Depuis le 6 juin, Milan vit au rythme du Salone del Mobile ! Des retrouvailles auxquelles participe The Socialite Family, en...
The Invisible Collection, un nom tiré d’une nouvelle de Stefan Zweig, à la réalité pourtant toute autre désormais. Celle d’un site éponyme, devenu grâce au travail d’Isabelle Dubern et d’Anna Zaoui une vitrine incontournable pour les icônes du style “à la française”. Par style, entendre ici décoration et plus globalement architecture d’intérieur. Deux domaines dans lesquels les talents présentés sur The Invisible Collection excellent. Plus que d’en être de simples représentants, certains y sont érigés depuis bon nombre d’années au rang de stars dont les créations sont aussi inaccessibles visuellement que physiquement. Destinées à des commandes ou des chantiers privés, ces pièces d’une manufacture rare – héritée d’un lourd passé d’arts décoratifs – nous échappaient jusqu’à présent. Impossible de quantifier leur valeur, de connaître leur histoire. À l’heure où le boom du mobilier d’exception français s’ouvre à un nouveau public et s’internationalise, The Invisible Collection joue les entremetteurs. Pierre Yovanovitch, Isabelle Stanislas, Vincent Darré : la liste de noms prestigieux est aussi longue que le retour triomphant de la décoration. La collectionner comme on collectionnerait de l’art était l’envie de ses fondatrices. C’est chose faite. Et s’il est évident que le mobilier présenté n’est pas accessible à tous, la qualité de la curation assouvira les plus curieux qui pourront se prendre à rêver au détour d’une des nombreuses Stories du site. Rencontre à Londres avec ses très engagées fondatrices dans une livraison exceptionnelle : une maison minimaliste comprenant deux pièces fortes de The Invisible Collection. Direction le quartier de Chelsea, entourés par le canapé d’Ateliers d’Amis et le fauteuil Bébé Ours de Pierre Yovanovitch.
Anna, Isabelle : qui êtes-vous ?
J’ai été actuaire dans une compagnie de réassurance où j’étais chargée d’évaluer les risques des catastrophes naturelles. Autant dire zéro place pour la créativité ! J’ai ensuite suivi mon mari à Londres où nous avons fondé notre famille. La richesse artistique de la ville a enfin pu éveiller ma sensibilité à l’art dans lequel je suis désormais investie en soutenant des galeries comme la Hayward et la Serpentine.
J’ai été journaliste en charge du lifestyle et de la culture puis j’ai eu une société de conseil pour les marques de luxe dont Dior, pour laquelle j’ai été directrice artistique de Dior Maison. J’ai conseillé aussi 10 ans le Bon Marché pour les services privés de mode et décoration. La passion pour celle-ci nous a réunies avec The Invisible Collection, projet très novateur de site e-commerce dédié au mobilier d’exception.
Que faites-vous à Londres et depuis combien de temps ?
Je m’échappe souvent à Paris ou New York pour rejoindre mes enfants qui sont désormais à l’université mais j’habite à Londres depuis 20 ans ! Ici, The Invisible Collection occupe beaucoup de mon temps comme l’art et la musique classique auxquels je suis connectée grâce à diverses organisations.
Je suis venue à Londres il y a 4 ans par amour. Mes deux ainés, Charles et Mazarine, ont fait leur études dans cette ville, tout comme mon dernier fils, Adrien, qui prépare l’IB en rêvant des États-Unis. Je passe beaucoup de temps dans l’Eurostar et j’aime autant Paris – que je retrouve avec émerveillement à chaque fois – que Londres qui me surprend toujours par son énergie, ses jardins, la courtoisie de chacun, etc.
Quel est le concept de The Invisible Collection ? Comment choisissez-vous les designers ou architectes avec lesquels vous travaillez ?
Le concept est simple : proposer pour la première fois un eshop de mobilier d’exception signé par les grands noms de la décoration d’aujourd’hui avec l’envie de collectionner du mobilier comme on collectionne de l’art contemporain.
Nous aimons les rencontrer, visiter leurs chantiers ou leurs ateliers, nous plonger dans leurs archives et choisir avec eux ce que nous souhaitons offrir sur le site. Nous rêvons encore que quelques grands noms rejoignent The Invisible Collection. J’espère que cela arrivera très bientôt !
Nous sommes très sensibles à l’univers et au talent de chacun. Nous admirons et connaissons depuis longtemps leurs chantiers. Ajouter leurs meubles découverts sur ceux-ci est une véritable passion de collectionneur que nous assouvissons à travers le site.
Quels sont vos bestsellers ?
Le fauteuil Asymetrie de Pierre Yovanovitch mais aussi le Dumbo d’Hubert Le Gall. Mais au final, les demandes sont très équilibrées entre les différents décorateurs ou architectes d’intérieur.
Quel serait la pièce de vos rêves les plus fous que vous feriez réaliser pour vous ?
Je ne suis pas une créatrice, mes rêves naissent de ce que les créateurs me montrent mais j’avoue être insatiable, du bougeoir à la table d’appoint. Le Refuge de Marc Ange (notre bestseller à Milan et meuble le plus instagrammé de la semaine du design) est de l’ordre du fantasme !
Ce site est un rêve fou à réaliser ! Des meubles fabuleusement réalisés et vendus online à des clients amoureux des Arts Décoratifs européens.
Où sommes-nous ici ?
Nous sommes au coeur de Chelsea, dans la maison d’une des clientes londoniennes de The Invisible Collection qui nous soutient depuis les premières semaines. L’architecture est minimaliste, tournée vers la lumière avec un beau jardin.
Conseillez-vous les clients sur les choix de teintes, de matériaux ?
Nous travaillons avec une matériauthèque très fournie et bien évidemment, nous conseillons les clients qui nous le demandent. Cependant, nous respectons les choix des décorateurs et avons toujours leur validation.
Quel est la couleur du moment pour vous ?
Pas une couleur, mais une manière de l’appliquer. Je répondrais donc le papier peint ! Ils sont de plus en plus beaux et sophistiqués, un vrai voyage.
J’aime particulièrement notre époque qui permet à toutes les tendances de s’exprimer. Du maximalisme du magazine Cabana à l’épure sensuelle de Pierre Yovanovitch. Tout est possible, aucune tendance, aucun diktat !
Vos futurs projets en développement avec The Invisible Collection ?
Toujours de nouveaux meubles sur le site et nous approchons New York très bientôt.
Les États-Unis ! Et plus que tout, rester proches des décorateurs que nous représentons. Dans mon cas, j’aimerais devenir digital native (à plus de 45 ans !) grâce à l’aide des équipes exceptionnelles menées par Lily Froehlicher – notre general manager millenial – qui nous accompagnent depuis le premier jour.
Une adresse à nous recommander à Londres ?
Le Harrys Bar (un classique) ou le Chiltern Firehouse, l’endroit du moment, très réussi !
Chucs, un italien de poche dans Dover Street le samedi pour le déjeuner en famille avant de passer chez Thaddaeus Ropac, Carpenters Gallery ou Kreo. Pas les trois évidemment car l’alibi culturel a ses limites auprès de mon fils de 17 ans davantage passionné de tennis !
Photographies : Eve Campestrini – Texte : Caroline Balvay – Traduction : TextMaster @thesocialitefamily
J’aime tellement cette nouvelle et tellement pas ce mobilier… Pourquoi les gens cherchent ils constamment à s’approprier le génie des autres :(