Familles

Au coeur de Belleville, le cocon lumineux d’une architecte à suivre et du chef d'une institution parisienne

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Chez

Camille Marchal, Anthony Salomon et Léo, 9 mois

Qui n’a pas entendu un touriste américain déçu, lorsqu’il découvre un quartier longtemps célébré de Paris ? On a longtemps chanté les arrondissements de la capitale, des Champs-Élysées au parc Montsouris en passant par Ménilmontant ou les Grands Boulevards. Mais Paris a cette particularité, contrairement à ce que pourrait croire le chaland, de ne pas toujours se révéler de façon aussi évidente qu’un Palais Royal ou un immeuble cossu de Saint-Germain-des-Prés. La ville regorge de ces recoins où le bonheur se planque dans un petit restaurant, au fond d’une boutique longuement recherchée, au détour d’une impasse nichée dans une perpendiculaire de grande avenue. Belleville est de ces quartiers dans lesquels l’énergie se vit. On passe facilement à côté, si on ne fait que le traverser. Camille et Anthony sont les enfants de Belleville. Comme beaucoup de vrais Parisiens, ils sont originaires d’ailleurs et ont adopté cet endroit de façon presque enragée. Anthony Salomon est le chef du restaurant très couru Le Dauphin, à l'intérieur tout de marbre vêtu imaginé par l'architecte Rem Koolhaas. Il ne jure que par les bouis-bouis de Belleville où, nous affirme le cuisinier, il trouve une grande partie de son inspiration quotidienne. Camille est architecte et architecte d’intérieur dans son cabinet Alors Studio, cofondé en 2019. Nous l’avons suivie dans les rues de Belleville, qu’elle connaît par cœur, fonçant avec sa poussette de l’appartement familial jusqu’au restaurant et même dans quelques-unes de ses bonnes adresses. Et avant cela, nous les avons retrouvés à l’heure du café, avec la petite Léo, dans leur cocon repensé par Camille. Visite.

Lieu

Paris

texte

Elsa Cau

Photographies et Vidéos

Valerio Geraci, Gautier Billotte

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

TSF

Camille, Anthony, qui êtes-vous ?

Camille

Je suis architecte. Nous avons cofondé Alors Studio avec Baptiste Fleury en 2019. Je suis née à Bourgoin-Jallieu, en Isère. J’aime l’idée confiée à l’école que « l'architecture n’est pas grave ».

Anthony

Je suis né à Nice. Je suis chef du restaurant Le Dauphin, avenue Parmentier à Paris. Nous sommes les parents de Léo, la huitième merveille du monde.

TSF

Quel est votre parcours ?

Camille

J'ai été diplômée Architecte d‘État à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts (Paris-Malaquais), en 2013, après avoir également étudié à Rome à La Sapienza et à Londres, à South Bank University en 2010. En 2014, j’ai reçu mon diplôme HMONP (habilitation à la maîtrise d’œuvre en son nom propre, une formation exclusivement réservée aux architectes d’État. Ces derniers endossent la responsabilité de l’architecte selon la loi sur l’architecture de 1977, et assumera un projet en tant qu’auteur, ndlr), toujours à Malaquais : cela Ensuite, j'ai travaillé à Londres dans une agence qui s'appelait « Brisac Gonzalez ». Puis, à Paris, dans une agence qui faisait de la rénovation intérieure, une toute petite agence. Et, enfin, chez Bruther, avant de co-fonder Alors Studio avec Baptiste Fleury en 2019.

Anthony

En arrivant à Paris, vers 21 ans, j'ai d'abord travaillé dans des entreprises de parfums. Je suis resté cinq ou six ans dans ce secteur en tant que développeur produit pour des maisons de luxe. C'est un métier passionnant, qui touche à plein de choses, mais aussi assez politique. Et c'est vrai que j'ai eu l'envie de revenir à un truc un peu plus essentiel pour moi. Le restaurant, c'est une idée que j'ai toujours eue dans un coin de la tête. Bien sûr, je cuisinais pour les copains et c’était toujours moi qui m'occupais des courses en vacances, mais je ne voyais pas forcément que j'avais la fibre à ce point. Je me suis reconverti à 28 ans. J'ai fait un CAP de cuisine pour savoir un peu de quoi il retournait, tout de même. Là-dessus, j'ai fait un stage au Dauphin, en cuisine : j'ai eu un coup de foudre pour l’endroit et pour le métier. La manière dont c’était agencé, l'énergie, les assiettes qui sortaient, entre les tapas et la tradition, ce petit restaurant qui fait plein de choses me challengeait beaucoup.

