Chez

Alexandre Blanc, le goût de la couleur comme différence

Son appartement est à son image. Celui d’un amoureux des couleurs et des pièces vintage au charme quelque peu suranné. Du mobilier chiné aux puces de Saint-Ouen qui brille par son histoire passée et se révèle dans cet écrin parisien où le temps semble s’être figé. Nous sommes ici chez Alexandre Blanc, jeune prodige de la mode française qui nous reçoit à l’heure du thé, avec désinvolture et simplicité, en chaussettes bleues. Une plaquette de chocolat posée sur sa table basse recouverte de ses dessins géométriques, fruits d’une fulgurance artistique datée d’un premier confinement. Nous comprenons vite que, pour lui, l’art est total. De ses croquis, que l’on retrouve un peu partout dans son appartement, au mobilier qu’il décore volontiers. Jusqu’à ses murs, si l’envie lui prend subitement, comme cette fresque éphémère auparavant présente dans son entrée ! Car Alexandre est un esthète, un érudit qui s’est très tôt nourri des personnalités lumineuses de son entourage – dont sa sœur – et des arts auxquels il était sensible. Des films, beaucoup, et de la peinture, bien sûr. C’est dans les boutiques des beaux-arts de sa ville d’enfance du Tarn que le créateur passait le plus clair de son temps « afin de trouver de nouvelles peintures ou de nouveaux feutres dernier cri ». Une passion dévorante qui le mena à l’École Duperré, puis à l’IFM (Institut français de la mode), deux écoles parisiennes où il apprit les bases de son métier, dont ce trait qui habille désormais ses silhouettes féminines. Celles d’un vestiaire français qui joue avec les codes classiques tout en y apportant un twist de modernité. Des motifs singuliers devenus sa signature. Animaliers, géométriques, chatoyants et gais : ces ornements qui prennent vie à la gouache lui sont inspirés par d’illustres figures – d’Henri Matisse à Dries Van Noten en passant par Yves Saint Laurent – comme par des personnalités dont il s’entoure, ou qu’il croise inopinément. Un ensemble de synergies qui composent avec singularité son univers, que The Socialite Family vous propose de découvrir dans cet article.

Lieu

Paris

texte

Juliette Bruneau

Photographies

Constance Gennari

TSF

Alexandre, pouvez-vous vous présenter ?

Alexandre

Je m’appelle Alexandre Blanc, j’ai 39 ans. Originaire du Sud-Ouest, je vis et travaille à Paris depuis vingt ans.

TSF

Parlez-nous de votre éducation. Dans quel cadre avez-vous grandi – et par conséquent développé votre goût ?

Alexandre

J’ai étudié à l’École Duperré et aussi à l’IFM (Institut français de la mode). Deux écoles de mode parisiennes où j’ai pu apprendre les bases de mon métier. Mais c’est à la campagne que j’ai grandi. Dans un petit village du Tarn où j’ai regardé très tôt beaucoup de films. Cette passion ne m’a jamais quitté depuis, de même que mon goût pour la peinture. Je n’ai jamais joué aux jeux vidéo, en revanche, j’ai toujours beaucoup flâné dans les boutiques de beaux-arts afin de trouver de nouvelles peintures ou de nouveaux feutres dernier cri.

TSF

Et votre désir d’habiller les femmes ?

Alexandre

Je crois qu’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un goût pour ça. J’ai eu envie d’être créateur de mode quand j’ai compris que c’était un métier. Ma grande sœur ­— de neuf ans mon aînée — s’habillait très bien. Je l’ai beaucoup observée, étant enfant. Je reproduisais également les silhouettes de mode que je voyais dans les magazines en m’efforçant de dessiner avec le plus de détails possible les motifs ou les textures des tissus. J’aimais Jean-Paul Gaultier, John Galliano et, plus tard, j’ai développé une passion pour Yves Saint Laurent et Azzedine Alaïa.

TSF

À qui s’adressent vos créations ?

