Nos pérégrinations ne nous avaient encore jamais permis d’explorer pleinement ce quartier. Montmartre : ses touristes, ses enseignes colorées qui semblent ne jamais s’éteindre, ses pentes escarpées sur lesquelles s’agglutinent de microscopiques terrasses de café… On en oublierait presque son visage historique. Celui des ruelles pavées, des institutions et des ateliers d’artistes qui installèrent, au tournant du XXᵉ siècle, la réputation bohème de la plus célèbre colline de Paris. Et puis nous avons rencontré Stéphanie Delpon. Avec la Butte, cette conteuse des temps modernes a en commun la dualité. Une prédisposition naturelle pour la littérature et la philosophie à laquelle elle ajoutera – pour sortir de sa condition de « caricature de la littéraire qui a du mal à s’adapter au monde » – une formation en école de commerce. Puis c’est les États-Unis, l’univers des fonds d’investissement, de la Silicon Valley. À l’aube de ses 25 ans, elle décide de rentrer. Maîtresse de ses deux hémisphères cérébraux, la Parisienne crée alors Pictoresq. Une agence qui réinterprète l’image des marques. Sa polarité est une force. Elle fait même de l’esthète une personnalité atypique dans l’univers de l’entrepreneuriat. Plus créative que jamais, c’est enrichie de ses multiples expériences de vie que la jeune femme nous reçoit dans une des plus célèbres rues du XVIIIᵉ arrondissement. Dans cette maison à l’architecture art déco restée dans son jus, la future auteure – Stéphanie Delpon travaille actuellement à la rédaction de plusieurs ouvrages – s’approprie doucement l’espace. Grâce à sa réserve et à la présence dévorante de livres, plantes et autres curiosités, l’esprit « maison de campagne » des lieux est préservé. En même temps, quelle âme pourrait aller à son encontre, quand, chaque matin, les fenêtres dévoilent l’incroyable tranquillité du vignoble du Clos-Montmartre ? Définitivement pas elle.
Photographies : Valerio Geraci – Texte : Caroline Balvay @thesocialitefamily
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