Familles

À Paris, l'esprit hôtel particulier réinventé dans un ancien salon de réception de la Nouvelle Athènes.

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris

Chez

Alexandra Sprung, Clément Tézenas et Joseph, 12 ans

Chez Alexandra Sprung et Clément Tézenas, la conversation file comme une comédie à deux voix. Elle, stratège créative des marques et fondatrice de l’agence Simone, oscille entre création et rigueur, souvenirs de famille tout en fourrure et passion pour les belles histoires. Lui, ex-HEC et corporate repenti devenu ambassadeur du café vertueux Araku, raconte avec le même aplomb les vilaines petites habitudes aristocratiques qui ne le quittent pas et les coopératives indiennes. Ensemble, ils ont réinventé le rez-de-chaussée d’un hôtel particulier dans le quartier de la Nouvelle Athènes – un décor suranné et lumineux, réchauffé par leurs collections d’objets, d’œuvres d’amis artistes et de trouvailles familiales. Bref, un lieu vivant et chaleureux, qui s’assume pleinement. Alexandra, Clément et leur fils Joseph composent ici un art de vivre à leur image : cultivé, joyeusement bavard, avec ce je-ne-sais-quoi de furieusement libre qui sonne si… Paris. Visite.

Lieu

Paris

texte

Elsa Cau

Photographies et Vidéos

Jeanne Perrotte, Gautier Billotte

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris

Papier peint Pierre Frey

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris

Papier peint Pierre Frey

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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TSF

Alexandra, Clément, qui êtes-vous ?

Alexandra

C'est une bonne question : je me la pose beaucoup. J'ai toujours l'impression d'être tiraillée entre plusieurs mondes. Je suis fondatrice de l’agence Simone qui conseille les marques sur leur stratégie et leur image. Être entre deux mondes, c’est aussi le propre de Simone, qui est autant Simone de Beauvoir qu’ « en voiture Simone », mythique et populaire ! On essaye toujours de faire le lien entre l’univers du luxe et la vraie vie des gens… Un esprit assez proche de The Socialite Family, finalement !

Clément

Alex, elle a des envies de destin. Moi, je suis plus modeste dans mes ambitions. Je suis de passage sur cette Terre ; en essayant de laisser... la meilleure trace. Une trace la moins sale possible. (Rires.) Je dirige la marque de café de spécialité Araku. Un projet génial entre l’Inde et la France qui fait le lien direct, sans intermédiaire, entre une coopérative de producteurs de café de la réserve naturelle d’Araku en Inde et les consommateurs des grandes villes. Tout ça, en plus, en mode agriculture régénérative et avec déjà 30 millions d’arbres plantés.

TSF

Quel est votre parcours, à chacun ?

Alexandra

J'ai fait Dauphine, puis Sciences Po. Très vite, je suis tombée dans le conseil en stratégie de marque. J'ai découvert ce métier qui ne s'apprend pas à l'école. Je me suis dit que c'était un métier absolument génial, mais auquel manquait une petite donnée qui était la connexion au monde de la création. On voyait souvent d'anciens patrons d'agence qui avaient de grandes visions sur les marques de manière très allégorique, mais qui peinaient à avoir un ancrage créatif et direct avec leurs clients. On a créé, avec deux vieux copains il y a maintenant 20 ans, Simone. J'avais 25 ans. Johanna était directrice artistique dans une agence de pub et Kevin travaillait chez L'Oréal. On a voulu réconcilier le marketing, la création et la stratégie avec cette boîte-là.

Clément

J'ai fait HEC, puis j'ai travaillé dans le whisky, dans le conseil, dans la publicité, dans la fringue, bref : j'ai eu vingt-cinq ans de carrière corporate où je me suis à moitié ennuyé (rires). Puis j'ai fait ma crise de la quarantaine et, depuis, je suis entrepreneur. Je travaille pour une fondation indienne qui fait du café de spécialité. Et je gère le développement en France de la marque de café Araku, qui a un coffee-shop rue de Bretagne, bientôt un autre rue Soufflot et un troisième près du marché d'Aligre. Il est distribué au Bon Marché, à la Grande Épicerie ainsi que dans toutes les entreprises qui apprécient le café de qualité.

