Familles

Au fil de la Loire, la pénichette féérique et familiale de la touche-à-tout Elsa Muse

Elsa Snackers alias ElsaMuse nous reçoit en famille

Chez

Elsa Snakers et Rose, 3 ans

Bien entendu, on ne pouvait la trouver dans une maison habituelle : c’est sur le pont, ou plutôt à la barre d’une pénichette que nous sommes allés tirer Elsa Snakers de sa retraite, elle que l’on connaît plutôt sous le pseudonyme Elsamuse sur les réseaux sociaux. Le temps d’une longue conversation, belle et franche comme on les aime, nous l’avons suivie au fil de l’eau, sa tranquille et lumineuse sérénité nous a envahis et pour un peu, nous aurions raté notre train de retour. Il est ici question d’éloge de la lenteur, de savoir-faire ancestraux, de petites mains magiques derrière autant de marionnettes poétiques et de bien d’autres choses. On a touché du doigt de grandes valeurs, mais du bout des lèvres, avec pudeur. Elsa est bien la muse de son monde fait d’infinis et d’infimes détails, mais elle ne le sait pas – et quoi de plus charmant qu’une fée qui s’ignore ? Quel bonheur pour Rose, se dit-on en pénétrant dans la petite péniche, d’avoir une mère qui crée tant de contes et, surtout, qui articule son existence autour de ce grand univers de l’imaginaire. C’est pourtant dans des projets bien concrets qu’elle excelle : avec son activité de stop motion, d’abord, au service de grandes maisons de luxe, mais aussi récemment avec la marque de cosmétiques auvergnate cofondée avec ses belles-sœurs, Apoticari. Sans oublier son projet de bières artisanales en Picardie, avec son père. Et son deuxième enfant à venir. Car si le temps long la fascine, c’est une vie bien occupée que mène Elsa Snakers. Rencontre.

Lieu

Loire

texte

Elsa Cau

Photographies et Vidéos

Valerio Geraci, Gautier Billotte

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Elsa muse
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TSF

Qui êtes-vous, Elsa ?

Elsa

Je dirais que je suis une touche-à-tout passionnée qui avance beaucoup à l'instinct. J'ai les mains dans la terre et la tête dans les décors miniatures. Je crois profondément au pouvoir du fait main, du vrai, du lent. Je crois que ce que je cherche, c'est la poésie dans les petits détails. J'ai déjà eu plusieurs vies et comme je te l'ai expliqué, j'espère que j'en aurai beaucoup d'autres. Et à côté de ça, je suis maman, bientôt de deux petites filles. Pour ceux qui s'intéressent à l'astrologie, je suis balance ascendant balance et je trouve que cette combinaison me définit plutôt bien ! (Rires.)

TSF

Quel est votre parcours ?

Elsa

J'ai fait une prépa à HEC, une école de commerce, et je me suis spécialisée en marketing. J'ai commencé ma carrière dans l'univers des cosmétiques. J'étais cheffe de produit en marketing-développement. J'ai appris la rigueur des formulations, la force du storytelling, l'importance du moindre détail quand il s'agit de la peau. Parallèlement à ce métier que j’exerçais dans le monde de l'entreprise, j'ai lancé un blog ; c'était pour moi un espace de liberté qui m'a permis d'explorer ma créativité, de nouveaux champs, de m'essayer à la photographie, la vidéo et puis aussi à une forme d'animation artisanale qui allait tout changer pour moi : le stop motion. C'est ce blog qui m'a amenée peu à peu vers la publicité. Après six ans en entreprise, j'ai choisi de me consacrer pleinement à cette activité. J'ai fait une rupture conventionnelle et cela fait maintenant dix ans que j'imagine et que je réalise des campagnes pour des maisons de luxe, beaucoup dans l'univers du parfum, du soin et de la beauté.

TSF

Pouvez-vous nous parler un peu plus de cet univers de stop motion ?

