Les Tribus de Constance : A Nantes chez la...
C’est l’histoire d’un couple de parisiens qui a décidé de tout quitter pour vivre dans la campagne nantaise et s’offrir une ancienne...
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Le mot « rencontre » est un de ceux qui reviennent le plus souvent dans la bouche de Carine Schneider. Et à entendre cette exaltée nous raconter son parcours et l’enrichissement de son socle culturel qui lui est intrinsèquement lié, tout s’éclaire ! Ayant grandi dans un monde « que n’aurait pas renié Claude Chabrol », cette Bretonne de cœur s’est extirpée de la rigidité des codes d’une bourgeoisie de province grâce au goût prononcé de son père pour une vie d’aventures, notamment en mer. Une jeunesse bercée par l’océan – avec lequel elle entretient une histoire passionnelle – à laquelle s’ajoute le souvenir élégant d’une mère toujours un livre à la main, et la nécessité d’affronter tôt la vie active, trouvant dans chaque défi la force de se projeter vers demain. « Un mélange des genres, des us, des coutumes qui a incontestablement et inconsciemment développé mon attirance pour un univers que je qualifierai de néobourgeois », qui s’illustre à Nantes dans l’appartement qu’elle partage dans le quartier Canclaux avec sa fille, Léna. Là aussi, une rencontre ! Qui, à l’entendre, ne pouvait pas avoir lieu ailleurs. Magnifiée par une autre. Celle avec la styliste et directrice artistique Annabel Guéret. Un coup de foudre professionnel et amical ayant révélé son amour du vintage à un moment où elle souhaitait effectuer un « tournant » dans sa vie, avec la volonté de se projeter et « d’investir dans du durable et du qualitatif ». L’occasion, nous glisse-t-elle, de miser sur « des pièces coups de cœur et fortes portant en elles des histoires et faisant écho à mon amour pour les matériaux bruts, les belles matières ». Sélectionnés avec l’attrait naturel de la Nantaise pour « le chic, le raffinement, les courbes sensuelles et douces des années 1970 », les modèles chinés puis placés dans son intérieur nous donnent à voir une « préférence pour tout ce qui relève de l’intemporel plutôt que pour les effets de mode, pour la sobriété plutôt que pour le clinquant, pour la simplicité plutôt que pour le minimalisme ». À découvrir sans plus attendre !
Bretonne de cœur, c’est naturellement que j’ai passé ma jeunesse sur le pont d’un voilier. Même si je suis plus urbaine aujourd’hui, je ne cesse d’entretenir une histoire passionnelle avec la puissance de l’océan et ses côtes sauvages authentiques. La force de ces éléments marins et leur beauté naturelle imposent une humilité dont je me sens proche. En grande amoureuse, j’ai traversé les paysages au gré de mes love stories : Rennes lors de ma vie étudiante, puis, pêle-mêle, Alexandrie, Zurich et Lisbonne qui inscriront définitivement en moi une passion pour les voyages au long cours. Et finalement, Nantes, dernière escale actuelle. Mais au-delà de ces horizons multiples, je suis avant tout l’heureuse maman d’une jeune adulte terriblement ancrée dans son époque, ma jolie Léna.
Pour des raisons familiales, j’ai dû, très vite, affronter la vie active. Au regard de ma personnalité, cette plongée sans bouée dans le monde du travail ne m’a jamais effrayée. Au contraire, chaque challenge à relever, chaque défi rencontré m’a invitée à trouver de la force pour sans cesse me projeter vers demain. Ainsi, mon parcours professionnel m’a amenée à rencontrer rapidement le monde de la finance dans lequel j’ai évolué et gravi les échelons. Aujourd’hui, j’ai fait se croiser cet univers avec celui de l’événementiel où j’orchestre soirées, meetings, rendez-vous business à destination de professionnels.
Le plus simple et immédiat serait de dire que j’ai grandi dans un monde que n’aurait pas renié Claude Chabrol, celui d’une bourgeoisie de province où la rigidité des codes se fissurait face au goût prononcé de mon père pour une vie d’aventures, notamment en mer ! Je garde également le souvenir élégant de ma mère toujours un livre à la main, cultivant la grâce du geste de la cigarette fumée et consumée. Ce mélange des genres, des us, des coutumes a incontestablement et inconsciemment développé mon attirance pour un univers que je qualifierai de néobourgeois.
De la façon la plus simple et naturelle possible, soit à travers la discussion, l’échange… Nous sommes à l’écoute l’une de l’autre. Et Léna est une jeune fille élevée au rythme du respect de l’autre. Je donne des clés. À elle d’ouvrir désormais les portes de son monde.
Je suis naturellement attirée et séduite par le chic, le raffinement, les courbes sensuelles et douces des années 1970.
Impossible ici de ne pas évoquer l’apport incontestable d’un architecte avec qui j’ai partagé ma vie. Il a su m’enrichir, me nourrir de culture – que j’entends ici dans son sens le plus large possible. Décoration, architecture d’intérieur, voyages, musiques, hôtels, belles tables… Pour autant, ce solide socle culturel a récemment été sublimé par ma rencontre avec la styliste d’intérieur Annabel Guéret. Cette rencontre, qui initialement ne devait pas dépasser les frontières professionnelles, a très vite épousé les courbes d’un coup de foudre amical. Au fil de nos longues, enrichissantes, touchantes, passionnantes discussions, elle a su, le plus simplement du monde, révéler mon amour du vintage.
