L’édition 2020 de la Paris Design Week vient à peine de débuter qu’elle a déjà un goût particulier. Celui des 10 ans, qui se...
La rencontre entre Stéphane Garotin et Pierre-Emmanuel Martin, créateurs de Maison Hand, fait partie de celles qui chamboulent toute une vie. Avec le Maroc en toile de fond, comme un clin d’œil à ce qui sera la genèse de leur histoire commune. Très vite, ils se lancent ensemble dans la décoration d’intérieur et imaginent Maison Hand. En référence au « fait main » qu’ils affectionnent tant. Tous deux passionnés d’ailleurs et de voyages, l’artisanat est au centre de leur univers. D’abord en Afrique puis en Asie, ils partent, pour Maison Hand Éditions, en quête des techniques artisanales de tissage, de broderie, de vannerie ou de céramique et créent des décors métissés où se mêlent savoir-faire traditionnels mais aussi influences contemporaines. Dans leur appartement lyonnais, ambiance monochrome baignée de lumière, ils assemblent et accumulent avec beaucoup de délicatesse œuvres d’art, artisanat du bout du monde et mobilier design. Depuis une dizaine d’années, ces collectionneurs chevronnés vivent et abordent chaque nouveau projet avec la même sensibilité pour un résultat élégant, toujours chaleureux.
Pierre-Emmanuel, Stéphane, qui se cache derrière Maison Hand ?
Un duo qui s’est formé au Maroc en 2003. J’étais alors directeur marketing dans un laboratoire pharmaceutique. Stéphane, lui, vivait à Marrakech et avait une société d’articles de mode et de décoration. Une marque qui s’appelait Kim&Garo. Après cette rencontre, nous ne nous sommes jamais quittés. Très vite, nous avons décidé de créer un projet commun et nous avons lancé Maison Hand. Nous avons vraiment commencé comme ensembliers, décorateurs à l’ancienne. Puis, les choses évoluant, il a fallu rentrer dans le dur. Nous avons embauché une architecte. Stéphane s’est mis à la 3D, à l’architecture d’intérieur. Nous éditons nos propres canapés, mais aussi des tables, etc. Nous aimerions en faire beaucoup plus, mais il nous manque un peu de temps.
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Nous aimons beaucoup l’artisanat, le « fait main », et nous avons conçu notre projet autour de cela. Au début, nous proposions principalement des tissus, du linge de lit, des coussins. Nous avons travaillé au Maroc pendant longtemps, puis au Vietnam où nous avons découvert par hasard des brodeuses qui avaient le même savoir-faire, transmis par des bonnes sœurs. En Tunisie, nous avons fait faire une ligne de chaussures et de sacs de voyage. Puis nous avons ouvert une première petite boutique à Lyon où nous vendions nos produits et ceux de Caravane. Là, les gens étaient très curieux de notre univers et nous demandaient souvent des conseils de décoration ou de voyage. De fil en aiguille, nous avons commencé à faire d’autres projets et entamé des collaborations avec des marques, des appartements, une maison d’hôte et un hôtel pour ma sœur.
Nous aimons beaucoup l’artisanat, le "fait main" et nous avons conçu notre projet autour de cela.
Les voyages sont-ils le fil rouge de votre univers ?
Oui, le voyage a une place privilégiée. C’est une source d’inspiration incroyable. Tous les ans, nous nous imposons de faire une grande ville que nous ne connaissons pas. C’est vrai que l’on est assez fans de l’Asie. Les gens sont gentils, avec une forme de sagesse que l’on ne retrouve pas chez nous, ainsi qu’un sens du service. Ce sont aussi de grands bosseurs. Quand je vois un cocotier, une rizière et un bananier, je suis heureux ! En ce moment, nous préparons un séjour au Japon. Nous irons dans les villages de potiers rencontrer des maîtres raku, et à Naoshima pour voir toute l’architecture de Tadao Andō. Il y a toujours un parcours artistique et culturel dans nos échappées.
Un détail qui caractérise Maison Hand ?
Nous adorons les collections, alors nous accumulons beaucoup ! Il y a plus de 10 ans, nous avons essayé, dès le départ, de faire un magasin comme si c’était chez nous. Avec ses imperfections : le foutoir, plein de choses qui traînent. Je pense que d’emblée, les gens se sentaient à l’aise dans cet univers et arrivaient facilement à se projeter ! Quand nous avions des pièces trop encombrantes pour notre maison, nous les mettions dans la boutique. Et on continue aujourd’hui ! Comme nous collectionnons beaucoup, parfois nous vendons l’ensemble si quelqu’un semble vraiment intéressé. Chez nous, c’est une accumulation d’objets du monde. La nasse vient de Thaïlande, les paons viennent d’un marché de Thessalonique, les vanneries dans la cuisine, c’est un mélange de Vietnam, Thaïlande, Laos, Bali, Birmanie, Japon et un peu de Maroc. Que des choses de voyages ! D’une manière générale, nous aimons les objets dont on ne se lasse pas.
