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Chez
William Ventura, architecte global
Parcours sans faute pour ce curieux et passionné d’architecture. La vocation s’impose à lui dès l’enfance, il sera architecte. Pour le reste, William Ventura fait partie de ces touche-à-tout qui rentrent difficilement dans une case, et c’est tant mieux. Chaque fois désireux de partager sa vision, William prend chaque projet à bras le cœur et dessine, du sol à la console, un univers global. Dernier chantier en date, le Déviant, l’antenne bar du restaurant Vivant dans le 10ème. Aujourd’hui c’est dans son premier projet qu’il nous accueille. Une cour fleurie et quelques marches, William et sa compagne Laetitia se sont installés depuis quatre ans dans un de ces endroits si précieux à Paris, une parenthèse de calme et de lumière. Textures veloutées, ambiance presque monochrome et ode à la lumière, à quatre mains et avec patience, le couple habite et décore ce petit cocon. Pas de doute, l’on s’y sent bien. William continue d’y écrire son histoire et nous de suivre ce jeune talent.
Lieu
Paris
texte
Eve Campestrini
Photographies
Eve Campestrini
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TSF
William, quel est votre parcours, comment est né votre désir d’architecture ?
William
Je suis né et j’ai grandi à Paris, où j’ai fait mes études d’architecture. Une grande partie de ma famille travaille dans l’immobilier et la construction et j’ai eu la chance de visiter très jeune des immeubles et des appartements en chantier. À force d’imaginer ce que j’aurais voulu faire de ces lieux, j’en ai fait mon métier.
TSF
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
William
Je viens de livrer Déviant, le comptoir du restaurant Vivant (rue des Petites Écuries dans le 10ème) et je m’apprête à livrer un appartement qui occupe le dernier étage d’un hôtel particulier du 19ème siècle à Neuilly.
TSF
Dans vos projets, vous abolissez la frontière entre architecture et architecture d’intérieure. Racontez-nous ce choix ?
William
J’aborde simplement chacun de mes projets avec mon regard d’architecte : la recherche d’espace, la lumière, la matérialité. L’échelle et les enjeux sont différents, mais c’est la diversité des projets qui rend ce métier aussi passionnant, de la création d’un restaurant à la réhabilitation d’une maison en passant par la construction d’un immeuble. J’aime l’idée de concevoir des projets très variés, y compris, pourquoi pas, un musée un jour.
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TSF
Avez-vous un style particulier ou bien certaines particularités ?
William
Un projet d’architecture est un processus, une démarche. Comprendre le lieu dans lequel on s’inscrit, son histoire, son contexte. L’ambition d’un client, son mode de vie, sa personnalité, pour proposer une réponse qui fait sens. Après, j’ai une approche assez formelle de l’architecture. J’essaie de concevoir des espaces clairs, épurés et intuitifs. Des projets intemporels.
TSF
Quels sont les grands noms de l’architecture ou les périodes qui vous inspirent ?
William
Je m’intéresse à tout, de l’architecture antique ou classique, jusqu’à l’architecture moderne et contemporaine. La chance que nous avons aujourd’hui, c’est de pouvoir nous nourrir de toute cette culture. Les grands architectes modernes, comme Le Corbusier restent des références et dans ceux -plus contemporains – je suis fasciné par les projets de David Chipperfield, John Pawson ou encore Vincent Van Duysen. Il y a beaucoup de poésie, dans ce qui semble être la simplicité de leur travail.
TSF
En design, avez-vous une époque, un designer, un objet favori ?
William
Comme pour les architectes, la liste est longue ! Ce qui me plaît dans un meuble ou un objet, c’est son évidence. L’efficacité avec laquelle il transmet une émotion, tout en étant pratique et confortable. Je suis un inconditionnel du design des années 40 à 70. Dans le design contemporain, j’aime beaucoup le travail de Martin Szekely, qui a poussé la radicalité encore plus loin. J’aime aussi le mobilier qu’a dessiné Joseph Dirand, surtout sa table dont le pied rappelle le vase d’Alvar Aalto.
TSF
Depuis combien de temps vivez vous ici ? Qui s’occupe de la décoration chez vous?
Willliam
Nous vivons ici depuis plus de 4 ans maintenant. J’ai dessiné le projet, l’agencement des espaces, mais nous avons suivi le chantier et tout choisi ensemble. Les matériaux, le mobilier, les luminaires. L’appartement est longtemps resté assez vide, car nous avons préféré acheter peu, mais bien, au fur et à mesure.
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TSF
Une pièce dont vous êtes particulièrement fier ?
William
Dés la première visite nous sommes tombés amoureux de l’espace et la lumière de cet appartement. Sinon, pour parler d’une “pièce” de mobilier, je dirais nos chaises de salle à manger, que nous avons trouvé sur le site Leboncoin. Elles étaient dans un état calamiteux et nous les avons entièrement faites retaper. C’est le modèle Pamplona, dessiné par Augusto Savini et édité dans les années 60.
TSF
Un objet dont vous rêvez ?
William
Ce ne sont évidemment pas des objets, mais quitte à rêver, peut-être une toile de Rothko ou de Lee Ufan. Un peu plus raisonnablement, une paire de chauffeuses pacha de Pierre Paulin ou du mobilier brésilien de Tenreiro ou Zalszupin.
TSF
Quels sont vos projets à venir ?
William
Des projets privés essentiellement. Je travaille sur l’extension et la rénovation d’une maison de campagne près de Paris, dont l’architecture est inspirée des Prairie Houses de Franck Lloyd Wright et le réaménagement d’un appartement à Méribel.
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