Il était primordial que cette rencontre se fasse dans mon quartier nantais de prédilection, Canclaux. Un quartier à la fois proche et loin de l’effervescence du cœur de ville, carrefour familial et animé des hôtels particuliers, des maisons bourgeoises, des commerces de bouche, des cafés et des restaurants. Dès le premier regard, j’ai immédiatement aimé le couloir distribuant les pièces de l’appartement, et aussi les plafonds aussi hauts que les fenêtres sont basses. Ce jeu permanent d’échelles est amené à évoluer au fil de la journée grâce à une lumière douce et naturelle. Et puis, l’appartement offrait également deux grands espaces à flâner, vivre, paresser, se cultiver, dormir… Le premier est dédié à ma fille et revisite les codes de la chambre adolescente pour le transformer en studio XS. Le second est mon cocon, bercé par le seul bruit des oiseaux du quartier. Enfin la cuisine, séparée, représentait la promesse d’un îlot de rencontre, animé, du café du matin au dîner.
Comme un véritable tournant dans ma vie, avec la volonté de me projeter et d’investir dans du durable et du qualitatif. Et puis, pour le mettre en scène, je voulais miser sur des pièces coups de cœur et fortes portant en elles des histoires et faisant écho à mon amour pour les matériaux bruts, les belles matières. Je voulais aussi y apporter encore plus de lumière. L’accompagnement d’Annabel a été déterminant dans la suggestion d’une verrière entre le couloir et la cuisine, s’amusant avec malice du rapport entre un espace à la fois cloisonné et ouvert. Chacune pouvant participer à la vie de ce home sweet home finalement très circulaire. Elle m’a aussi accompagnée dans le choix des couleurs Ressource Peinture : forte comme le vert profond de ma chambre parentale ou plus douce dans celle de ma fille. Décision a été prise également sur ses conseils de créer des meubles sur mesure pour agencer au mieux les rangements tels que le dressing dans la chambre de Léna ou l’îlot de la cuisine – réalisée par l’Atelier Hudelot, une ébénisterie à Nantes. Enfin, en complément du mobilier, et toujours dans une recherche de belles matières, nous y avons ajouté différentes textures telles que de lourds rideaux dans les chambres ou des voilages plus légers pour créer des atmosphères de chez Jérôme Gardais, un artisan tapissier, toujours à Nantes.
Dans l’appartement, vous trouvez évidemment des pièces chinées telles que ma table en travertin et ma table basse Willy Rizzo – trouvée chez maison simone à Rezé –, une enfilade italienne et ma bibliothèque modulable Willy Guhl. Cette dernière, à la fois graphique et esthétique, trouvée chez Barak à Nantes est un véritable coup de cœur ! Il y a aussi cette suspension d’Enrico Botta en fibre de verre chinée dans le magasin d’antiquités Jean-Eudes Coué à Nantes. J’ai également fait l’acquisition de pièces sur le site Pamono : des chaises Willy Rizzo pour Cidue, une suspension Viscontea par Achille et Pier Giacomo Castiglioni. J’aime aussi associer au vintage des pièces résolument plus contemporaines comme la console Quaderna Zanotta créée par Superstudio en 1970, un guéridon Saarinen ou encore mon canapé Tufty Time conçu par Patricia Urquiola pour B&B Italia. La présentation de mon chez-moi ne serait pas complète si je n’évoquais pas des tableaux personnels dont notamment celui de l’artiste peintre. Sa toile représente ma fille Léna et moi, dans une œuvre qui se veut autobiographique. Ce tableau est incontestablement mon bien le plus précieux au regard de sa haute valeur sentimentale.
Je suis naturellement attirée et séduite par le chic, le raffinement, les courbes sensuelles et douces des années 1970, les assises basses, les matériaux élégants comme le verre teinté, le laiton sublimé, la douceur et le luxe du velours, les panneaux de bois habillant les murs et les plantes d’intérieur graphiques. Je suis amoureuse de cet état d’esprit parfaitement libre laissant un interstice d’expression à des pièces maîtresses dans la subtilité d’un intérieur. De cette époque, j’aime les créations de Willy Rizzo, Pierre Cardin, Maison Jansen, Pierre Paulin , Albert Tormos et tant d’autres !
Ma préférence pour tout ce qui relève de l’intemporel plutôt que pour les effets de mode, pour la sobriété plutôt que pour le clinquant, pour la simplicité plutôt que pour le minimalisme. Cet appartement révèle aussi ma quête constante de l’élégance.
Barak et ses « antiquités du XXe siècle », maison simone et Jean-Eudes Coué pour leurs sélections pointues de mobilier vintage. Les bijoux de mon amie Hélène Turbé, joaillière et femme d’exception. Le Canclaux pour la douce folie du caractère de Salomé, la cuisine talentueuse de son compagnon, leur cave nature et la présence à la carte du Drappier, mon péché mignon tout en bulles. Et puis Vacarme, la table de Sarah Mainguy, pour la fraîcheur et la créativité de ses plats.
Résolument une source d’inspiration, accessible et un point de rencontre avec des personnalités à travers vos portraits.
Ici ou ailleurs, au bras de mon amoureux. Et plus précisément, entre la côte basque et la côte d’Émeraude. Jamais bien loin de l’océan.
Je suis amoureuse de cet état d’esprit parfaitement libre laissant un interstice d’expression à des pièces maîtresses dans la subtilité d'un intérieur.
Photographies : Jeanne Perrotte – Texte : Caroline Balvay @thesocialitefamily
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