TSF

Vous êtes donc passionné de café, Clément.

Clément

J’ignorais tout du café, il y a trois ans. Mais je suis effectivement devenu un passionné. Je me rends tous les quatre mois en Inde, pour rencontrer nos producteurs de la vallée d'Araku, justement. J’achète directement à la coopérative. On est vraiment l'émanation directe des fermiers. On est donc le café le plus vertueux de la terre. C'est un projet de dingue : d'un point de vue social, environnemental, c'est imbattable. Et en plus, c'est bon. La fondation qui est derrière tout ça existe depuis vingt-cinq ans et le café lui-même, sous la marque Araku, existe depuis une dizaine d'années. C'est encore tout petit, il reste tout à faire.

 

Alexandra

C'est un peu une histoire de famille, d'ailleurs : cette fondation est venue voir mon agence il y a une dizaine d'années. À l'époque, elle vendait ce café de petits producteurs indiens en vrac sur le marché mondial du café. Il n'y avait pas de marque et c’est à ce moment-là qu’ils ont décidé d’en créer une. Ce qu’ils voulaient absolument faire en France parce que pour eux, c'est la terre de l'art de vivre, du bon goût, de la gastronomie. Ils sont arrivés un peu par hasard chez Simone, où on a développé tout le concept, toute l'identité, tout le design des produits. Ensuite, Clément a repris le flambeau. C'est marrant.

TSF

Quels sont les projets de l'agence Simone ?

Alexandra

On travaille à la création et au repositionnement de marques plutôt de luxe ou en tout cas à forte valeur ajoutée créative. On travaille sur leur image, sur leur nom, sur leur positionnement, sur leur identité graphique. Entre-temps, on a un autre associé qui nous a rejoints, devenu depuis mon seul et unique associé, qui s'appelle David. Il avait déjà monté des entreprises et il est le graphiste de l'affaire. Maintenant, c’est lui qui s’occupe vraiment de toute la partie branding pendant que, moi, je gère toute la partie stratégie.

TSF

Pouvez-vous nous citer l'un des clients ou projets marquants de Simone ?

Alexandra

L'un des clients qui a lancé l'agence, c'est Diptyque. La société a été rachetée il y a quinze ans par un fonds d'investissement et à l'époque, rien n'était écrit. Il n'y avait pas de marketing, c'était vulgaire. Ils sont venus nous voir pour qu'on les aide à écrire la bible de la marque. On les a accompagnés dans toute cette phase de développement. C’était une toute petite marque de niche qui est maintenant cette grosse maison complètement internationale. Il fallait réussir à faire cette transition-là sans casser la magie de cette marque qui ne vivait que par le bouche-à-oreille, à ce moment-là.

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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Alexandra

C'est une petite originalité, d'entrer directement dans la cuisine, dans cet appartement hyperclassique.

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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TSF

Dans quel environnement avez-vous grandi ?

Clément

Ici, on est à la rencontre de la fourrure et de l'aristocratie fin de race. J'ai été élevé au bon grain, dans le 7e arrondissement de Paris, même école de la maternelle jusqu'à la terminale, famille nombreuse : j'ai trois frères. Avec des parents journaliste et directeur d'école. On avait notre appartement familial et notre maison de campagne en Vendée. Qu'est-ce que je peux dire de plus ? Oui, on représente une certaine forme de cliché parisien typique.

Alexandra

La maison de famille est magnifique. La mère de Clément est une ancienne journaliste au goût parfait, qui a fait beaucoup de portraits d'écrivains, qui était copine avec Karl Lagerfeld... Il y a de la toile de jouy à gogo et des rideaux de folie.

Clément

Moi, je n'ai pas du tout ce goût-là.