Elsa

Je me rends compte que ce que j'aime vraiment, c'est raconter des histoires en images. Et pour le faire, j'ai choisi ce médium très particulier : le stop motion. Il s’agit d'animation en volume, image par image, très exigeante, très artisanale, où tout est fabriqué à la main. Chaque décor et chaque marionnette sont sculptés, chaque mouvement est animé au millimètre, image par image. Et c'est une technique qui célèbre le temps long, la touche d'imperfection humaine, le fait main, la matière, la transmission... Dans un monde saturé de contenus digitaux, je voulais un peu faire le pari inverse et remettre le geste, le vrai, dans l'image. J'ai relu l'interview que j'avais faite, je ne sais plus si c'était en 2018 ou 2019, pour Socialite Family. Et c'est marrant parce qu'à l'époque, je m'apprêtais à entamer une série de formations en stop motion. Tu vois, jusqu'à ce moment-là, je faisais un peu tout en autodidacte. J'avais appris le model making, donc à fabriquer des mini-décors. J'ai ensuite appris à animer, puis à fabriquer des marionnettes, aussi. J'ai voulu tout apprendre, approfondir chaque domaine et tout comprendre. Et aujourd'hui, cette maîtrise de tous les domaines du stop motion, de tous les métiers, me permet de concevoir des films dans leur ensemble et surtout de diriger des équipes de spécialistes. Je dis « spécialistes » parce que je maîtrise les métiers, mais en fait, ce sont vraiment les métiers d'une vie. Donc, quelqu’un qui veut se spécialiser en stop motion ne peut pas faire tous les métiers. Mais maintenant, je suis capable de diriger des équipes, des animateurs, des décorateurs, des costumiers, des sculpteurs, parce que je sais de quoi je parle. Je peux désormais les amener à réaliser mes idées, mes films, et avec une vraie compréhension de leur savoir-faire. Mon métier, c'est donc d'imaginer des publicités, les concevoir, les écrire, répondre au brief des marques avec des histoires. C'est un mélange de créatif, directeur et concepteur-rédacteur que tu as en agence. Ensuite, je réalise moi-même ces films, je ne confie cette partie à personne d'autre. C'est vraiment une agence intégrée, de la prise de brief jusqu'à la livraison du film.

TSF

Votre poupée alter ego Zaza, sur les réseaux sociaux, vous a permis à la fois de promouvoir votre activité et de faire un pas en arrière vis-à-vis de votre casquette d'influence.

Elsa

Mon petit personnage Zaza commence vraiment à trouver sa place sur Insta. Je l'ai lancé il y a presque deux ans. C'est une petite marionnette de 29 centimètres. Quand j’ai accouché de Rose, j’ai connu une période pendant laquelle je n'avais plus envie de partager autant sur les réseaux. Donc, je ressentais le besoin de m'éloigner un peu de cette mise en avant personnelle et qui n'avait vraiment plus beaucoup de sens pour moi. Cela me demandait vraiment un effort, c’était devenu une contrainte. Donc, j'ai inventé Zaza et j'ai trouvé en elle une forme plus créative et originale de m'exprimer. C'est un projet personnel, Zaza. Ce n'est pas une pub, pas une commande comme la plupart de mes autres projets de stop motion. C'était la première fois que je faisais quelque chose de personnel. Zaza me permet de m'amuser, mais aussi de promouvoir mon travail en stop motion. J'aimerais l'amener à devenir un peu l'ambassadrice des métiers d'art, parce qu'elle incarne tout ça. Elle est faite à la main par des dizaines de talents de métiers différents. Et en plus, elle a une petite taille qui, je trouve, est parfaite pour mettre le nez sur les détails, les broderies, les petites choses faites à la main. Donc, mon rêve, c'est vraiment qu'elle devienne une sorte d'influenceuse. Il n'y en a pas, d'influenceuse des métiers d'art, avec qui on puisse accéder aller avec elle aux ateliers, aller découvrir les savoir-faire, les backstages de fabrication. Mais tout ça, ça prend du temps et il faut juste que je l'installe doucement, que je démarche, que je contacte, parce que ce n'est pas une idée qui va venir toute seule à la tête des gens. C'est à moi de travailler et d'essayer de lancer cela, mais c'est vraiment là où j'aimerais l'amener dans les mois à venir. Au départ, c'était aussi un moyen de mettre en avant de façon fun et décalée l'univers du stop motion et de faire connaître mon travail, mais différemment, via un petit personnage aussi, une vitrine de mon travail hors campagne. C'est un sacré boulot quand même. Quand tu mets tous ces petits visages sur une prod, c'est du temps, en réalité, tu vois juste les contenus, ils ne sont plus instantanés comme avec ton téléphone, il faut tout prévoir. Mais c’est la continuité de mon travail : mettre de l'extraordinaire dans l'ordinaire. Je crois que c'est ce qui illustre ce que je fais. C’est plus que le leitmotiv de mon travail, c'est ma mission.

