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Exubérant, mais surtout libre. Tel est le style Estelle Pigault ! Une silhouette reconnaissable entre mille que l’influenceuse partage quotidiennement sur les réseaux sociaux, et dont elle nous livre les secrets en toute intimité, chez elle, aux côtés de son mari et collaborateur Elie. C’est avec lui que l’entrepreneure a fondé, à son retour à Paris, la boutique Paradise Garage. Un multimarque où il est possible de retrouver des créations subversives, permettant de mettre en lumière des designers émergents « très peu (ou pas) stockés en France. » À l’image de ses propres vêtements ! Un ensemble de pièces qui osent des associations surprenantes la faisant – de son propre aveu – un jour « ressembler à un personnage de Pirate des Caraïbes et le lendemain à Dalida ». Autant d’inspirations accumulées depuis son plus jeune âge, qu’elles soient sur internet, dans le placard de ses parents ou lors de ses années londoniennes – qui lui auront permis de gravir les échelons de l’industrie de la mode jusqu’à se lancer en son nom propre –, et qui influencent désormais jusqu’à la décoration de son appartement ! « Un mix de tout et n’importe quoi, à l’image de ma garde-robe » qui témoigne, entre autres, de l’amour de l’autodidacte pour les imprimés animaliers. Personnalité affirmée, la désormais Parisienne, qui ne croit « ni au beau ni au laid », s’est forgé seule, au fur et à mesure de ses propres expériences, une éducation mode mais aussi design. Un goût très personnel, que l’on aime ou que l’on déteste, et que The Socialite Family vous propose de découvrir à l’occasion de la semaine de la mode parisienne.
Estelle, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis originaire du sud de la France, plus précisément de Sète. J’ai passé une dizaine d’années à Londres avant d’emménager à Paris il y a environ 5 ans.
Quel est votre parcours ?
Dès mon plus jeune âge, vers 4 ans je pense, j’ai su que j’allais travailler dans la mode. Quoi exactement, je n’en avais aucune idée. J’avais l’intuition que les vêtements, c’était mon truc. Je suis partie à Londres à l’âge de 18 ans, sans vraiment de perspectives, mais j’aimais l’énergie de la ville et je sentais que de belles choses allaient s’y passer. Mes débuts n’ont vraiment pas été roses. J’ai commencé par servir des kebabs sur Edgware Road, avec pour seule motivation de payer mon loyer et d’aller faire du shopping chez Topshop. Puis j’ai trouvé un job de vendeuse dans un multimarque qui avait le vent en poupe. J’y ai découvert que la vente n’était pas mon fort, mais que j’avais un don pour sentir les marques qui allaient cartonner. De là, je suis devenue assistante acheteuse et j’ai appris le métier sur le tas. En parallèle, j’habillais mes amies pour leurs sorties et événements. J’étais pour elles une sorte de styliste personnelle. Après deux ans et un carnet d’adresses bien rempli, j’ai décidé de devenir ma propre patronne et de lancer mon agence de conseil en image. Au même moment, mon compte Instagram a décollé et, par la force des choses, je suis devenue influenceuse. Je tiens à ce mot d’« influenceur », car ce job est d’amener les gens à acheter ce que je porte. Et puis j’ai rencontré Elie, mon mari. J’ai alors quitté Londres et, après une année à réfléchir à ce que j’allais faire à Paris, nous avons eu l’idée de Paradise Garage : une boutique multimarque ou nous mettons en lumière de nouveaux designers extrêmement talentueux, très peu (ou pas) stockés en France.
Racontez-nous votre éducation au beau.
Je me suis fait ma propre éducation mode, seule. Gamine, je passais des heures sur style.com à faire des captures d’écrans de mes looks favoris et à essayer de les recréer avec le vestiaire de mon père et de ma mère, tout en faisant le tour des fripes ! Je pense que le fait de ne pas avoir le budget pour me payer ces tenues qui me faisaient rêver m’a vraiment aidée à me créer un style unique. Je ne crois pas au beau ou au laid. Des gens adorent mon style et d’autres le détestent, et c’est très bien comme ça. La mode, c’est fun, et surtout subjectif. Il y a des jours ou je ressemble à un personnage de Pirate des Caraïbes et le lendemain, je me réveille en voulant être Dalida. Je suis mon humeur.
Je ne crois pas au beau ou au laid. Des gens adorent mon style et d’autres le détestent, et c’est très bien comme ça. La mode, c’est fun, et surtout subjectif.
Influenceuse, entrepreneuse dans la mode : vous avez plusieurs casquettes. Que vous apporte chacune de ces professions plurielles au quotidien ?
Tout s’emboîte parfaitement comme des legos. Ma boutique, c’est mon premier bébé, une extension de moi-même. J’ai travaillé dur pour en arriver là. Actuellement, je suis sur un nouveau projet, toujours dans la mode. Je n’ai jamais l’impression de travailler, j’adore ce que je fais et c’est ça, ma réussite personnelle.
Designers, artistes : quels sont ceux dont l’œuvre a eu une influence sur vous, votre travail ?
Je le répète souvent, mais le designer qui m’a vraiment donné le goût de la mode, c’est Nicolas Ghesquière. Je me rappelle ses premiers défilés pour Balenciaga. Je scrutais chaque détail de ses créations. J’ai même servi du poisson un été entier pour aller m’acheter des pièces chez Balenciaga. Je ne le connais absolument pas, mais je le remercie.
Comment votre sensibilité mode dialogue-t-elle avec la décoration de votre intérieur ?
C’est très simple, je ne réfléchis pas. Si j’aime et que j’ai le budget pour le faire, j’achète puis je revends. Pour finir par changer d’avis. J’ai quand même une obsession pour les imprimés animaliers, ce qui explique le grand fauteuil léopard. Mais j’essaye aussi de calmer le jeu avec des pièces noires comme ma grande table ou bien le grand tapis. C’est un mix de tout et de n’importe quoi, à l’image de ma garde-robe. Les gens qui viennent chez moi sont souvent surpris.
Vous avez passé plusieurs années à Londres. Dans quelle mesure cette expérience anglaise a-t-elle nourri votre goût ?
À Londres, les gens osent être qui ils sont vraiment et cela se retranscrit dans leur style vestimentaire. Il n’y a pas de tendances particulières, c’est la liberté ! Quelque chose qui manque affreusement à Paris. Les gens ici ne s’habillent pas pour eux, mais plus par rapport au regard des autres. C’est triste.
Votre appartement se distingue par sa profusion de couleurs. Que dit-il de vous ?
Je n’ai jamais su me définir.
Une pièce design que vous affectionnez particulièrement ici ?
Cela change tout le temps ! Mais l’époque space age m’attire énormément.
Des adresses confidentielles à nous recommander dans votre quartier ?
Je passe ma vie chez Echizen Soba Togo, Sanjo et La Corte, qui fait les meilleures pasta de Paris ! Pas vraiment confidentiel, mais très bon !
Pour vous, The Socialite Family, c’est ?
Des pièces intemporelles qui peuvent être adoptées dans tous les intérieurs.
Photographies : Constance Gennari – Texte : Juliette Bruneau @thesocialitefamily
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