Manifesto, la collection de rentrée...
La rentrée débute sous le signe du design en ce jeudi 1er septembre, avec la nouvelle collection de The Socialite Family...
Entre The Socialite Family et Coralie Marabelle, une évidence. Celle du travail apporté à la matière grâce à des jeux de contraste saisissants appliqués des silhouettes des défilés de la designer de mode jusqu’à cette collaboration inédite. C’est d’ailleurs la collection Automne-Hiver 2017 de cette dernière, inspirée directement des portraits des photographes Malick Sidibé et Seydou Keïta, qui a fait office de point de départ à notre association. Les couleurs aussi. Rouge, bleu, blanc, noir : les teintes primaires sont franches et sublimées par un émail brillant. Obsédantes, presque mordantes, les céramiques sont ici toutes nées du feu des fourneaux de la mythique Manufacture de Digoin. Réveillée de sa torpeur grâce au courage et à la détermination de Corinne Jourdain – ancienne publicitaire parisienne – la fabrique fait ainsi perdurer ce savoir-faire historique à travers 13 créations inédites. Écuelles, cruchons, pots à beurre ou à fleurs, gobelets et même cuillères : l’art de la table ancestral se modernise au gré de ces objets culinaires quotidiens mais loin d’être ennuyants dont nous parlent Constance Gennari et Coralie Marabelle. Accompagnant les photos prises lors de l’élaboration de la collaboration entre la fashion designer et The Socialite Family, toutes deux nous confient leur manière à elles de s’imprégner de ces ustensiles de grands-mères réinventés. À l’approche des fêtes de fin d’années, détournons donc les grands saladiers en plats généreux pour un Noël coloré, libérons notre imagination au gré de compositions florales pour nos cruchons et associons les gobelets à nos verreries ou offrons-les, tout simplement.
La collaboration Coralie Marabelle et The Socialite Family est disponible en exclusivité sur notre eshop et au Bon Marché Rive Gauche jusqu’au 31 décembre.
Constance, Coralie : comment vous-êtes vous rencontrées ?
Après avoir remporté le prix du Prix du Public au festival de Hyères en 2014, Constance m’a contacté pour venir m’interviewer et faire un article sur The Socialite Family. C’étaient les débuts du média et les miens aussi. Elle est venue faire des photos dans mon premier atelier à l’époque à Oberkampf. Je me souviens d’avoir passé un super moment. Depuis cette belle rencontre, nous nous voyons régulièrement, échangeons beaucoup sur nos vies de créatives et d’entrepreneur, ce qui nous rapproche.
Coralie fait un travail minutieux et très couture depuis quelques temps dans la mode. Sa personnalité et son tempérament me plaisent énormément et c’est effectivement en faisant une interview d’elle pour The Socialite Family que nous nous sommes vraiment rencontrées. Elle est différente et transmet avec générosité son travail et son univers, qui d’ailleurs est très fort en termes de créativité ! Elle sort de l’ordinaire avec de l’humour aussi dans ses formes. Sa doudoune en damier noir et blanc (pièce de la collection actuelle) en est un parfait exemple.
Pourquoi cette collaboration, comment la mode et la décoration se rejoignent-elles ici ?
L’idée était de faire revivre mes créations Automne-Hiver 2017 à travers une sélection de céramiques. À chaque collection, j’ai souvent eu l’occasion de décliner mon univers dans les décors que nous réalisons spécialement pour nos défilés ou nos shootings. Cela me donne à chaque fois pleins d’envies à développer dans un intérieur. Du coup, l’idée de travailler avec une marque de décoration m’a tout de suite semblé naturelle. Être créateur, c’est avant tout raconter des histoires avec des couleurs, des formes, des matières : qu’importe le support.
La mode et la décoration sont intimement liées. The Socialite Family s’en inspire beaucoup en images et en style depuis le début de sa création ! Le ‘lifestyle’ au quotidien c’est un tout. Une façon de porter une blouse, de choisir sa couleur du jour, son imprimé, sa coupe. Avec Coralie, nous avons la même démarche dans la décoration : nous allons aimer la ligne d’un fauteuil, la lumière d’un velours, un détail dans un imprimé ou une finition en laiton mat.
Qu’aimez-vous l’une chez l’autre ?
Constance correspond à l’idée de la femme à laquelle je pense lorsque je crée mes vêtements. Curieuse, créative, indépendante, entrepreneur et dynamique. Qui croit en ce qu’elle fait et qui va au bout de ses envies. Constance a du goût. J’aime l’univers qu’elle a développé sur The Socialite Family et aussi la manière dont elle s’habille !
J’aime sa façon de se renouveler et surtout d’étonner dans ses coupes. Coralie sublime les femmes, les comprend et les amène à porter des pièces couture au quotidien. Elle est audacieuse dans sa démarche. Aime favoriser des tissus au tombé impeccable, travaille la dentelle remarquablement. Elle est dans la perfection du détail, des reliefs aussi et c’est tout ce que j’aime ! C’est une vraie passionnée qui transmet beaucoup d’émotions dans ce qu’elle fait.
Qu’est-ce qui vous unit à travers cette collaboration ?
Nous avons la même vision de la création. Nous cherchons toujours à exprimer notre créativité et à la faire vivre de différentes manières. L’une comme l’autre pensons que créer c’est avant tout échanger, partager, faire des ponts entre différents univers et non pas rester enfermé dans sa bulle. Nous sommes toutes les deux audacieuses. On ne se fixe pas de limite du moment qu’on aime les gens avec qui on travaille.
