Ces objets-là sont ceux d’un monde qu’on n’aurait jamais pensé dépasser. Un monde de fêtes sans crainte du lendemain, de glamour luxurieux. Ce sont les flots de couleurs bariolées, les images saturées, les danses animées et les sonorités avant tout, joyeuses. Lorsqu’ils découvrent les cassettes de cet autre temps, les enfants ne savent pas qu’ils pénètrent dans un monde entier, un univers à part, de ceux qui continuent d’inspirer bien longtemps après. Dans la maison du grand-père qui, pourtant, regorge d’indices quant à cet âge d’or, toute en pièces arrondies, en moquette, métal et en reflets, ils dénichent ces trésors d’un temps pas si éloigné. Glissent la cassette dans le lecteur. 

Tout de suite, l’intérieur se transforme. Révèle ses atours de réception, frotte ses miroirs, ouvre ses chambres molletonnées, chauffe ses salons qui deviennent piste de danse. Dans cette atmosphère entraînante, les meubles et les objets s’animent. Velours vert sapin à chevrons satinés ou bien tigré, marbre veiné vert, tapisserie bleutée à fleurettes, marqueterie de bois rayé d’acajou roux et de hêtre clair, laque bleu clair, rayures grises et bleu nuit, verre fumé ou rosé, céramique brillante et acier brossé attrapant la lumière : répondant au rythme du synthé, les matières et leurs nuances chamarrées sont reines.