Alexandra

Quant à moi, je viens d'une famille de fourreurs juifs ashkénazes du côté de mon père, qui a été le seul de la fratrie des sept enfants à ne pas vouloir travailler dans la fourrure, chez Sprung Frères, donc. Dans toutes les familles juives, il fallait bien un avocat et un médecin et lui était le médecin (rires). Je suis fille unique. J'ai grandi à Paris, j'étais à l'école bilingue. J'ai fait toute ma scolarité là-bas, avec beaucoup de copains venus des quatre coins du monde, une bande que je garde toujours. J'ai vécu avec une mère entrepreneuse, attachée de presse dans la mode, qui avait ses bureaux dans l'appartement. On avait un appartement très grand près du parc Monceau, parce que c'était à la fois son showroom, où elle mettait en avant toutes les marques pour lesquelles elle bossait, ses bureaux et il y avait la partie privée. C'était un peu l'ambiance d'ici, avec des moulures très statutaires, de grandes hauteurs sous plafond, mais avec très peu de meubles parce que c'était trop grand à meubler, qu'il y avait trop de pièces et que ce qui lui plaisait, c'était cet espace-là, de pouvoir recevoir, mélanger sa vie personnelle avec sa vie professionnelle ; et d'avoir la place pour mettre ses portants de fringues. À l'époque, elle travaillait pour toutes les grandes marques : Céline, Jourdan, entre autres. Elle incarnait la quintessence de l'attachée de presse des années 1980 ! Et mon père, c'est un nostalgique, un émotif, donc il a quelques petits objets qu'il garde, mais il est plutôt contemplatif !

TSF

Ce contexte dans lequel vous avez chacun grandi semble avoir eu un grand impact sur vous !

Clément

Pour notre formation culturelle, oui, bien sûr : la visite des musées, la découverte de châteaux, la lecture...

Alexandra

Je crois qu'on a vraiment construit notre goût tous les deux. On a fait tous les deux un grand pas de côté par rapport à notre histoire familiale. Lui, dans un univers hyperclassique, moi, plutôt déconnectée du monde de la culture. Clément, il a une passion pour toute la Renaissance. Moi, je vis dans un monde créatif, c'est devenu mon métier, donc j'ai appris au fil de l'eau. Mais mes premiers appartements de jeunesse étaient très mal décorés, très moches. Mon goût s'est affûté en vingt ans. Je ne suis pas arrivée avec mon patrimoine culturel et de bon goût, forcément. Mais je pense que si j'ai appris un truc de mes parents et de ma mère, notamment, c'est d'habiter un lieu. Même s'il y avait peu de meubles, il y avait toujours de la vie, c'était très chaleureux : toujours la bonne lumière, la bonne matière qui fait que c'est sympa.

TSF

Vous m'expliquiez que Sprung Frères a fermé cette année, après des décennies de présence dans le quartier des fourreurs à Paris, dans le 10e arrondissement !

Alexandra

La fourrure, c'est un métier qui se meurt, bien entendu. Qui achète encore de la fourrure, en tout cas non vintage ? Et puis, ils venaient d'un autre temps – la maison a été fondée dans les années 1930 –, c’étaient des artisans plus qu'une marque de mode. Ils avaient réussi à prendre le tournant, ils auraient pu devenir une marque de lainage. À la fin, ils faisaient des cachemires, des peaux, des trucs qui auraient pu continuer à se vendre et qui étaient magnifiques, mais c'était trop marginal dans une boîte qui avait été très grande.

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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Céramique murale Johanna de Clisson et tabouret Bishop India Mahdavi

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris

Alexandra

On voulait respecter l'histoire de ce lieu, se diriger vers quelque chose d'un peu plus suranné. On ne décore pas un appartement comme celui-ci avec des meubles scandinaves.

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris

Table Jean Prouvé rééditée par Vitra.

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris

TSF

Comment êtes-vous arrivés ici, chez vous ?

Clément

J'étais le premier à visiter cet appartement. Je me suis dit : il nous est tombé tout cuit. C'est un copain agent immobilier à ses heures perdues qui nous a appelés.

