Elle, “la femme au cerveau érotique“. Elles, Anne et Claire Berest. Soeurs, romancières, arrière-petites-filles de Gabriële Buffet Picabia. De cette ancêtre légendaire et mystique à la fois – aucun livre d’histoire ne mentionne cette figure du monde de l’art – les Berest nous livrent un éclairant portrait à quatre mains. Une sorte d’évidence arrivée dans leurs vies il y a 4 ans. Gabriële, à défaut de les avoir connues, les auraient choisies. C’est ce que semble suggérer leur lecture de la biographie de Marcel Duchamp, ami-amant, qui fait ressurgir plusieurs fois le nom de celle décrite comme “hors-normes” ou encore “extraordinaire”. Comme une incitation posthume à retranscrire la vie romanesque de cette femme définitivement unique en son genre. En 1908, Gabriële a 27 ans quand elle rencontre Francis Picabia, alors à l’ombre de Picasso, Pissaro et consort. Forte personnalité, érudite, indépendante, elle insuffle le renouveau nécessaire à l’oeuvre de l’artiste impressionniste. Lui fait peindre des émotions. Comme celles que l’on peut ressentir en écoutant de la musique. Sa différence intrigue, fascine. La fait sortir des marges de l’histoire. Met les hommes qu’elle rencontre à ses pieds. Ses intuitions sont toujours les bonnes, elle qui est toujours à la pointe des avancées artistiques. De Paris à New York, de Saint-Tropez à Berlin : Gabriële s’expose tantôt guide prête à briser les carcans, tantôt mère distante. Un passé familial lourd, souvent tu, dépeint par Anne et Claire Berest sous la forme d’une aventure, hommage à une époque où arts et Paris étaient intimement liés.
Photographies : Constance Gennari – Texte : Caroline Balvay @thesocialitefamily
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