Alexandre

Je pense à beaucoup de femmes quand je dessine mes collections. À mes amies, à des univers, des endroits où j’ai été, à des hommes aussi qui m’ont laissé une impression forte. Souvent, ces personnes — aux goûts très personnels — ont eu une influence sur ma carrière. Je peux me souvenir de certains mots, d’une certaine association colorée qui leur a été propre.

TSF

Designers, artistes : quels sont ceux dont l’œuvre a eu une influence sur vous, votre travail ?

Alexandre

Je pense à beaucoup de monde. À Henri Matisse, à Dries Van Noten, à Jean Cocteau aussi, à Yves Saint Laurent que j’évoquais plus tôt, aux films de François Truffaut et aux intérieurs de Madeleine Castaing.

TSF

Comment définiriez-vous votre signature de créateur de mode ?

Alexandre

Je crée tous mes imprimés à la gouache. Chaque saison, je m’inspire d’artistes, de peintres ou de lieux en m’efforçant de garder une facture picturale une fois les motifs imprimés sur les tissus. Cette première étape me permet d’avoir des étoffes très personnelles que j’associe à des coupes parfois classiques ou plus sexy, qui s’inscrivent quant à elles dans un vestiaire français, un peu couture. Ce qui m’intéresse, c’est ce mélange entre un imprimé unique et une silhouette plus familière.

TSF

Racontez-nous votre rencontre avec cet appartement.

Alexandre

Un coup de chance, cela s’est fait très vite. Je vivais jusqu’alors dans le IXe, rue Chaptal exactement. J’ai dû trouver un nouvel appartement très vite, et j’ai visité celui-ci alors que je m’apprêtais à signer pour un autre. Ce qui m’a plu, c’est la hauteur sous plafond, je m’y suis senti immédiatement chez moi.

TSF

Vous semblez inspiré par la couleur et la profusion des motifs. Comment ces préoccupations esthétiques transparaissent-elles dans vos différents espaces de vie ?

Alexandre

J’adore la couleur mais paradoxalement, chez moi, je n’aime pas quand une nuance prend trop le dessus. Je cherche à les mélanger entre elles pour créer une harmonie. J’ai aussi, sur un coup de tête — pendant le confinement —, réalisé une fresque sur le mur de l’entrée que je n’ai gardée qu’un mois car trop présente à mon goût. Frustré, j’ai repeint la table basse et pour l’instant je l’aime encore (rires).

J’ai beaucoup chiné et je garde cette conviction qu’il faut respecter un certain ordre lorsque l’on aménage son intérieur. En général, je ne garde pas les objets achetés trop vite.

TSF

Aviez-vous une ligne directrice qui a guidé l’aménagement de votre intérieur ?

Alexandre

J’ai d’abord acheté ce lustre fontaine à Saint-Ouen. C’’est vrai que c’est un peu lui qui m’a donné envie d’avoir des couleurs aux murs, et d’autres meubles peints. J’ai beaucoup chiné et je garde cette conviction qu’il faut respecter un certain ordre lorsque l’on aménage son intérieur. En général, je ne garde pas les objets achetés trop vite.

TSF

Quelles acquisitions chérissez-vous le plus dans votre appartement ?

Alexandre

J’adore mon service à thé art déco que j’ai acheté pour 20 euros dans une brocante. Il est très beau, non ? C’est celui que l’on utilise en ce moment même.

TSF

Que peut nous révéler votre repaire d’artiste de votre personnalité ?

Alexandre

Je suis à moitié Italien et je trouve que ça se voit dans les couleurs qu’il y a chez moi. J’ai un côté nostalgique. Ma passion des puces en témoigne. Je crois qu’avant tout, j’ai l’envie de montrer ma différence. Peut-être parfois au détriment du bon goût, à vous de me dire.

TSF

Où vous retrouverons-nous prochainement ?

Alexandre

Sans doute à Saint-Ouen, chinant. Sinon, je l’espère, chez moi. Pour un essayage particulier de ma nouvelle collection.

TSF

The Socialite Family, pour vous, c’est… ?

Alexandre

Ma récréation.

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