Chez

J.J. Martin, l’obsession du motif

J.J. Martin, la plus Italienne des Américaines, nous ouvre les portes de son nouvel appartement à l’occasion de la sortie de la collaboration entre nos deux entités : La DoubleJ for The Socialite Family ! Un intérieur situé dans un immeuble milanais au style néogothique datant des années 1910, que la fondatrice de la marque de prêt-à-porter et d’articles pour la maison, qui porte ses initiales, peut se targuer d’avoir déniché à force d’écumer la cartographie de sa ville. Entre ces murs historiques, celle qui fut journaliste conjugue ici plus que jamais son amour de la couleur et du motif. Superpositions des imprimés et des matières ne laissent aucune place au doute, la Milanaise d’adoption n’est pas une adepte du vide. « À vrai dire, ma maison n’a même pas un seul mur blanc ! » finira-t-elle par observer. Guidée par un principe fondamental de profusion et d’ornementation constante, cette inconditionnelle de l’esprit maximaliste compose un tout éclectique à l’énergie vibrante où le fantastique n’est jamais bien loin. Car si les femmes de la Botte, les œuvres de la Renaissance et l’architecture religieuse inspirent à l’entrepreneure ses créations, c’est à un imaginaire exotique rêvé que la silhouette de cet appartement doit son rythme. « Ma salle à manger (…) est basée sur mes différents voyages à Bali, la chambre à coucher est un hommage à l’Égypte ancienne avec le Livre des morts suspendu au-dessus de mon lit », s’amuse-t-elle. Hors du temps, un brin magique sans pour autant sacrifier le chic, cet antre magnétique expose désormais – avec équilibre – certaines pièces exubérantes issues de notre collection inédite. Le résultat d’une nouvelle histoire écrite à quatre mains avec Constance Gennari, fondatrice et directrice artistique de The Socialite Family.

Lieu

Milan

texte

Juliette Bruneau

Photographies

Jeanne Perrotte

j j martin la doublej
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TSF

J.J, pourriez-vous vous présenter ?

J.J.

Je m’appelle J.J. Martin et je suis une Américaine qui vit à Milan depuis vingt et un ans ! J’ai été journaliste et je dirige à présent ma propre entreprise de mode et d’articles pour la maison, La DoubleJ.

TSF

Présentez-nous LaDoubleJ, votre marque.

J.J.

J’ai lancé La DoubleJ en 2015 en vendant ma gigantesque collection de vêtements et de bijoux. C’était un peu ce doux mélange de couleurs et d’imprimés. Nous avons photographié toutes les pièces sur les femmes créatives de Milan et montré aux gens comment vivre à l’image d’une Italienne, en partageant la manière dont ces femmes incroyables dressaient leur table, décoraient leur maison, s’habillaient ou recevaient. Nous avons ensuite créé nos propres vêtements, en commençant par une robe, une jupe, un pantalon et une chemise. Nous avons maintenant toute une collection de prêt-à-porter et d’articles pour la maison !

TSF

Parlez-nous de votre parcours en termes d’éducation. Dans quel type d’environnement avez-vous grandi – et comment cela a-t-il influencé l’évolution de vos goûts ?

J.J.

Ma famille et mes années de formation à Los Angeles n’ont pas du tout influencé mon expérience esthétique. J’ai grandi dans une famille très athlétique et masculine avec deux frères aînés. Nous étions toujours en train de courir, de sauter, de surfer, de skier. Bref : de faire du sport ! Il n’y avait pas du tout de mode chez moi, mais, quand j’étais enfant, j’aimais les motifs et les imprimés. J’admirais vraiment cela sur les autres, même si je ne les portais pas moi-même. Ma « déclaration de mode » et mon introduction dans ce monde se sont produites à un stade ultérieur de ma vie. J’ai commencé dans le métier en travaillant dans la publicité dans des agences à San Francisco et à New York, avant de passer au marketing chez Calvin Klein. Puis je suis devenue journaliste à Milan, où j’ai couvert la mode et le design pendant quinze ans.

j j martin la doublej
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TSF

Quels sont les designers et les artistes qui ont eu une forte influence sur vous et votre travail en tant que créatrice de mode et styliste ?

