Capitale Belleville, café affranchi

Capitale Belleville, café affranchi

Quoi de plus étonnant que fonder un café sans en apprécier la boisson élémentaire ? Une anecdote amusante que nous confie Margot Lecarpentier, à la tête de Capitale Belleville, adresse du 19e arrondissement parisien qui propose avec fraîcheur une nouvelle vision hybride du café, loin des stéréotypes du genre et de ses propositions déjà vues. Au 10 rue Pradier, on prend le contre-pied. « Ce n’est pas un restaurant, ni un bar, ni un coffee-shop » nous explique l’entrepreneure à la première adresse, Combat Belleville, déjà approuvée par les afficionados de la mixologie. Alors comment décrire l’atmosphère particulière qui émane de cet espace de dégustation convivial au charme suranné ? En ne se focalisant par sur la culture café, la restauratrice se positionne sur un autre credo : celui de la diversité. Ici, les boissons et les assiettes sont imaginées avec Carl – le chef de cuisine anglais en poste derrière le comptoir – sous le signe de l’éclectisme ! Pour la jeune femme, cette carte coconstruite reflète son évidente gourmandise et son désir d’inclusivité pour ce dernier projet : « On mange et on boit toute la journée, du sucré, du salé, du chaud, du froid, du non-alcoolisé et de l’alcoolisé. » Chez Capitale Belleville, on fédère donc une communauté de gourmets aux palais variés. Une clientèle qui se retrouve dans cette offre de journée reprenant les codes des assiettes proposées en soirées dans les bars : du pain de maïs maison parfumé et croustillant en passant par le labneh agrémenté de poires pochées à la Suze ou encore le toast ricotta, chou kale, citron confit. Un éventail de plats originaux à déguster dans un cadre un brin industriel – avec ses briques apparentes et ses murs défraîchis – où l’on met à l’honneur les pièces de seconde main pour un impact écologique moindre. Des trouvailles pour la plupart dénichées par Margot dans la région de son enfance, la Normandie. Conscient, bienveillant et généreux, Capitale Belleville est le creuset des préoccupations gustatives et citoyennes de sa fondatrice.

Capitale Belleville, 10 rue Pradier, 75019 Paris. Ouvert du mercredi au dimanche de 9h30 à 17h30. Assiettes sucrées-salées à déguster tout au long de la journée accompagnées de boissons chaudes et froides. Vente à emporter possible, à récupérer sur place.

Tables en marbre et comptoir en bois chez Capitale Belleville à Paris
Cocktail sur table de bistrot chez Capitale Belleville à Paris
Étagère avec tableau chez Capitale Belleville à Paris
  • Margot, pouvez-vous vous présenter ?
Margot

Je suis entrepreneuse dans le milieu de la restauration. J’ai deux commerces, Combat et Capitale, tous deux installés dans le quartier de Belleville à Paris.

  • Racontez-nous votre parcours.
Margot

J’ai grandi en Normandie, et étudié à Caen et à Rennes. J’ai ensuite habité à Londres, puis Paris et New York. J’ai tout d’abord travaillé dans l’industrie musicale avant de me lancer dans la mixologie. C’est aux USA que j’ai découvert les spiritueux. Lorsque je suis partie vivre là-bas en 2012, je ne connaissais pas grand-chose au monde du cocktail. Dans les bars new-yorkais, j’ai découvert l’univers des spiritueux et leur dégustation, ça a été une passion instantanée ! En rentrant des États-Unis, j’ai cherché à travailler dans un bar à cocktails et j’ai eu la chance d’être formée au super Experimental Cocktail Club, un pionnier à Paris. J’ai rapidement intégré l’équipe derrière le bar où on m’a tout de suite fait confiance. J’ai pu apprendre beaucoup et faire mes premières créations. J’ai ensuite ouvert Combat en 2017. J’avais la volonté d’entreprendre depuis déjà plusieurs années, et le milieu du cocktail et du bar était le territoire que je voulais explorer. Je souhaitais ouvrir dans le quartier de Belleville où la culture cocktail n’était pas très développée, et où mon concept de « bistrot cocktail » plus populaire convenait parfaitement. J’ai cherché à créer le lieu le plus inclusif possible, bienveillant et ouvert à tous·tes.

