L’appel de Marseille a été plus fort qu’elle. Que son activité de styliste mode, que son ancrage parisien. Julie Pailhas – fondatrice de l’appartement-galerie Objets Inanimés – s’est laissée aller à cette « idée qui lui trottait dans la tête depuis longtemps ». Un « retour aux sources » dans la cité phocéenne qui l’a vue naître et où son œil au beau s’est aiguisé, de ses études aux Beaux-Arts à son passage au musée de la mode marseillais. Forte de l’héritage artistique transmis par son père Roger Pailhas – galeriste visionnaire – comme de sa sensibilité à l’image aguerrie au cours de sa carrière dans la mode, la pluridisciplinaire s’engage dans l’ouverture d’un espace hybride qui accueille amateurs d’art et collectionneurs. Tout en intimité. Dans cette enveloppe immaculée qui capte la lumière méditerranéenne, place est donnée aux objets qui se font conteurs d’histoires. Celles des talents qui les ont imaginés, dessinés, façonnés. Tabouret cylindrique du designer Axel Chay ou encore luminaires en céramique de Johanna de Clisson, ces éléments de décoration aux lignes tantôt courbes tantôt radicales s’accordent tous sur un point : une neutralité des couleurs. « Pour que chaque pièce dialogue sans écraser l’autre, mais que toutes se valorisent. » Sans cesse en mouvement et prêt à accueillir les créateurs de demain, le loft de l’esthète multiplie les narrations. Aux côtés de sa sélection design évoluent des œuvres picturales – à l’instar des photographies travaillées au cutter de Dune Varela – ainsi que de quelques pièces reflétant son héritage familial, comme sa table basse Gae Aulenti « offerte par ses parents pour ses 20 ans ». Un dialogue équilibré entre hier et aujourd’hui qui fait la part belle aux silhouettes organiques, que la Marseillaise propose dorénavant d’insuffler dans d’autres écrins, en faisant part de ses conseils avisés. Rencontre.
Photographies : Valerio Geraci – Texte : Juliette Bruneau
Aucun commentaire
Ajouter un commentaire