Nicolas Saltiel

Inspiration

Hôtel Monsieur Aristide, pension de famille à Montmartre

Enraciné depuis plus de cent ans entre la rue Lepic et la rue des Abbesses, l’hôtel du 3 rue Aristide Bruant se révèle sous un jour nouveau ! Ramenée à la vie et fraîchement rebaptisée Monsieur Aristide par l’entrepreneur Nicolas Saltiel, cette ancienne bâtisse est la dernière-née des boutiques-hôtels de sa collection : Adresses Hôtels. Une « pension de famille » 2.0, comme l’aime à la qualifier son fondateur. Formé à l’immobilier en début de carrière aux côtés de son père, l’hôtelier « de vocation » ouvre sa première adresse, il y a six ans, qu’il nomme Monsieur Cadet. Six ouvertures se succèdent alors pour offrir à « chacun une expérience », le tout pensé sous le format de collection. Conceptualisés comme des créations inédites, ces écrins fleurissent année après année sous la direction artistique de l’architecte d’intérieur Marion Collard. Tout en respectant la volonté de leur propriétaire : « Être ailleurs, loin de ses repères et du quotidien, le temps d’une nuit ou d’une semaine. » Une capacité à faire voyager instantanément sa clientèle qui n’échappe pas à leur dernier établissement en date. « Artistique, musical et écologique » mais aussi historique, Hôtel Monsieur Aristide est un voyage dans le temps. Le point de ralliement des amoureux du Sacré-Cœur et de la douceur de vivre qui l’entoure. Reprenant le patronyme du fameux chansonnier, Nicolas et Marion font de ces volumes l’incarnation même de la « bohème » montmartroise. Une institution humaine et généreuse, où les deux collaborateurs – devenus amis – mettent un point d’honneur à faire du nouveau avec de l’ancien. En réutilisant les gravats du chantier en terrazzo par exemple ! Une idée lumineuse à laquelle s’ajoute le mobilier chiné aux quatre coins de la France, notamment aux puces de Saint-Ouen. Vecteurs d’histoires et d’émotions, c’est parmi ces objets que s’intègrent avec mesure nos créations The Socialite Family. Pour un projet où plaisir de concevoir rime avec plaisir de recevoir.

Hôtel Monsieur Aristide 3 Rue Aristide Bruant, 75018 Paris. Réservation au 01 42 64 33 33 ou sur leur site www.monsieuraristide.com

texte

Juliette Bruneau

Photographies

Valerio Geraci

TSF

  • Nicolas, Marion : pouvez-vous vous présenter ?

Nicolas

Je dirige la Collection Adresses Hôtels. J’ai travaillé un temps dans l’immobilier avec mon père, puis nous avons créé notre premier hôtel il y a six ans, Monsieur Cadet à Paris. Depuis, six autres lieux sont venus compléter notre Collection, au gré de coups de cœur pour des adresses particulières à nos yeux. J’ai toujours voulu travailler dans ce secteur, depuis tout petit, bien que ma famille ne vienne pas de ce milieu. C’est une sorte de vocation. J’aime les hôtels, être ailleurs, loin de ses repères et du quotidien, le temps d’une nuit ou d’une semaine. C’est cette magie que j’ai voulu reproduire dans mon travail.

Marion

J’ai monté mon studio d’architecture d’intérieur il y a une dizaine d’années après avoir été diplômée de Penninghen en architecture et direction artistique. J’ai commencé par dessiner des appartements parisiens et des maisons privées d’artistes et de collectionneurs, des propriétés à l’étranger. J’ai eu la chance, au cours de ma vie, de connaître des maisons de famille très joyeuses. Aujourd’hui, j’aime créer des atmosphères. Alors quelque part, je dois chercher à recréer cette sensation de bien-être dans mon travail !

TSF

  • Pourquoi avoir décidé de vous associer autour de ce projet ?

Marion

Il y a huit ans, j’ai réalisé l’architecture intérieure des studios Tigre Yoga Club, à Paris et ailleurs. C’est à ce moment que l’on s’est rencontrés professionnellement avec Nicolas, qui est devenu un ami par ailleurs. Il m’a confié Monsieur Aristide il y a presque trois ans, en tant qu’architecte d’intérieur. À mesure que la Collection grandissait, nous partagions nos idées et les histoires que nous avions envie de raconter. Du choix du nom de la Collection au design des uniformes ou à la signature musicale. Un jour, nous avons pris conscience que j’étais naturellement devenue la directrice artistique d’Adresses Hôtels.

Nicolas

Nous avons découvert que nous étions assez complémentaires ! Marion m’apporte un univers très artistique, très peu conventionnel. C’est ce que j’aime le plus dans la vie, l’inattendu, la surprise. Nous partageons la même vision des hôtels et du service que l’on veut offrir…

TSF

  • Racontez-nous l’histoire de ce lieu.

Nicolas

C’était un hôtel depuis cent ans. Il était un peu coincé entre la rue Lepic et la rue des Abbesses. C’est en me promenant dans le quartier que j’ai rencontré l’ancien propriétaire, juste devant sa porte. Nous nous sommes mis à discuter. Il avait un certain âge, l’hôtel aussi et il envisageait de le vendre. Je commençais à devenir hôtelier. Nous nous sommes tapé dans la main, et le projet est arrivé comme ça. J’ai tout de suite vu le potentiel du lieu. Nous avons voulu le faire respirer, ouvrir un jardin intérieur et des terrasses.

