Sur la route qui file entre Béziers et Lieuran-lès-Béziers, notre attention est à son maximum. Nous cherchons un château. Et pas...
Lorsque Manuela Sosa, créatrice de Gang and the Wool, nous accueille dans son paradis, une parenthèse s’ouvre, mélange de senteurs florales et de couleurs chatoyantes, le tout caressé par les rayons d’un soleil printanier déjà intense. Située dans les hauteurs de Barcelone, la maisonnette des années 1960 s’est agrandie. Ouverte sur l’extérieur, elle est surtout devenue l’antre créatif de Gang and the Wool. Manuela y a installé l’atelier de sa marque – spécialisée dans les mariages – dans une adorable verrière nichée au creux des pins surplombant la maison. Un véritable terrain de jeu bercé par le soleil. Son amour pour la nature, la fleuriste uruguayenne le cristallise au gré des compositions qu’elle imagine. Des bouquets sauvages et surprenants, composés de fleurs fraîches ou séchées voire d’objets glanés au fil du temps. Sa philosophie, mélange de liberté et de création, va bien au-delà de son travail. Véritable ligne de conduite, elle irradie sa vie et sa personne. Une rencontre rafraîchissante comme on les aime.
Manuela, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis uruguayenne et vis en Espagne depuis presque vingt ans. Designer industriel, directrice artistique mais aussi curatrice, j’ai toujours eu un intérêt spécial pour les interactions entre l’art et la vie réelle. Le design au sens large fait vraiment partie de ma vie. J’aime à penser que le monde matériel et tangible qui nous entoure, depuis sa plus petite échelle jusqu’à la plus grande, puisse stimuler nos sens. J’adore marcher pieds nus, je dis rarement non à une crème glacée, j’adore la nature et découvrir tout ce qu’elle nous offre. La beauté, quelle qu’elle soit, m’inspire et mes sens sont constamment en éveil. J’adore l’équilibre entre les choses les plus simples et les plus complexes. Je crois que le secret se trouve dans les subtilités. Je me considère comme une personne idéaliste dans tous les sens du terme. Je suis aussi la mère de Mia et je ne peux imaginer ma vie sans ma famille ni mon travail.
Comment est né Gang and the Wool ?
Gang and the Wool est dédié à mon activité de fleuriste. Ma spécialité, ce sont les mariages. Pour moi, un événement pareil doit englober tous les sens, être un régal pour les yeux, le nez, la bouche, le corps et l’âme. C’est bien plus que simplement décorer ou choisir la nourriture et les fleurs, bien que cela fasse partie de l’équation. Chaque ligne, couleur, texture ou son doit être choisi dans l’intention d’appartenir à une atmosphère globale. Je prends toujours soin de savoir où la lumière tombe à tout moment de la journée, de connaître le meilleur endroit pour profiter de la vue. Ces éléments sont indispensables pour imaginer la mise en scène. Un mariage, c’est une aventure haute couture. Pour quelques heures, la magie opère et les gens ressentent beaucoup plus l’amour avec les connexions qui les entourent.
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Pendant mes études de designer, j’ai travaillé beaucoup de matériaux différents, notamment la laine. J’aimais ce nom et comme il sonnait bien en anglais, je l’ai gardé.
Quelle est votre manière de travailler les fleurs, avez-vous un style particulier ?
J’aime à penser que mon style est le résultat de la combinaison entre de superbes fleurs fraîches et des matériaux locaux méditerranéens que je collecte et ramasse au gré de mes balades. Pour les fleurs, je me fournis directement sur le plus grand marché du monde, Aalsmeer, au Pays-Bas. Cela donne des bouquets déstructurés, bucoliques et champêtres. Je cherche toujours à donner à mes créations le caractère spontané des plantes et tente d’oublier au maximum les structures rigides conditionnées par la technique. Pour résumer, je dirais que j’aime écrire de la poésie avec des fleurs et créer de l’émotion avec un minimum de matériaux.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La nature dans tout ce qu’elle offre, mais aussi toutes les petites choses de la vie. Les voyages, les rencontres, le design ou les discussions intarissables avec mes amis.
Depuis combien de temps vivez-vous ici ?
Cela fait dix-sept ans déjà. Au début, c’était une toute petite maison construite dans les années 1960. Nous l’avons agrandie peu à peu.
Quelles sont les choses que vous préférez chez vous ?
J’aime énormément la lampe de José Antonio Coderch. Je l’ai achetée il y a plusieurs années, quand il était encore étudiant en design industriel. J’étais obsédée par l’éclairage obtenu. Quand elle est allumée, elle donne une lumière d’une grande douceur et j’adore sa forme !
En design, quelles périodes ou artistes préférez-vous ?
J’aime beaucoup le design actuel et contemporain. Je crois que cette discipline a eu des périodes incroyables de créativité et d’innovation. Cela n’a pas cessé. Tous les jours, il y a quelque chose d’inspirant, de nouveau qui arrive. Parmi les designers que j’aime particulièrement, je citerais India Mahdavi, les frères Bouroullec, Ettore Sottsas et Paola Navone, entre autres, car la liste est longue.
Quels sont vos projets à venir avec Gang and the Wool ?
Continuer les mariages mais aussi ouvrir la porte à d’autres projets artistiques et collaborations.
Une adresse à nous recommander ?
L’Uruguay en général. Un paradis sur terre, mélange d’effervescence et de tranquillité.
Photographies & Texte: Eve Campestrini @thesocialitefamily
Aucun commentaire
Ajouter un commentaire