Alexandra

C'était une succession. Une vieille dame vivait dans cet appartement de manière très originale. On est au rez-de-chaussée d'un ancien hôtel particulier, comme beaucoup de bâtiments dans la Nouvelle Athènes, un endroit que j'ai découvert en m'installant ici et qui est une sorte d'enclave de quartier dans le 9e. Bref, cet appartement, c'était uniquement un salon de réception à tel point que cette vieille dame, qui devait être une grande excentrique, vivait dans le couloir où elle avait juste tiré un petit rideau qui cachait un divan d'une place. Elle dormait là. Et toutes les autres pièces – qui étaient quand même nombreuses parce que notre chambre était la salle à manger, il y avait le salon plus la véranda – n'étaient que des appartements de réception. C’était rempli de canapés, de fauteuils, de sofas, partout !

TSF

Avez-vous réalisé beaucoup de travaux, chez vous ?

Alexandra

Beaucoup, oui. Quand on s'est installés et qu'on a commencé les travaux, j'attendais Joseph. Il fallait absolument recréer un appartement familial dans cet espace qui n'avait pas du tout été pensé pour ça. On a tout cassé. On voulait garder absolument la structure, les portes qui sont sublimes, les moulures, même si elles ne sont pas anciennes. On a su après que l'appartement avait brûlé dans les années 1980, donc parquet au sol avait disparu. Le plafond, à l'origine, était peint. Il se tenait dans cet appartement des salons littéraires, semble-t-il, assez incroyables. Elle avait réussi à retaper ce lieu du mieux qu'elle pouvait.

TSF

Quel a été le plus gros défi des travaux ?

Alexandra

Redistribuer les pièces, sans aucun doute ! Créer des chambres. Celle de Joseph est dans l'ancienne cuisine. Du coup, s'est posée la question de savoir où serait la cuisine. On a longuement hésité entre la mettre, comme c'est souvent le cas, dans le salon, comme une cuisine ouverte à l'américaine. En même temps, on adorait cette pièce et ce volume. On n'avait pas envie de casser l'harmonie. Puis est arrivée l'idée de la faire dans le couloir, dans l'entrée. C'est une petite originalité, d'entrer directement dans la cuisine, dans cet appartement hyperclassique. Notre architecte et copain nous avait dit : « Mais ça se fait, j'ai déjà vu ça en Italie, on entre souvent dans des appartements directement par la cuisine ! »

TSF

Et votre chambre est comme le passage entre le salon et la partie plus intime.

Alexandra

On n'a pas eu le choix. C'est le mieux que l’on pouvait faire. Je venais d'un petit appartement, tout petit. Je rêvais d'un dressing. Mais si cet espace est si beau, c'est aussi parce qu'il n’y a pas mal de place perdue. Donc, on a essayé de remplir ces espaces perdus. L'entrée est devenue une cuisine, dans le couloir, derrière ces grands placards, très, très hauts, se cache la buanderie, avec toutes les machines. On a optimisé autant que possible.

TSF

Ce jardin d'hiver, cette véranda qui ouvre sur votre jardin, était-elle déjà là ?

Alexandra

Oui ! C'est elle qui l'a voulue, je crois, quand l'appartement a brûlé, justement. Elle a construit cette véranda et elle a fait ça hyper bien parce qu'elle est magnifique, cette véranda. On a juste changé le sol. On a mis un petit chauffage au sol sous le carrelage ancien qu'on a chiné, on peut ainsi y passer quand même beaucoup de temps.

TSF

Qu'avez-vous voulu créer comme ambiance, ici ?

Clément

Moi, je n'ai pas l'impression qu'on ait un style très prédéfini, c'est plus une accumulation d'objets qui nous plaisent. On peut mélanger des choses très contemporaines avec mes objets de famille, mes deux fauteuils des années 1920 ou des œuvres d'art de copains. Il y en a plein les murs.

Alexandra

Je me souviens qu'on s'est quand même dit qu'on n'avait pas envie de trop moderniser et qu'on voulait respecter l'histoire de ce lieu, se diriger vers quelque chose d'un peu plus suranné. Sans tomber dans un cliché trop classique, justement, en y apportant quelques petites touches contemporaines, en voulant casser les codes un peu aussi. Mais on ne décore pas un appartement comme celui-ci avec des meubles scandinaves.