J.J.

J’ai entamé mes études de design à Milan en 2001. À cette époque, les plus grands noms étaient Tom Ford chez Gucci, Miuccia Prada chez Prada et Miu Miu, Consuelo Castiglioni chez Marni. Puis au fil des ans, la marque Valentino s’est vraiment développée. C’étaient les maisons qui étaient le plus en vogue et elles m’ont certainement inspirée ! Je portais beaucoup de celles-ci, elles m’enthousiasmaient. Elles étaient également axées sur les imprimés et les ornementations, ce qui correspond évidemment à mes goûts. Mais je dirais que, plus que d’autres marques de mode, ce sont les femmes italiennes elles-mêmes qui m’inspirent ainsi que des lieux italiens classiques : la magnifique Capri, la romantique Sicile, les généreuses Pouilles. Je suis très inspirée par les cadres et les environnements énergiques dans lesquels je séjourne. J’aime aussi trouver de l’inspiration dans les églises italiennes dans lesquelles je rentre. Tous les motifs, toutes les œuvres d’art de la Renaissance, y compris les carreaux de faïence peints que l’on voit sur la côte amalfitaine. Donc ce n’est pas une seule chose ! C’est plutôt un ensemble. En tant que collectionneuse de vintage, j’ai été inspirée par la magie de la mode, le pouvoir des imprimés audacieux et des couleurs magnétiques.

TSF

Comment définiriez-vous votre style, qui a une identité visuelle si forte ?

J.J.

C’est assez intéressant car j’ai conçu et décoré deux maisons à Milan. La chose importante, si vous êtes maximaliste comme moi et que vous avez tendance à aimer beaucoup de motifs et de couleurs, c’est de trouver un équilibre avec des lignes rigoureuses, droites et nettes ailleurs. Ma première maison ici était une boîte assez moderne, ce qui m’a permis de laisser toutes les couleurs et les imprimés remplir cet espace plutôt que de me retrouver dans un intérieur très baroque, par exemple. Je pense aussi qu’il est primordial, lorsque l’on mélange des imprimés, surtout s’ils sont vintage, de travailler avec différentes époques. Je n’aime pas quand tout est des années 1950, 1970 ou que tout est du XIXe siècle. J’aime mélanger ! Ainsi, si nous utilisons du bois dans les intérieurs, il faut aussi une touche de métal, que ce soit du laiton ou quelque chose de brillant ou de transparent. Et puis c’est aussi super(be) de superposer. À vrai dire, ma maison n’a même pas un seul mur blanc. Cela dit, chez DoubleJ, nous vendons quelques pièces blanches au sein de nos collections de prêt-à-porter car je trouve cela formidable de superposer une couleur unie avec l’imprimé et de trouver cet équilibre avec la puissance du motif, ou même de l’atténuer si nécessaire. Parfois, un bel imprimé en soie doit être atténué par un tweed – oui, il y a toujours techniquement un motif dans le tweed, mais il n’est pas aussi audacieux que l’imprimé. Il existe donc différentes façons de jouer avec ça. Mais, plutôt que d’être une science, il s’agit d’un art et, en tant que tel, il vient vraiment du cœur et de l’estomac, pas de la tête.

TSF

Parlez-nous de votre arrivée à Milan… Pourquoi avez-vous décidé de vivre ici ?

J.J.

J’ai déménagé à Milan, comme tous les Américains, au début des années 2000. J’ai rencontré un Italien, je suis tombée amoureuse et j’ai quitté mon New York !

TSF

Quels étaient vos critères lorsque vous cherchiez un appartement ?

J.J.