  • Quelle histoire se cache derrière le nom « Capitale Belleville » ?
Margot

Capitale a la même ambition que combat mais avec une offre de journée. C’est un endroit hybride tant dans sa carte que dans son décor. Absolument tout ce qui compose Capitale est de seconde main. L’empreinte écologique a été réduite à son minimum. Quant au menu de boissons, il est très éclectique et surprenant. Il peut convenir à tous les goûts et régimes alimentaires. Il se destine aux amateurs de cocktails avec ou sans alcool, aux amoureux du café ou non avec une liste de boissons chaudes très variée, et il comporte des consommations froides qui ne se résument pas aux seuls sodas, mais à des créations lactées shakées, des cocktails no and low (no sugar and no calorie), une fine sélection de bières… Capitale a aussi une cuisine, et nous servons des assiettes du matin au soir (de 9h30 à 17h30). Et tout ça, toujours à Belleville ! Cette adresse propose tout ce qui est capital à mes yeux et dans ma capitale parisienne : Belleville.

Margot Lecarpentier dans son café Capitale Belleville à Paris
Commode en bois avec Corbeil de fruit et bouteilles chez Capitale Belleville à Paris
Plat sur tabouret chez Capitale Belleville à Paris

Il est difficile de définir Capitale et de mettre un nom sur la forme. J’essaie de m’affranchir de pas mal de règles ou de concepts à la mode.

Assise en cuir et tables chez Capitale Belleville à Paris
Table en marbre et plat chez Capitale Belleville à Paris
Frigo avec sticker chez Capitale Belleville à Paris
  • Comment décririez-vous l’identité de ce lieu ?
Margot

Il est difficile de définir Capitale et de mettre un nom sur la forme. J’essaie de m’affranchir de pas mal de règles ou de concepts à la mode. Ce n’est pas un restaurant, ni un bar, ni un coffee-shop. Je suppose qu’il s’agit d’un café. Pas de latte art ici, et même si on adore le brunch, ce n’est pas que de ça qu’il est question chez Capitale Belleville. On mange et on boit toute la journée, du sucré, du salé, du chaud, du froid, du non-alcoolisé, et de l’alcoolisé. C’est un café de jour, vu par l’œil d’une mixologue. Mes inspirations viennent de mes sorties autant diurnes que nocturnes, et de tout ce que je peux goûter. Pour ce qui est de l’univers musical, je puise dans mes différentes expériences en maisons de disques et l’équipe est une source inépuisable de playlists inattendues.

  • Cette adresse fait suite à l’ouverture en 2017 de votre premier établissement spécialisé dans les cocktails. Vous qui n’êtes étonnamment pas adepte du café, quelles motivations vous ont poussée à vouloir en ouvrir un ?
Margot

L’idée était d’ouvrir un café pas uniquement centré autour de la culture café. Lorsqu’on n’est pas amateur de café, il est difficile de trouver une boisson originale dans un coffee shop, on retrouve souvent les mêmes consommations et grignotages. Aussi, je voulais créer l’ambiance d’un bar de petites assiettes appréciées en soirée mais pour un concept de journée.

  • Que peut-on retrouver sur votre carte ?
Margot

J’apprécie particulièrement notre gaufre sucrée salée, notre pain de maïs maison parfumé et croustillant – servi avec une sauce ranch, et du pastrami. Pour ce qui est des boissons, j’ai un faible pour notre café à la camomille, floral et énergisant, notre Doodh – un mélange de lait et 7Up avec des pistaches – qui peut aussi être dégusté alcoolisé avec du saké, et enfin notre cocktail sans alcool, Green Opium, vineux et parfumé.