TSF

Avec Apoticari, vous plongez dans l'univers du savoir-faire cosmétique...

Elsa

Oui, à côté de mon activité, il y a un an, j'ai cofondé Apoticari avec mes belles-sœurs, qui est une marque vraiment ancrée au cœur de la France, en Auvergne, là où vit ma belle-famille. C'est aussi l'endroit où je me suis reconnectée à la nature pendant le confinement. Et tu vois, les valeurs qu'on a dans le stop motion: l'artisanat, la quête de sens, la matière, le savoir-faire, tout ça, on les retrouve dans Apoticari, ce rapport au geste, le fait de prendre du temps. En fait, c'est une marque qui célèbre les savoir-faire anciens, où les plantes sont cultivées à la main, les formules sont courtes, elles sont pensées comme des remèdes modernes enracinés dans l'herboristerie. Avec une mission : la beauté artisanale. Ce sont des soins à la croisée de l'herboristerie et de la cosmétique, ancrés, donc, dans un savoir-faire ancestral. L'Auvergne est très riche en herbes médicinales. C'est dû au climat varié : un mélange entre Méditerranée et Atlantique, avec une roche volcanique riche en minéraux, ce qui fait qu'il y a beaucoup de végétaux endémiques que tu peux, toi, cueillir au bord du chemin. Donc il y a là un riche passé d'herboristerie, avec dès le Moyen Âge des femmes, très éduquées sur les plantes et les simples (plantes médicinales, ndlr), des guérisseurs et un savoir qui se transmet de génération en génération. Et c'est ça, vraiment, qu'on a eu envie de remettre au goût du jour via la marque. S'ancrer dans le territoire, s'inspirer de savoir-faire ancestraux avec des producteurs passionnés par leur territoire aussi. Tout le processus est artisanal et donc, long. Finalement, la création de cette marque est un peu le prolongement naturel de mon parcours, qui avait commencé du côté de la conception et de la promotion des produits de soin. Et en plus, je le fais avec des gens que j’aime, donc c’est très chouette. Puis, j'ai commencé à y insérer du stop motion avec Madame Verven, qui est la muse d'Apoticari, une marionnette de verveine très réaliste dotée du caractère d’une vieille dame pleine de sagesse qui raconte les bienfaits de la nature. C'est le premier projet en stop motion et je crois que ce n'est que le début.

TSF

Tous ces produits sont-ils fabriqués en Auvergne ?

Elsa

Tout est made in Auvergne ! On a travaillé avec des cultivateurs, des cueilleurs qui cueillent encore à la main et des distillateurs qui distillent leurs plantes fraîches sur place, juste à côté du puits. Le tout sur de petites parcelles, de façon très artisanale. Pour les savons, on a un processus lent pendant lequel on ne fait pas chauffer les ingrédients pour garder vraiment les propriétés des huiles intactes, et pour conserver la glycérine qui est généralement retirée dans l'industrie. Cela crée des savons vraiment nourrissants et riches. Les crèmes sont fabriquées dans de petits laboratoires familiaux en Auvergne-Rhône-Alpes et ça, ça a vocation à évoluer. On a plein de nouveautés à venir.