TSF

Donc, vous êtes resté là, au Dauphin, Anthony !

Anthony

Je suis resté. J'ai passé le confinement ici. On a été très actifs pendant cette période. On a donné un coup de main au Châteaubriand (restaurant situé dans la même avenue, ndlr) où on a ouvert une pizzeria à emporter. Et ici, au Dauphin, on faisait des petits raviolis façon Belleville, avec des bouillons, des choses comme ça, des plats du jour. J'ai beaucoup appris. Même psychologiquement, dans cette sorte de huis clos qu’était le confinement, j’ai trouvé une manière un peu plus libre d'apprendre la cuisine, sans pression. Parce que quand on commence, c'est un peu douloureux, l'apprentissage de la cuisine. J’ai pu prendre vraiment confiance en moi. J'ai commencé comme second et, trois ou quatre ans après, je suis passé chef. Cela fait un peu plus de deux ans.

TSF

Comment décririez-vous votre cuisine ?

Anthony

C'est toujours quelque chose de difficile à décrire. La cuisine dépend de l’humeur, de la météo, des produits. Pour moi, c'est un langage, une manière d'exprimer ce que je ressens, une vraie communication. J'ai du mal, moi, d'habitude à parler avec les gens. La cuisine, c'est un vrai lien. La mienne est très axée sur la Méditerranée, le Sud, là d'où je viens, en somme. J'adore user des épices, m'inspirer des influences italiennes, maghrébines, plus largement du bassin méditerranéen. Parce que de Nice, on a quand même été très connectés.  Belleville, où je vis et travaille, m'inspire beaucoup : je mange souvent asiatique, sichuanais, chinois, japonais... Et mon équipe, aussi, m'inspire en cuisine ! Par exemple, là, j'ai recruté un chef japonais. Il amène aussi des influences, des produits qu'on ne connaît pas, des manières d'assaisonner. J'ai un autre cuisinier, mon second, qui est Portugais. Il est arrivé avec toute sa connaissance de la cuisine. Je pense, par exemple, à son ragoût de poisson au riz... Ça donne plein d'idées, ça ouvre à des recettes et c'est comme ça qu'on travaille. On n'écrit rien, donc tout se renouvelle et on essaie de ne jamais faire la même chose, sauf pour certains plats un peu emblématiques du Dauphin.

TSF

Camille, Vous avez co-créé votre cabinet d'architecture.

Camille

Je suis associée à Baptiste Fleury, qui est aussi un très bon ami. On s'est rencontrés en agence d'archi chez Bruther, où on a bossé pendant des années ensemble, plutôt sur des concours, de gros projets. C'était une période dense, pendant laquelle on a beaucoup travaillé. En s'associant, on était super contents de renouer avec les projets à petite échelle, retrouver des détails… et surtout, d’avoir de vrais interlocuteurs, des clients qui vont réellement vivre dans ce qu'on aura créé pour eux.

TSF

Avez-vous un style, à Alors Studio ?

Camille

Avant tout, on a une vraie passion du plan, notamment le travail d’esquisse pendant lequel on le bouge dans tous les sens pour le rendre fonctionnel, et que le client s’y projette. C'est un exercice auquel on adore se livrer. Donc on passe beaucoup de temps sur le plan. Et après, le choix des matériaux en découle assez naturellement : on aime bien le contraste entre le brut et des matériaux assez nobles. On travaille très rarement avec des choses qui ne sont pas pérennes. Bref, on est assez traditionnels. Plus jeunes, on a tous les deux vécu à Londres, on était passionnés d'architecture brutaliste, alors j'imagine qu'il nous en reste quelque chose. Mais on est ouverts d'esprit ! On aime bien que des clients nous imposent aussi des choses qui nous obligent à nous remettre un peu en question, c'est intéressant. Autre caractéristique, nous sommes architectes HMONP, c'est-à-dire qu'on peut construire des bâtiments.

TSF

Quelles sont vos actualités ?

Camille

Pour l'architecture intérieure, on aimerait tendre maintenant vers plus de collaborations, avec de jeunes designers notamment. Nous travaillons sur la rénovation d’une maison, aujourd’hui dans la phase chantier, et avons diverses études en cours pour des appartements, boutiques et restaurants. Nous livrons aussi très prochainement un projet de bureaux à Paris.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Meuble central sur mesure, dessiné par Alors Studio.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Cendrier vintage, chiné.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Chaise vintage cantilever S33 de Mart Stam pour Thonet.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Tube néon Sammode.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Chaises, modèle Alu Chair par Muller van Severen pour Valérie Objects.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Meuble central sur mesure, dessiné par Alors Studio.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Cendrier vintage, chiné.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Chaise vintage cantilever S33 de Mart Stam pour Thonet.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Tube néon Sammode.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Chaises, modèle Alu Chair par Muller van Severen pour Valérie Objects.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Lampe Sintesi par Ernesto Gismondi pour Artemide.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Lampe Sintesi par Ernesto Gismondi pour Artemide.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

TSF

Quelle est votre dernière découverte, Anthony ?