Nous avons probablement la même façon de travailler. Une passion commune pour le beau aussi et avant tout : l’esthétisme d’une ligne, d’une coupe. Que le tout soit seyant et élégant, sans oublier la féminité à tout moment de la journée.
Pourquoi avoir choisi de travailler la céramique au lieu d’avoir développé des accessoires lifestyle ? Et pourquoi avoir choisi la Manufacture de Digoin pour la produire ?
Nous étions toutes les deux en admiration devant l’histoire de la Manufacture de Digoin reprise depuis peu par Corinne Jourdain, un ancienne publicitaire parisienne, qui a tout quitté pour réveiller cette fabrique ancestrale. Corinne, Constance et moi sommes toutes les trois fascinée par la Manufacture de Digoin, son savoir-faire, son histoire incroyable, ses archives d’une richesse infinie et son lieu absolument magique. C’est donc pour pouvoir travailler avec la Manufacture de Digoin que nous avons décidé de développer une ligne de céramiques.
Je trouvais que c’était intéressant de retranscrire la collection Automne-Hiver 2017 de Coralie Marabelle sur de la céramique. Reprendre ses imprimés sur un support où la matière est presque vivante, où l’on devine les mains de l’homme et où l’unicité des pièces en font son exception. La Manufacture de Digon est un bijou français qu’il faut exploiter pour le faire perdurer. Reprise par une femme qui a tout lâché pour la relancer avec force et courage. C’est important de les soutenir et de faire perdurer ce savoir-faire le plus longtemps possible.
Plus généralement, quelles ont étés vos inspirations, votre point de départ ?
Ma collection de vêtements Automne-Hiver 2017 était inspirée des photographies en noir et blanc de Seydou Keïta, grand photographe malien des années 70 dont les photos m’obsèdent totalement. On y trouve des imprimés graphiques, des damiers noirs et blancs, des rayures. Cette collection à beaucoup plu à Constance, donc nous avons naturellement eu l’envie de décliner l’univers de ma collection de vêtements dans une d’objets en céramique cette fois-ci. J’ai voulu réinterpréter ces jeux graphiques en jouant sur des placements asymétriques, de la couleur sur les céramiques tout en créant un jeu de textures en mixant l’engobe brut à l’émail brillant.
Les imprimés et le graphisme de la collection de Coralie Marabelle.
Quelle est la signification des couleurs choisies (rouge, noir, bleu mat et brillant) ?
Le noir et blanc font référence aux photographies de Seydou Keïta prises au Mali dans les années 70. Le bleu et le rouge sont des couleurs qui m’obsèdent et que j’aime réinterpréter dans mes collections.
Ultra modernes et graphiques, les lignes sont libres, les couleurs profondes. Nous avons surtout voulu jouer sur la lumière de l’émail et la profondeur des finitions mates.
L’art de la table, la Manufacture de Digoin : on parle ici de famille et de tradition française. Comment l’avez-vous réinterprété ici ?
Nous sommes reparties d’objets traditionnels qui nous rappellent notre enfance. Les grands saladiers et les pots en terre de nos grands-mère dont j’ai retravaillé la forme et que j’ai modernisé avec mes choix de couleurs pour les remettre au goût du jour. Par ailleurs ce thème de la famille et de la tradition est très présent dans le travail de Seydou Keïta dont est inspirée la collection. Il prenait des photos de familles ou de groupes d’amis réunis pour l’occasion. Tous soigneusement apprêtés, c’était un grand moment de partage et de fête !
L’idée était d’aller un peu plus loin et de reprendre des lignes iconiques de la Manufacture de Digoin. D’ailleurs sans le savoir nous avons tous été élèves avec elle. Ces saladiers sont un peu comme nos souvenirs d’enfance. Leur donner une seconde peau et les voir d’une autre façon était une envie commune.
Des idées pour associer ces treize produits ?
J’aime bien détourner les objets de leur fonction initiale. J’utiliserais les gobelets pour planter des cactus, le pot à beurre pour ranger mes feutres et mes pinceaux et je mettrais des fleurs dans la carafe d’eau ainsi que dans dans les cruchons.
L’idée est de s’en servir à la fois en objets de décoration tout autant que dans notre quotidien. Les cruchons sont beaux ensemble, en famille. Les assembler sur une console, une cheminée ou une table de salle à manger apportera une touche artistique à votre intérieur, telle une sculpture graphique avec des nuances d’autres contrées. On peut aussi s’en servir comme vase et y mettre quelques branches de fleurs séchées ou les séparer. En mettre un dans un cabinet de toilette peut aussi être un joli moyen de donner de la vie et une touche de couleur à votre décor.
Si vous ne deviez en choisir qu’un ? Et pourquoi ?
Dur dur ! Je choisirais le grand saladier bleu klein mat et brillant pour faire une grande soirée couscous.
Je suis fan du pot à fleur en bleu klein mat. Il nous fait voyager toute l’année dans le jardin Majorelle à Marrakech. Il est profond ce bleu, intense. Il relève le ton d’une entrée, d’un parquet et peut aussi faire écho aux autres couleurs de la maison.
J'ai voulu réinterpréter ces jeux graphiques en jouant sur des placements asymétriques, de la couleur sur les céramiques tout en créant un jeu de textures en mixant l'engobe brut à l'émail brillant.
Photographies : Constance Gennari – Texte : Caroline Balvay – Traduction : TextMaster @thesocialitefamily
Aucun commentaire
Ajouter un commentaire