TSF

Quel est votre produit préféré d'Apoticari ?

Elsa

L'hydrolat : c'est vraiment de la plante fraîche distillée à la vapeur et rien d'autre. C'est une eau chargée de toutes les vertus aromatiques de la plante et que tu peux utiliser après ton nettoyage, en spray, et même boire pour certaines ! L'hydrolat de camomille, par exemple, tu l'appliques sur ta peau quand tu as des rougeurs, pour apaiser, mais tu peux aussi le boire. La verveine, c'est digestif. La sauge combine toutes les propriétés.

TSF

Vous n'arrêtez pas pour autant votre activité en stop motion, bien au contraire...

Elsa

Cette année, j'ai travaillé avec Guerlain, pour une publicité de Noël et sur un beau projet qui sortira en janvier, pour une campagne de parfums, cette fois-ci. C'est mon plus beau projet, je crois, avec des marionnettes, un décor miniature. Je travaille pour Renault avec Zaza, aussi.

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Elsa Snakers

mettre de l'extraordinaire dans l'ordinaire. Je crois que c'est ce qui illustre ce que je fais. C’est plus que le leitmotiv de mon travail, c'est ma mission.

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Dans quel environnement avez-vous grandi ?

Elsa

Je suis née et j'ai grandi dans le nord de la Picardie, dans un petit village de Thiérache. C'est à deux pas de la frontière belge. C'est vraiment paumé. C'est très beau. Une campagne un peu vallonnée avec beaucoup de pâturages, des maisons en briques rouges. On vivait dans une grande maison, une ancienne ferme avec mes parents, ma sœur et ma grand-mère paternelle qui nous gardait souvent. Ils y vivent toujours d'ailleurs. Cette grand-mère, elle peignait et elle tricotait. C'est vrai que très tôt, elle nous a initiées au dessin, aux travaux manuels. Vraiment, j'ai des souvenirs où on passait nos journées à bricoler, à construire des cabanes dans le jardin ou dans le grenier, à s'inventer des histoires. On avait beaucoup d'animaux, chien, chat, tortue, cheval... Mon père était cavalier et on a monté à cheval très tôt. Les cours en manège ont rythmé toute mon enfance. Je peux dire que j'ai eu une enfance assez simple, joyeuse, libre aussi. Et puis, j'avais mes parents, ils étaient... En fait, dans ce petit village, il y a quand même deux grosses sociétés : une fromagerie et une entreprise américaine de packaging pharmaceutique. Mes parents travaillaient dans cette usine où ils ont gravi les échelons peu à peu jusqu'à devenir cadres. C'est vrai qu'ils nous ont toujours offert le meilleur. On faisait de beaux voyages pendant les vacances et on n'a jamais manqué de rien.

TSF

Cela a-t-il influencé vos goûts ?

Elsa

Le goût de mon enfance, c’est la maison de mes parents, une petite ferme dans le centre-ville du village que mes grands-parents avaient achetée. Ils avaient tout rénové quand mon père était petit. Elle est très jolie. Plein de carreaux différents dans chaque pièce au sol, beaucoup de boiseries, puis des objets anciens, de grands greniers que mes parents n'ont pas fini d'aménager. Et du coup, plein de cachettes ! Sinon, mon enfance, c'est celle des animés des années 1990. À la télé, il y avait les Disney, les Minikeums, les marionnettes. Il y avait Pingo en stop motion. Au collège, je faisais beaucoup de sport : du handball, de l'athlétisme. Je voulais d'ailleurs devenir prof d'EPS ou prof de dessin. Mon prof d'arts plastiques me faisait participer à des concours d'affiches et souvent, je les gagnais ! Il fallait inventer des slogans. En définitive, c'est peut-être là que mon goût pour la pub est né, mais vraiment, à l'époque, je ne connaissais rien à ce monde-là. C'est vrai que je dessinais beaucoup. Puis un jour, en terminale, on nous a parlé des écoles de commerce, des prépas, des maths spé. On nous a dit : les prépas, c'est pour l'élite, vous aurez plein d'opportunités, des portes vont s'ouvrir. Parce que j'ai toujours eu l'esprit de compétition et parce que je crois que j'avais envie de m'élever un peu socialement, de sortir de cette campagne, de voir autre chose, j'ai choisi cette voie. Je pense que, comme beaucoup de monde, j’ai traversé une période pendant laquelle j'ai un peu mis mes origines rurales en arrière-plan ; avec le recul, c'était vraiment bête. Aujourd'hui, à la place, je les célèbre. D'ailleurs, avec mon père, on a même créé une marque de bière ensemble. Elle s'appelle Beakers, la bière de Thiérache (@beakersbeer sur instagram, ndlr). On peut dire que c'est un peu une façon de faire mousser nos racines ! (Rires)