Anthony

La semaine dernière, j'ai inventé une petite recette simple qui m'a beaucoup plu. Une pasta al vongole avec des coques et un pesto de roquettes qui était monté au jus de moules. Ça marchait très bien, avec un peu de parmesan à la fin dessus. Ce qui est interdit en Italie, bien sûr.

TSF

Dans quel environnement avez-vous grandi et comment a-t-il influencé vos goûts, à votre avis ?

Camille

J'ai grandi en région lyonnaise et ma famille vient du côté d'Annecy et d'Évian-Les-Bains. J'adore ces coins-là, j'y suis très attachée maintenant. En Haute-Savoie, il y a un architecte, Maurice Novarina (1907-2002), qui a construit, entre autres, une piscine à Évian qui m'a toujours beaucoup influencée, avec plein d'éléments qu'inconsciemment, je pense, j'ai repris. Mes parents nous traînaient toujours à travers les musées. Ils adoraient l'art, les préraphaélites, Le Caravage... Je pense qu'à ce titre, ils étaient enchantés tous les deux, du parcours d'architecture dans lequel je me suis lancée. Ils m'ont toujours soutenue. Même si je ne viens pas du tout de ce milieu.

Anthony

Ma famille est d’origine italienne. Mon père avait un restaurant. Je suis né à Nice et j'ai grandi à Saint-Paul-de-Vence. Je vivais dans une maison avec des chevaux pour voisins, dans cet esprit de campagne, loin de la ville. En arrivant à Paris, j’étais impressionné d’être dans une grande ville où on a tout à portée de main. Même si la mer et le soleil me manquaient. Aujourd'hui, si ça me manque toujours, je ne pourrais plus me passer de Paris et de son dynamisme. En plus, à Paris, il y a une belle communauté de restaurateurs ; on se connaît, on se respecte et cela fait plaisir. Et c’est ici, à Belleville, que je mange le mieux. Je passe 90% de mon temps libre à manger dans des restos à Belleville.

TSF

Qu'avez-vous tout de suite aimé, en arrivant ici ?

Camille

D'abord, je cherchais à tout prix un appartement des années 1970. Je n'en pouvais plus, de ces haussmanniens anciens et si peu pratiques ! Je travaille beaucoup, bien sûr, pour mes chantiers, avec des appartements anciens, et ils viennent souvent avec leur lot de mauvaises surprises : réseau compliqué, humidité, place perdue… Je voulais de la lumière avant tout, et quelque chose de simple et fonctionnel. En arrivant ici, il y a quatre ans, j'ai aimé l'échelle de ce petit immeuble, à taille humaine, pas une grande barre. D'ailleurs, on s'entend super bien avec nos voisins. Nous formons une vraie communauté. J’aime la petite façade, les codes de ces années-là sont charmants. À l'intérieur, rien n'était comme vous le voyez. Mais on a eu un coup de cœur tout de suite pour les grandes fenêtres pivotantes et elles ont constitué notre point de départ. Nous nous sommes dit : « Il faut simplement faire la plus grande pièce possible, avec un plan libre. »

TSF

Avez-vous réalisé beaucoup de travaux ?

Camille

On a fait table rase complète de ce qui existait auparavant. Tout est redistribué dans le plan. Maintenant, la circulation est très simplifiée : on entre directement dans cette grande pièce principale et tout se passe là : entrée, cuisine, salon, rangements. C'était un appart typique des années 1970, avec une cuisine minuscule, un couloir d'entrée – c'est fou le nombre de couloirs et de cloisons qu'on arrive à intégrer à un petit espace (rires). Un parquet en mosaïque, aussi, qu'on a remplacé par un ragréage poncé et verni (un enduit qui lisse une surface, généralement utilisé pour aplanir un espace avant d'y poser un autre sol, ndlr). D'abord, c'est un vrai choix économique : j'aimais le côté un peu industriel, brut, pour un sol. Mais je ne suis pas une grande adepte du béton ciré, ce n'est pas le matériau que je préfère, je le trouve justement très lisse et il vieillit mal. Le ragréage, c'est un peu un entre-deux, plus hétérogène, plus chaud. Et j'aimais l'idée d'avoir une grande pièce unique avec le même sol, partout, sans raccord.