J’étais récemment divorcée et je cherchais des appartements partout en faisant appel à une courtière de luxe qui ne cessait de me montrer des lieux vraiment moches. Elle n’arrêtait pas de me dire que je ne trouverais jamais ce que je voulais pour mon budget. J’ai donc pris toute la procédure en main. Cela m’a amenée à marcher dans l’une de mes rues préférées à Milan. J’ai commencé à interroger les portiers, à entrer, à leur demander s’ils savaient si quelque chose était disponible dans leur immeuble ou dans le quartier. Au début, ils étaient tous du genre « No, no, no signora, mi dispiace », et ainsi de suite. Puis j’ai finalement parlé à l’un d’eux qui s’est exclamé : « Oh mon Dieu ! En fait, je connais un appartement. C’est dans l’une des plus belles rues de Milan. C’est à deux pâtés de maisons d’ici. » J’y ai couru et ce bâtiment était disponible !

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JJ Martin

En tant que collectionneuse de vintage, j’ai été inspirée par la magie de la mode, le pouvoir des imprimés audacieux et des couleurs magnétiques.

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TSF

Comment avez-vous aménagé le vôtre ? Qu’est-ce que cet intérieur dit de vous ?

J.J.

Le bâtiment est de style néogothique de 1910. C’est vraiment fabuleux. Vous avez cette entrée qui est entièrement carrelée de mosaïques, un peu sombre, un peu mystérieuse… Et puis vous entrez dans mon appartement et c’est juste un flash de couleurs. Donc, encore une fois, il s’agit de travailler avec les différents styles, périodes et matériaux. Ce qui est intéressant avec cet espace, c’est qu’il s’agit d’un projet purement intuitif. Il n’a pas été fait en une seule fois, mais par phases. Au début, j’ai vécu dans cette maison vide pendant trois mois, au début du covid. Puis tout s’est déroulé très naturellement. En fin de compte, ce qui s’est passé, c’est que chaque pièce est devenue une sorte de reflet différent de moi. Ma salle à manger, par exemple, est basée sur mes différents voyages à Bali, la chambre à coucher est un hommage à l’Égypte ancienne avec le Livre des morts suspendu au-dessus de mon lit. La salle de méditation est vraiment mon sanctuaire. La cuisine est un mélange de Milan des années 1990 et de design du XIXe siècle. Toute la maison s’est équilibrée pour devenir un mariage très riche de tant d’aspects différents de moi. Le plus formidable, c’est qu’il y a une énergie fantastique dans tout l’appartement. On s’y sent vraiment bien !

TSF

« La DoubleJ for The Socialite Family », la collaboration entre nos deux entreprises, voit le jour ce mardi 11 octobre. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ?

J.J.

Je suis très enthousiaste à l’idée de cette collaboration. J’adore m’associer à des femmes créatives comme Constance et à des marques qui partagent notre engagement visant à célébrer l’artisanat européen de qualité. Nous avons pris quelques-unes des pièces les plus emblématiques de la collection de luminaires, meubles et accessoires de décoration The Socialite Family – la lampe Gioia, le canapé Rotondo, les coussins Divino – et les avons réimaginées avec quatre imprimés La DoubleJ différents. C’est une sorte de mélange magique de notre maximalisme milanais et du minimalisme parisien chic. J’aime le fait que toutes les pièces conviennent à différentes esthétiques de design – que vous soyez minimaliste ou maximaliste, vous trouverez dans la collection des pièces qui seront fabuleuses dans n’importe quelle maison ou foyer.

TSF

Mis à part cela, où vous verrons-nous dans les mois à venir ?

J.J.

Je me dirige vers l’Égypte pour deux semaines, où je coorganise une retraite spirituelle avec une de mes amies, qui est une grande prêtresse. Ensuite, je pars au Moyen-Orient pour deux semaines pour affaires. Avant de revenir à Milan. Il s’agit donc d’une saison automnale chargée, c’est le moins que l’on puisse dire ! (Rires)

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JJ Martin

Toute la maison s’est équilibrée pour devenir un mariage très riche de tant d’aspects différents de moi.

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