Chouquettes – Épisode 14 : Florence Lopez
La Galerie Salon devient épicentre de toute les attentions jusqu’à cette fin décembre ! Mythique adresse reprise par Carole Borraz et...
chez
C’est un hiver froid et pluvieux qui aura eu raison de Marie Poniatowski et Pierre Rambaldi et de leur désir d’une maison de campagne. Quatre visites aux abords de la forêt de Rambouillet plus tard, le charme opère instantanément lors d’une ultime rencontre avec cette « vieille dame » aux volets verts. Son environnement arboré et l’organisation du domaine entre un bâtiment principal et une dépendance pour leur fille décident vite la fondatrice de la marque Stone Paris et son mari Pierre, producteur. Envisagé comme un nouveau projet de vie où réunir famille et amis le temps d’un week-end – si ce n’est plus –, l’écrin nécessite d’être repensé dans sa globalité avant installation. Un chantier qui laisse libre cours à leur imagination et auquel leurs proches prennent part, à l’instar de la sœur de Marie : l’architecte d’intérieur Sarah Lavoine. Donnant ici une place de choix à la couleur, les différentes pièces de vie de leur résidence secondaire s’animent grâce aux teintes de vert tendre, de bleu azur ou encore de rouge brique. Intense et « essentielle » à leur décoration, cette palette forme un réceptacle élégant où s’expose du mobilier chiné, aux côtés d’acquisitions plus modernes. Un savant mélange des genres et des époques chères au couple que les espaces extérieurs viennent agrémenter de leur esprit bucolique. Observable depuis chacune des ouvertures de la maison, ce jardin entretenu par leurs soins transporte le regard vers le lointain. Un spectacle vivant qui se meut au fil des saisons et nous invite à la lenteur en cette rentrée ensoleillée.
Mariée depuis presque vingt ans avec l’homme de ma vie, maman de Tess qui vient tout juste d’obtenir son bac international. Cheffe d’entreprise, créatrice de la marque Stone Paris. Je suis comblée. Heureuse.
Marié avec la femme de ma vie dont je suis si fier. Papa de trois enfants : Louis, Jules (nés d’un premier mariage) et Tess. Producteur, réalisateur et scénariste de films en tout genre, du cinéma aux clips musicaux en passant par la publicité et les documentaires.
Autodidacte et cinéphile, très jeune, je fréquente les plateaux de cinéma. J’ai la chance de rencontrer Claude Lelouch qui m’accueille dans sa grande famille de techniciens. Je gravis les échelons, de l’assistanat à la mise en scène sur plusieurs longs-métrages jusqu’à ma rencontre avec Pierre. À partir de là, je change d’orientation pour poursuivre un doux rêve d’enfance : la joaillerie. En 2004, je dessine mes premiers modèles de bijoux. Colette, que je croisais tous les matins dans mon quartier, a un coup de cœur pour mes créations et décide de les mettre en vitrine. Stone Paris a pris son envol suite à ça.
C’est mon instituteur au CP qui m’a transmis le virus du cinéma. J’avais 6 ans et avec d’autres copains nous participions à un atelier le mercredi après-midi avec pour thème d’animer nos dessins d’enfant à l’aide d’une caméra super 8. Fasciné, j’ai demandé au père Noël de bien vouloir m’apporter la même caméra. Au lieu de jouer aux cowboys et aux Indiens, j’ai réalisé mes premiers westerns. L’arrivée des vidéoclubs et la fréquentation assidue des salles obscures m’auront apporté le reste. Je monte Big Productions en 1994 pour me consacrer à ma vocation.
Parlez-nous de votre éducation. Dans quel cadre avez-vous grandi et par conséquent développé votre goût ?
Toutes petites, mon père qui dirigeait le journal Vogue nous emmenait ma sœur et moi assister sur ses genoux aux défilés de mode et aux prises de vues photo du journal. J’ai eu le privilège de voir les créations des plus grands et d’observer le travail photographique de maîtres comme Guy Bourdin par exemple. Puis ma passion pour le cinéma est arrivée. Le faste, la beauté, l’harmonie, l’élégance de mes inspirations auront joué un rôle indéniable dans mon parcours. Notre maman, qui est une décoratrice d’intérieur, nous a toujours accompagnées aussi. « À chacun son sale goût » est une maxime qui nous aura libérées pour s’exprimer sans contraintes, pour oser, rêver et accomplir nos envies.