TSF

Qu'est-ce qui vous a menés à la péniche ?

Elsa

J'ai organisé un week-end pour Romain sur une péniche au même endroit, en 2021 : je cherchais une idée de cadeau originale ! On a eu un coup de cœur pour ce moyen de transport qui fait l'éloge du temps long. Ce mode de vie où le temps est suspendu, où on est complètement déconnectés, sans l'urgence d'arriver à destination. On se laisse aller au gré des canaux, au rythme des écluses et de leurs horaires. C'est vraiment la slow life et ce qui est amusant, c'est que, cet art de vivre lent, c'est finalement le fil conducteur de mes projets professionnels aussi : le stop motion exige une grande patience. On travaille image par image, on construit les décors à la main, puis, entre chaque image, on déplace un détail minuscule. Et dans mon dernier projet, Apoticari, il est aussi question du temps long : sourcer les bonnes plantes et essences, fabriquer les bons produits dans une certaine tradition... En tout cas, à ce moment-là, on s'est dit que c'était tout ce que les Parisiens recherchaient. Mais c’est sous-exploité. Il n'y a que des personnes âgées qui font ça (rires). Et les péniches sont très fonctionnelles, avec des matériaux très simples, pas de charme. Donc, au début, on s'était mis en tête d'acheter une péniche, de tout retaper, puis de la louer. C'était le projet de départ.

TSF

Vous avez acheté la péniche sur Leboncoin, me disiez-vous tout à l’heure.

Elsa

Oui ! En rentrant de ce week-end, on était si emballés que dans la voiture on a scrollé, on a tourné, on en a trouvé une sur Leboncoin à vendre à Châtillon-sur-Loire, juste à côté de l’endroit où on avait loué pour notre week-end et on l'a achetée, tout de suite. On s'est lancés comme ça, même si on n'y connaissait rien. Ensuite, on a lancé un an de travaux dedans. On a trouvé un artisan sur place qui pouvait tout refaire.

TSF

Quelle ambiance avez-vous voulu créer, dans cette péniche ?

Elsa

On voulait vraiment une péniche qui ait une décoration un peu intemporelle, avec de beaux matériaux, beaucoup de boiseries. Ensuite, on a tout fait en menuiserie, on a repensé l'intérieur pour qu'il soit vraiment pratique pour nous. Dans l'espace nuit, normalement, se trouve une couchette adulte sur le côté ; on l'a coupée en deux, on a fait un lit enfant et un vrai placard-dressing parce que, quand on reste une semaine, il faut quand même des rangements, c'est vite le bazar. On a condamné un placard qui était dans la chambre pour agrandir la salle de douche. On a surélevé le couchage, en créant des rangements sur les côtés. Dans la cuisine–salle-à-manger–salon, on a fabriqué des alcôves pour ranger, et cette table amovible pour pouvoir créer soit un espace canapé où tu peux chiller, lire ou même dormir, soit un espace où déjeuner et dîner.

TSF

Quel a été le plus grand défi de ces travaux ?

