : vaisselle en terre mêlée, fauteuils recouverts de kilim anciens, linge de maison ancien, une caverne d’Ali baba… Enfin Maison fleuret (30, rue des Saints-Pères, Paris VII) un salon de thé aux déjeuners de saison et végétariens dans une ambiance de librairie désuète. J’adore traîner à la Librairie 7L (7, rue de Lille Paris VII) et rapporter un livre sur un photographe que je découvre selon leur sélection. Et la boutique de Laura Gonzales (3, rue de Lille, Paris VII). C’est une amie, et sa créativité n’a d’égale que sa grande force de vie doublée de sa fantaisie. La boutique est comme elle : haute en couleurs !

De g. à dr., deux des dernières acquisitions de Colombe Campana : les porte-couteaux en forme de bouches colorées en céramique et la page d'un livre ancien, repeinte et encadrée, l'ensemble réalisé par la jeune artiste Alma Vallé.

Sur les étagères de la cuisine, une boîte en porcelaine de la céramiste Laetitia Rouget.

Sur les étagères de la cuisine, une boîte en porcelaine de la céramiste Laetitia Rouget.

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