TSF

  • Que souhaitiez-vous raconter ici ? Et pour quelle clientèle ?

Marion

L’hôtel a pris le nom de la rue Aristide Bruant. Car c’est un lieu à la fois bohème et musical. Nous voulions que les gens se sentent comme dans une pension de famille à Montmartre. Faire une place du village où les gens du quartier, le galeriste, le voisin ou le fleuriste auraient envie de se retrouver là pour boire un verre. Tout autant que les touristes et les voyageurs.

Nicolas

…Sans oublier le partenariat avec Marie-Rose, la libraire de la rue Lepic ! Vous pouvez retrouver tous ses livres dans l’hôtel, et dans les chambres. Nous avons toujours eu un parti pris très fort pour Monsieur Aristide. Avec Marion, nous nous sommes accordés sur l’idée qu’il fallait ressentir que ce lieu était chargé d’histoire. Cela a tout de suite orienté notre travail et la vision que nous avions pour Aristide. Cet hôtel existe depuis un siècle. Il fallait continuer à raconter une histoire, différente certes, mais artistique, musicale et écologique.

TSF

  • L’hôtel Monsieur Aristide fait partie d’une collection de lieux uniques – Adresses Hôtels – conceptualisés autour du principe de boutique-hôtel. Expliquez-nous cette identité hybride.

Nicolas

C’est une collection d’adresses qui nous ressemblent. Des boutiques-hôtels où il fait bon passer du temps que ce soit dans les chambres, dans le lobby, au restaurant ou au bar. Ils sont éclectiques et à taille humaine. Je crois que nous ne saurions pas faire de grands hôtels de 100 chambres. Nous prenons plaisir à concevoir ce type d’espaces dans lesquels nous aimerions être reçus, intégrés dans leur quartier. Ils sont ouverts aux voisins, aux commerçants. Ce sont des lieux de vie.

Marion

Le fait qu’ils soient humains et intimes est très important. Les hôtels de la Collection ne sont jamais ostentatoires. Nous recherchons à offrir pour chacun une expérience différente liée à l’adresse : prendre un verre au bord de l’eau à La Ponche, sortir son chevalet à l’Académie des arts et s’encanailler au son du juke-box chez Aristide.

TSF

  • L’Hôtel Monsieur Aristide se situe dans le quartier historique de Montmartre. Dans quelle mesure ce contexte géographique a-t-il influencé votre travail ?

Marion

Les gens arrivent à Montmartre comme dans un village. C’est à la fois Paris mais pas tout à fait. Nous nous sommes implantés avec humilité dans ce quartier ayant une identité forte en prenant le soin d’être accueillis et d’accueillir. Personnellement, mon frère habitait là-bas, j’y ai passé beaucoup de temps, c’est le quartier des copains ! L’hiver, nous descendions la Butte Montmartre à skis à l’époque !

TSF

  • Mobilier vintage, détails rétro sont le credo de la décoration de ces espaces. Marion, quelles ont été vos inspirations pour mener à bien la rénovation de cette bâtisse ?

Marion

J’ai souhaité faire un clin d’œil aux chansonniers de la Belle Époque en rappelant les cabarets un peu canailles et bohèmes. D’ailleurs, Antoine, notre réceptionniste, prend parfois son micro pour pousser la chansonnette ! C’est un hommage aux petits jardins de Montmartre avec les glycines qui s’accrochent au détour des ruelles. Aristide Bruant, c’était aussi le Paris Poulbot, celui des chiffonniers de la Butte : le recyclage avant l’écologie ! Nous avons donc cherché à être aussi écoresponsables que possible. J’ai récupéré les gravats au moment de la destruction pour faire le terrazzo qui couvre le sol du salon et du restaurant. En transformant l’ancien, ça n’est plus du neuf, mais cela reste quelque chose de nouveau. Tout le mobilier a ainsi été chiné de Vanves à Saint-Ouen, également dans le sud de la France et sur des sites Internet de seconde main. Chaque pièce de décoration a été choisie, une par une, pour créer une atmosphère chaleureuse. L’œil se pose sur chacun des objets, des pièces qui nous racontent toutes une histoire : du canapé en velours fleuri à la table basse des années 1970, en passant par le tapis léopard, les motifs et les matières qui se mélangent en créant une nouvelle harmonie.

TSF

  • Certaines de nos créations The Socialite Family investissent également les pièces de cet écrin. Comment vous ont-elles séduits ?

Marion

The Socialite Family est un média inspirant ! Pour les chambres – qui sont de tailles plutôt raisonnables –, je cherchais un luminaire à la fois chaleureux et qui puisse éclairer toute la pièce. J’ai trouvé cette suspension en tissu plissé chez Socialite. Je l’ai détournée en plafonnier. Sa forme était un peu japonisante Belle Époque et s’inscrivait dans la décoration éclectique que l’on avait imaginée.

TSF

  • Des adresses confidentielles à nous recommander sur la Butte ?

Nicolas & Marion

Nous aimons nos commerçants de quartier avec lesquels nous travaillons : La Butte fromagère, une crémerie-fromagerie de petits producteurs, la Cave des Abbesses pour ses trouvailles viticoles, Muse, pour ses bouquets de fleurs étonnants et colorés, et bien sûr, Marie-Rose, notre libraire préférée !

Nous nous sommes implantés avec humilité dans ce quartier ayant une identité forte en prenant le soin d’être accueillis et d’accueillir.

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