Elsa

Eh bien, ça reste la patience. La patience, ça s'apprend ! Et puis, tu sais, c'est une péniche, il y a toujours un truc qui ne fonctionne pas. C'est une maison de campagne sur l'eau, mais beaucoup moins chère et mobile.

TSF

Parlez-nous d'une pièce, d'un objet qui vous plaît en particulier, ici.

Elsa

La salle de bains, bien sûr. À force de venir ici, j'ai découvert la manufacture des émaux de Briare. J'adore l'artisanat, les métiers d'art. Cette manufacture a 170 ans et a commencé par fabriquer des boutons en porcelaine et des perles. Elle s'est ensuite spécialisée dans la mosaïque décorative, avec un apogée au XIXᵉ siècle puis à la période de l'art déco. On en voit dans les piscines, sur des façades d'immeubles, dans le métro parisien, aussi ! Bref, je voulais absolument en mettre dans la péniche. C'est la salle de bains qu'on a donc refaite avec des émaux de Briare, à partir d'un dessin de notre ami et artiste Louis Barthélémy. Son style néoégyptien colle parfaitement à la péniche : c'est une petite ambiance de croisière sur le Nil avec des fleurs de lotus dans des tons très doux, à l'esprit Belle Époque. C'est mon petit trésor, sur cette péniche. Je l'aime d'autant plus que la manufacture des émaux de Briare risque de s'éteindre, petit à petit. La production des émaux s'est arrêtée en 2003. Donc là, ils vivent sur leur stock. Chez nous, à Montreuil, on a décidé de refaire aussi le sol de la cuisine en mosaïque d'émaux de Briare, après notre expérience sur la péniche, cette fois-ci à partir d'un dessin végétal, inspiré du passé horticole de Montreuil, de notre amie Marie-victoire de Bascher.

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TSF

Où partez-vous, avec la péniche, cet été ?

Elsa

On va naviguer vers le nord, on va prendre la direction des sept écluses. Puis, après, c'est un peu le concept de la péniche, on naviguera sans destination, tranquillement. On ne se met pas de contraintes, ni de timing. On prend à bord des vélos, on a deux petits Brompton qui se plient et une mini-remorque pour tracter Rose. On va s'arrêter dans les villages, faire du vélo, on va visiter. Et puis, si on se sent bien quelque part, on restera peut-être une nuit, deux nuits.

TSF

Quelles sont vos actualités, en ce moment ?

Elsa

En septembre, j’entreprends une formation d'herboriste. Je me suis inscrite à l'École des plantes de Paris. C'est un cycle en trois ans, je commence le premier cycle pour vraiment comprendre, apprendre et approfondir ma connaissance des plantes. Parce que, déjà, ça me passionne. Et puis aussi pour être plus légitime sur la marque (Apoticari, ndlr) et avoir plus de connaissances pour toujours faire des soins et des formules plus abouties. Et être crédible, aussi. Mais tu vois, c'est comme le stop motion, il y a un moment où il faut se former et cela me plaît. C'est comme ça, j'aime bien aller à fond dans les choses. J'avais déjà commencé une formation plantes et périnatalités, avant de tomber enceinte. Les plantes m’ont beaucoup aidée dans la préconception. Ainsi que dans l'accompagnement de la grossesse et ses maux : c'est vrai que quand on est enceinte, beaucoup de médicaments sont proscrits, les plantes ont donc leur utilité. Et enfin, lors de l'accouchement (avec le framboisier).

TSF

Que pensez-vous de The Socialite Family ?

Elsa

Ce que j'aime dans The Socialite Family, c'est cette impression d'exploration, un peu comme si on pouvait entrer chez les gens. C'est une sorte de voyeurisme doux : on entre dans leur quotidien, dans leur famille, mais sans être intrusif. Cela donne accès à des intérieurs vivants, habités. Et aussi, je trouve que les interviews sont très chouettes. Souvent, il est question de personnes qu'on ne pourrait pas croiser ailleurs, de gens qui, d'habitude, ne se laisseraient pas forcément interviewer. Et c'est chouette, on découvre de jolis parcours et de belles personnes.

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