TSF

Quelle ambiance avez-vous voulu créer chez vous ?

Camille

Au moment d'emménager, nous n'étions pas parents... C'est la raison pour laquelle aujourd'hui, nous rencontrons un petit problème de chambre qu'il va falloir résoudre à un moment ou un autre. Anthony me fait vraiment confiance. Il y avait une ou deux choses qui lui tenaient vraiment à cœur, comme la cuisine, mais concernant le projet, les matériaux, il m'a suivie. Donc ç'a été hyper-fluide, c'était un plaisir. Le projet est assez simple, donc il prend vie plutôt à travers les objets, le mobilier, les dessins, les photos. J'aime aussi beaucoup notre petit balcon, même s'il est bizarrement foutu, qu'il donne dans la chambre, on s'en sert vraiment, pour lire. C'est un coin de plaisir.

TSF

C'est bien sûr la cuisine qui vous tenait à cœur, Anthony.

Anthony

C'est vrai que je voulais une cuisine un petit peu professionnelle, en tout cas qui, dans la mesure du possible, ressemble à une cuisine professionnelle. D'abord, elle est tout en inox. Et je tenais aussi, parce que je n'ai jamais eu ça chez moi, aux plaques au gaz. Cela donne, je trouve, une certaine liberté. Avec le gaz, on a une cuisine en trois dimensions. Vu qu'il y a la flamme, on peut jouer avec la hauteur, la profondeur, ce qui ne peut pas se faire avec de la vitrocéramique ou une induction, où la poêle doit rester posée pour avoir de la chaleur. C'est vraiment la différence avec la flamme. Ensuite, pour moi, il y a l'esthétique, le bruit, la flamme. Sinon, je n'ai pas beaucoup d'accessoires : je pense qu'on peut faire la cuisine avec pas grand-chose et peu d'ustensiles. Je n'ai pas une batterie de cuisine incroyable. J'ai une casserole, une poêle, un couteau. Au Dauphin, c'est différent, mais à la maison, ça suffit. Je fais souvent des trucs très simples, ce qui est bon.

TSF

Et de manière générale, êtes-vous sensible au décor dans lequel vous évoluez ?

Anthony

Je pense qu'on n'exprime pas la même chose en fonction du décor dans lequel on évolue. Si je travaillais dans un vieux bistrot, peut-être que je ferais parfois des plats plus chaleureux. C'est vrai qu'on peut chercher ici un peu plus d'épuration, des choses plus tranchées, un peu visuelles. Enfin, c'est de manière un peu inconsciente parce que ce n'est pas comme ça qu'on travaille les plats. Mais, oui, je pense que l'endroit et l'énergie qu’il dégage influent sur la cuisine. Je ne travaillerais pas de la même manière dans un autre restaurant.

TSF

Votre appartement mesure 60 m2. J'imagine qu'il y a eu un questionnement à propos des rangements, le nerf de la guerre dans nos petits appartements parisiens...

Camille

Bien sûr ! Les deux murs perpendiculaires de l'entrée et du séjour sont garnis de rangements intégrés qui courent sur toute la longueur. Dans la chambre aussi, il y a un grand dressing, la salle de bains contient des placards cachés partout... En réalité, pour la surface de l'appartement, la quantité de rangements est impressionnante (rires). Je pense qu'on a tous été légèrement traumatisés par les appartements de location anciens, sans rangement. Je crois que j'en ai fait une obsession !

TSF

Vous avez tout de même réussi à matérialiser une entrée... sans entrée.

Camille

Plutôt que de remettre une cloison vraiment fermée tout en hauteur pour faire une entrée dans ce qui était devenu une grande pièce à vivre, on a créé ce meuble superfonctionnel, qui, d'un côté, contient toutes les chaussures et, de l'autre, côté salon, tous les vinyles. Ce système crée une limite un peu inconsciente. Nous avons pratiquement un couloir qui vient se former de l'autre côté pour accéder à la salle de bains. Visuellement, c'est léger, mais ça se sent.

TSF

Avez-vous adapté votre intérieur à l'arrivée de votre enfant ?

