Que ce soit aux doigts de la décoratrice Veronica Fanfani ou dans l’antre théâtrale du jeune mécène Anatole Maggiar, l’accumulation règne en maîtresse absolue. Fière, elle peut se targuer d’être la discipline favorite de collectionneurs invétérés qui n’hésitent pas à s’entourer de leurs objets fétiches pour se sentir bien. On aime les détournements qu’elle permet offrant ainsi une seconde vie à des pièces qui, sans l’intervention de ces chercheurs d’or, auraient pu être remisées voire oubliées. Des possibilités multiples qui vont de la simple obsession comme chez les marchands d’arts Odin et Archibald, au tableau d’inspiration en passant par l’exposition d’une myriade de photographies, chères à leurs propriétaires. Se mêlant habilement à un mur coloré ou un revers de rideau en velours, ces mélanges de formes et de matières sont les bijoux qu’attendent nos intérieurs pour se parer. En ce moment la pratique gagne même du terrain et fait de l’oeil aux luminaires qui ne s’affichent plus forcément seuls sur nos plafonniers. Des réflexions en guise de grain à moudre qui font ressortir notre âme de biffin et donne envie de se laisser aller à cet excitant jeu de superposition esthétique, jadis réservé aux hippies et autres jet-setteurs seventies.