  • Et pour quelle clientèle ?
Margot

Pour TOUS·TES.

Étagère en bois chez Capitale Belleville à Paris
Comptoir en bois et tabouret chez Capitale Belleville à Paris

Absolument tout ce qui compose Capitale est de seconde main. L’empreinte écologique a été réduite à son minimum.

Étagère en bois chez Capitale Belleville à Paris
Cuisine chez Capitale Belleville à Paris Cuisine chez Capitale Belleville à Paris
  • « Capitale Belleville » se caractérise par un style éclectique et vintage. Comment l’avez-vous meublé ?
Margot

Comme je le disais, tout ce qui compose Capitale est de seconde main. La logique de détruire et reconstruire avec du neuf constamment ne me convient plus en termes d’écoresponsablité et de style. J’ai meublé l’espace grâce à toutes les brocantes de Normandie, où vivent mes parents. Il m’a fallu deux ans pour tout rassembler.

  • Aviez-vous des matières de prédilection qui ont guidé la sélection de votre mobilier ?
Margot

Je voulais mêler les matières béton et brique des murs avec du chêne pour le comptoir afin que ce soit le plus simple possible, brut et élégant. Pour le reste, les couleurs sont douces : crème et beige. De nombreux bibelots anciens et des affiches – qui me suivent depuis des années – sont exposés ici. Il y a beaucoup de moi dans le décor. Des souvenirs d’enfance, des souvenirs de voyage. Le banc extérieur était celui de la cuisine de mes parents sur lequel j’ai grandi. Une partie des couverts étaient ceux de mon enfance également. Une déco basée sur la récup’ principalement.

  • Comment vous êtes-vous entourée pour former votre équipe ?
Margot

Carl est le chef de cuisine à Capitale. Il a une expérience superéclectique. Il a travaillé dans beaucoup de restaurants aux concepts différents, et ce, dans le monde entier. Il a une longue expérience en restaurants étoilés. Il a également beaucoup voyagé et vécu quelques années en Australie où la culture du brunch et de la restauration de journée est très développée. Carl a tout de suite capté l’esprit du menu et ce que je voulais faire du lieu. Il est très à l’écoute et ouvert aux remarques, ce qui permet un superdialogue. Mais il est surtout extrêmement talentueux et partage les mêmes passions que moi pour les ingrédients simples.

  • Des adresses confidentielles à nous recommander dans votre quartier ?
Margot

Tatanka, le magasin de jouets dans la rue, presque en face de Capitale. Pascal le patron est tellement gentil est attentionné. Quant à sa boutique, on voit qu’elle est tenue par un passionné. Il y privilégie les matières nobles, les objets robustes, et la fabrication locale.

  • Pour vous, The Socialite Family, c’est ?
Margot

Une boutique et un média inspirants pour un particulier comme un professionnel. Plein d’idées à piquer pour décorer son café !

Plat chez Capitale Belleville
Détails décoratifs chez Capitale Belleville à Paris
Détails décoratifs chez Capitale Belleville à Paris

Cette adresse propose tout ce qui est capital à mes yeux et dans ma capitale parisienne : Belleville.

Enseigne chez Capitale Belleville à Paris
Margaot Lecarpentier devant la vitrine de son café Capitale Belleville à Paris

Inspiration déco...

Babel, « inspiré du bout du  <br>monde et de la rue d’à côté »

Babel, « inspiré du bout du
monde et de la rue d’à côté »

« Sens » synthétise Joris Bruneel, hôtelier, quand on lui demande de définir son projet le plus personnel en un mot. « Babel, c’est un voyage de tous les sens. Mais c’est aussi un lieu de vie engagé, qui doit avoir un sens, tourné...

Vous aimerez aussi

Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Newsletter

Moments capturés. Des intérieurs. Des personnalités. Chaque semaine, seulement pour vous.