TSF

Parlez-nous de quelques pièces (meuble, objet, œuvre) en particulier qui vous plaisent ici.

Clément

Cette photographie des Tuileries réalisée par mon frère artiste et photographe, Ambroise Tézenas. Là, c'est une photo qui est prise en plein jour mais si on regarde de près, on voit qu'il y a des ombres. Le temps de pose est tellement long que, les gens bougeant, ils disparaissent de la photo tout en laissant une trace un peu évanescente. J'aime beaucoup cette atmosphère. Des photos de mon frère, on en a aussi dans l'entrée, dans la véranda...

Alexandra

On a la chance d'être entourés d'artistes de talent ! Là, j'ai deux gravures d'un de mes vieux copains qui s'appelle Étienne de Fleurieu ; elles forment ces sortes d'empreintes de doigts mêlées à celles des feuilles que je trouve magnifique. J'ai cette œuvre originale et qui est probablement une des premières d'Hiromi, l'atelier de céramique et de design créé par mon ex-associée Johanna de Clisson. Cette pièce-là est une sculpture abstraite.

Clément

Les quatre petits chiens qui sont l'œuvre d'une copine, Elvire Bonduelle, une artiste qui vit à Marseille maintenant.

Alexandra

Là, on ne voit pas, mais on a un écran de cinéma caché dans le haut de la bibliothèque. On ne pouvait pas poser de trumeau au-dessus de la cheminée. C'est longtemps resté vide. Je ne savais pas quoi y mettre. Et finalement, on a placé ce bout de papier peint Pierre Frey, qu'on trouve super.

Clément

Les fauteuils, c'est ma dot familiale, mais je ne sais plus exactement d'où ils viennent, si ce n'est qu'ils sont Art déco. C'est ma mère qui me les a donnés et je les ai fait retapisser il y a une vingtaine d'années.

Alexandra

Ils sont défoncés, mais on les adore. Ainsi que notre tête de lit et les chevets chinés à la vente aux enchères du mobilier de l’hôtel Lutetia à Paris !

TSF

Et cette bouteille de calvados, là-bas ?

Alexandra

J'ai une double vie ! On a racheté avec des copains, un peu par hasard, une cidrerie dans le Cotentin qui s'appelle la Maison Hérout. C'était une petite pépite locale datant des années 1950, qui était au bord de la liquidation. L'une des premières cidreries à faire du bio avant tout le monde, dès les années 1970. Un cidre incroyable. On a tout redesigné, modernisé. C'est du cidre, du calva, du pommeau, du vinaigre de cidre. Maintenant, nos produits sont vendus chez des cavistes indépendants hyperpointus, dans des petits restos de bistronomie, parce qu'il y a de plus en plus de sommeliers qui jouent la carte du cidre, comme ça, pour changer un peu. En plus, en Corée, au Japon, aux États-Unis, il s'exporte assez bien, ce cidre très français.

TSF

Quelles sont vos actualités ?

Alexandra

Simone, mon agence, a créé l’identité du nouveau Bus Palladium qui ouvre à la fin de l’année. Ce lieu mythique juste à côté de chez moi a été entièrement repensé par le génial Studio KO en y ajoutant un hôtel cinq étoiles.

Clément

Je viens d’ouvrir un grand coffee-shop pour ma marque Araku près du marché d’Aligre dans lequel j’ai pu installer ma propre torréfaction et inviter le boulanger-pâtissier sans gluten Chambelland.

TSF

Que pensez-vous de The Socialite Family ?

Alexandra

Socialite Family a révolutionné l’univers de la déco en l’inscrivant dans la vie réelle des gens, en donnant une âme aux objets.

TSF

Avez-vous une pièce préférée dans notre collection ?

Alexandra

Mon premier crush TSF a été le banc en cannage. Une vieille icône désormais, mais indémodable !

Alexandra Sprung chez elle en famille à Paris
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