Nous adorons les collections, alors on accumule beaucoup ! Il y a plus de 10 ans, nous avons essayé, dès le départ, de faire un magasin comme si c’était chez nous.
Quels sont les objets qui vous ont le plus marqués ?
Un petit panier que nous avons toujours. Nous l’avons trouvé sur un marché à Tokyo. C’est une jeune fille qui faisait ça avec des herbes qu’elle ramassait elle-même. Le tissage est hyperfin et on voit encore les grains d’orge séchés. On dirait un petit nid d’oiseau. Certains tapis également, notamment celui que nous avons acheté l’année de notre rencontre. Nous n’avons pas pu aller le récupérer et sommes restés dix ans sans donner de nouvelles. Nous sommes retournés dans la boutique et le propriétaire avait gardé notre tapis pendant toutes ces années ! J’aime aussi beaucoup la tête de vache que nous avons achetée en Inde.
Quels sont les artistes que vous suivez ?
C’est souvent au gré des rencontres et de nos amitiés. L’art est assez présent dans notre entourage. Nous sommes très proches d’Olivier Castaing de la School Gallery. Nous avons commencé à faire des foires d’art contemporain à Lyon, car nous aimons beaucoup suivre les artistes. Notre prochaine acquisition sera une collection d’herbiers de la Galerie du Désordre. La première œuvre que Stéphane m’a offerte est signée par un Lyonnais qui s’appelle Jean-Philippe Aubanel, un type qui a un talent fou. Il dessine, travaille le goudron, peint et fait des objets. Nous le suivons toujours, de même qu’Axel Vervoordt, un des précurseurs du mouvement Wabi Sabi que nous admirons beaucoup.
Personnellement, j’aime aussi énormément le travail du photographe Antoine Schneck et sa série « Du masque à l’âme ».
Des adresses à nous recommander ?
À New York, notre magasin fétiche : BDDW. Juste en face, il y a une petite boutique tenue par un Danois, dans l’hôtel 11 Howard, réalisé entièrement par des designers scandinaves. Le résultat est superbe. Sinon, nous avons adoré un restaurant à Copenhague, qui s’appelle Geist. Le Puli, à Shanghai, est quant à lui un hôtel incroyable dans un style très asiatique. À Lyon, Serge et la Galerie du Désordre – son magasin – sont juste inclassables. Il a une histoire incroyable, il chine énormément et fait des scénographies dignes d’un théâtre. Pour s’inspirer également, le showroom milanais De Padova, avec plus de 1800 m² d’enchantement.
Où nous retrouverons-nous cette année ?
À Arles, Minorque, Anvers, Tel Aviv, Lisbonne, Mexico (qui est une ville qui explose). Mais aussi en Grèce.
Photographies & Texte : Eve Campestrini @thesocialitefamily
Bonjour Lucie,
Il s’agit d’un abat jour beige et d’un pied en noyer.
Très belle journée,
Merci pour votre réponse. Cet appartement est l’un de mes préférés publié sur TSF!
Avec plaisir ! C’est bon à savoir ;-)
En espérant que vous trouverez votre bonheur dans nos prochains reportages.
À très bientôt Lucie,
quelle beauté
je pourrais tout à fait vivre dans cet appartement d’un goût exquis
tout ce que j’aime ! bravo à eux
Tout simplement magnifique !!
Dear, I really love your website and deco. Can you pls. tell me which kind of wood the floor is? and that kind of parquet technique calls?
Thank you so much for your help!!
Sofia
Bonjour,
Je suis tout bonnement amoureuse de cet appartement qui est une grande source d’inspiration. Pouvez-vous me donner les références des étagères à crémaillère dans la cuisine ? Un très grand merci. AN.
Bonjour Agnès,
Merci pour vos mots ! Concernant les étagères, il s’agit du Royal system de Poul Cadovius pour DK3.
Très belle journée sur The Socialite Family
Bonjour,
j’aime beaucoup la lampe TMM de Miguel Mila. Quelle est la combinaison choisie? abat jour blanc et pied en chêne naturel?
Merci,
Lucie