Mon père, Italien immigré en France dans les années 1930 et installé à Cannes, monte une maison de couture en 1955. Avec Louis Feraud, il habille Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme de Roger Vadim puis d’autres grandes actrices comme Françoise Dorleac, sa sœur Catherine Deneuve ou encore Jane Fonda. La maison de couture s’installe en face de l’Élysée et habillera les femmes du monde jusqu’en 1989. L’univers de la mode et du cinéma sont cousins. Un goût pour l’avant-garde, l’invention, la création et l’imaginaire. C’est mon éducation, mon terrain de jeu d’enfant.
Nous cherchions une « vieille dame » à restaurer, avec des arbres et un peu de terrain.
Le bijou est l’accessoire ultime féminin. L’éclat indispensable au sublime. C’est ma fascination pour les boucles d’oreilles, les colliers et les bagues qui a motivé mon envie d’en créer. Et puis, pouvoir participer à la révolution nécessaire à ma génération de démocratiser la joaillerie autrefois réservée aux grandes marques de la place Vendôme, en permettant à toutes les femmes de s’offrir, elles-mêmes, leurs bijoux à des prix accessibles m’a convaincue qu’une place nouvelle était possible. Faire du bijou un accessoire de luxe pour toutes les générations est mon ambition.
Jeanne D’arc, Simone de Beauvoir, Rita Hayworth, Angela Davis et d’autres icones ont ouvert la voie aux femmes pour qu’elles puissent vivre librement. Le bijou reste un ornement destiné à faire valoir la femme dans ce qu’elle a de plus beau et de plus fort. J’ai choisi la discrétion, la délicatesse plutôt que l’ostentatoire. Je dessine les bijoux du quotidien et des occasions particulières pour soutenir ou briller, pour agir ou séduire. On peut les multiplier, en changer tous les jours ou bien au contraire les porter parce qu’ils ont une valeur particulière, un attachement à une personne que l’on aime, un souvenir aussi.
Je crois que ce que l’on admire est une part de ce qui résonne en nous. Mes créations me ressemblent, à l’évidence. Elles émanent de moi, de mes rêves, de mes inspirations. J’aime le mélange des genres. Une tenue classique et un accessoire plus rock. Ou bien l’inverse, le mélange du casual avec le bijou ultrachic. Les femmes ont toujours compté dans ma famille. De ma grand-mère à ma mère à ma fille. Je trouve ma façon d’être. Être soi. S’assumer. Singulièrement et simplement. Stone Paris et ses créations sont l’affirmation de ma féminité.
Un mois de janvier froid et pluvieux, Marie me propose qu’on aille visiter des maisons de campagne à vendre.
Nous connaissions la région car des copains nous invitaient depuis quelques années chez eux.
Nous cherchions une « vieille dame » à restaurer, avec des arbres et un peu de terrain.
Après quatre visites impossibles, nous sommes entrés dans cette propriété. Un vrai coup de foudre.
Jamais nous n’aurions pu avoir cette maison sans les travaux qu’il fallait faire pour la restaurer de fond en comble. Avec un artisan, nous l’avons entièrement retapée.
Jamais nous n’aurions pu avoir cette maison sans les travaux qu’il fallait faire pour la restaurer de fond en comble. Avec un artisan, nous l’avons entièrement retapée.
Avec nos envies, nos partages. Sa décoration est un mélange de meubles chinés et modernes. Puis le choix des couleurs a été primordial. Nous nous sommes fait confiance avec un coup de main de Sarah, ma sœur.
Nous appartenons l’un et l’autre à de grandes et nombreuses familles. C’est l’esprit de notre maison.
Les dimanches à la campagne ou les fêtes sont autant d’occasions de réunir notre famille et nos amis ! Faire la cuisine, partager, écrire les pages de nos histoires, les remplir de beaux souvenirs. C’est notre vie à deux.
Jardiner !
Le jardin est un travail permanent mais surtout tellement gratifiant.
À chaque saison, il faut s’en occuper. Planter, élaguer, tailler. C’est un cycle perpétuel et la nature nous le rappelle tout le temps.
Les commerçants sont fantastiques ! La Marnière à La-Queue-lez-Yvelines pour la nourriture. Des produits d’exception qu’on ne trouve plus dans Paris par exemple.
Poulain, qui est un pépiniériste engagé et de très bonne qualité.
Nous faisons aussi quelques courses à Montfort-l’Amaury. Le pain chez Dewulf, la viande chez Triboul et la fromagerie de Montfort qui est exceptionnelle.
Chez nous.
Les dimanches à la campagne ou les fêtes sont autant d’occasions de réunir notre famille et nos amis ! Faire la cuisine, partager, écrire les pages de nos histoires, les remplir de beaux souvenirs.
Photographies : Constance Gennari – Texte : Juliette Bruneau @thesocialitefamily
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