Camille

Non. Et ma hantise, c'était qu'on entre chez nous en disant : « Tiens, ils ont un enfant... » (Rires). On a adapté au strict minimum. On n'a pas acheté un milliard d'objets et de jouets, non plus, on évite d'avoir trop de choses, de surconsommer.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Au mur, un dessin de Martinet & Texereau

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

La chambre à coucher est désormais séparée du coin bébé par ce rideau brodé, signé Sophie Estève pour Alors Studio.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Sur le tabouret près du lit, lampe Cobra par Christian Koban.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Dans la chambre du bébé, un dessin coloré de Juliette Druelle.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Au mur, un dessin de Martinet & Texereau

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

La chambre à coucher est désormais séparée du coin bébé par ce rideau brodé, signé Sophie Estève pour Alors Studio.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Sur le tabouret près du lit, lampe Cobra par Christian Koban.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Dans la chambre du bébé, un dessin coloré de Juliette Druelle.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Sur les placards, les poignées en céramique ont été dessinées par Camille Marchal puis produites par Alors Studio.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

“Je pense qu'on n'exprime pas la même chose en fonction du décor dans lequel on évolue.”

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

TSF

Parlez-nous de quelque chose que vous aimez particulièrement, chez vous.

Camille

C'est un ami qui a pris cette photo dans le salon, Léon Prost. Elle est tirée d'un reportage qu'il avait réalisé pour M, le magazine du Monde, à propos des fleuristes français. Ici, des tulipes à Marseille. Cette photo m’a été offerte par Anthony. Elle est juste en face d'un petit citron, dessiné par une amie, Sophie Estève. Elle a commencé à exposer cette année à Paris. Elle fait beaucoup de natures mortes. On avait travaillé ensemble sur la broderie et dans la recherche de tissu pour le rideau qui sépare aujourd'hui la chambre de Léo et la nôtre. On l'a un petit peu tirée de ce qu'elle fait d'habitude, et on a bien aimé travailler avec elle sur cette collaboration. Sur l'étagère dans la cuisine, il y a cette ribambelle de céramiques que j'ai fabriquées. J'en ai fait énormément quand j'étais enceinte, bizarrement, parce que j'avais envie de me forcer à moins sortir. Et comme Anthony travaille le soir...  J'ai aussi fait une série de poignées en céramique, qu'on a placées dans des projets avec l'agence et qu'on retrouve ici, sur les portes de certains placards, dans la salle de bains...

TSF

Quelles sont vos bonnes adresses dans le quartier ?

Camille & Anthony

Le marché de la place des Fêtes le dimanche matin, pour manger des huîtres et prendre le soleil face au paysage des tours d’immeubles. On dirait une scène de film. Lao Siam pour les beignets de crevettes. On essaie d’être raisonnables mais on en commande toujours une seconde assiette. Chez Rori en descendant un peu plus bas à Belleville, pour la beauté du lieu, la slice de pizza parfaite et pour bien sûr y croiser Angela et Antoine. À deux pas de Rori, Les Œillets pour un verre de vin au comptoir et l’accueil de Solal et Max. Juste en dessous de chez nous, Le Candle Kids pour le café et les pâtisseries (lemon blueberry cake), et la terrasse où l’on finit toujours par passer un instant pendant le week-end.

TSF

Que pensez-vous de The Socialite Family ?

Camille & Anthony

TSF a d'abord été pour nous un média, dans lequel nous découvrions des histoires et des intérieurs. Puis, via le Studio, c’est également devenu un outil de présentation et de choix de mobilier pour nos clients. 

TSF

Avez-vous une pièce favorite dans notre collection ?

Camille & Anthony

Sans hésiter la

de la dernière collection

en bleu pâle. Le dessin des pieds combiné à la laque brillante, ça donne une pièce vraiment canon. 

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Objets en céramique réalisés par Cindy Liao Rasamoelina et Camille Marchal. Etagère carrelée rouge Alors Studio. 

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Dessin au citron signé Sophie Estève.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Objets en céramique réalisés par Cindy Liao Rasamoelina et Camille Marchal. Etagère carrelée rouge Alors Studio. 

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris

Dessin au citron signé Sophie Estève.

Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Camille Marchal et Anthony Salomon chez eux à Paris
Recréez ce décor avec nos pièces
Vous aimerez aussi
colombe campana

à suivre

Colombe Campana, Gaïa 14 ans, Maurice 10 ans et Jacques, 5 ans

Livraison offerte !

Jusqu'au 6 octobre seulement. En France métropolitaine avec le code SOCIALITEDAYS.

Retours sous 14 jours

Commandez sans crainte, vous disposez de 14 jours pour effectuer une demande de retour.

Fabrication 100% européenne

Nos créations sont fabriquées dans les meilleurs ateliers européens, principalement en Italie et en France.

Paiement 3x sans frais

Paiement sécurisé via Visa, Mastercard, Amex, Paypal ou virement bancaire. Paiement en 3x sans frais à partir de 350€.