Nayla Voillemot et Romain, Ysée 5, Romy 3...
Douceur et éclats de rire semblent être les maîtres mots qui animent, tous les jours, la vie de Nayla Voillemot et sa famille....
chez
Ne vous fiez pas aux apparences ! Au sein de cet intérieur léché, d’une beauté précise et ordonnée, se cachent quelques détails vivants et imparfaits, commeThe Socialite Familyles aime. La mode est partout, les matières sont nobles et précieuses, les pièces-phare de designers du XXe siècle trônent dans le salon et donnent un sens raffiné à l’ensemble. La collection de théières, la passion pour les gris-gris et l’amoncellement de livres et de magazines révèlent toute la sympathie de Serge Ruffieux, co-créateur de la marque 13 09 SR et de son compagnon Dimitri Rivière. Visite guidée.
Serge, Dimitri, présentez-vous.
Je suis d’origine italienne, j’ai grandi en Suisse dans la Vallée de Joux et je suis passé par plusieurs maisons de couture avant de co-créer avec Emilie Faure ma marque de chaussures et de lunettes… et bientôt d’autres catégories d’accessoires, 13 09 SR. Je suis aussi consultant chaussures pour Pucci avec Camille Miceli ainsi que pour d’autres maisons.
Je suis styliste photo depuis une dizaine d’années. Après avoir passé mon enfance en Savoie et étudié au studio Berçot à Paris, j’ai travaillé longtemps aux côtés de Marie-Amélie Sauvé (Balenciaga, Louis Vuitton, ndlr). Mais je suis aussi passé par la musique, puisque j’ai été DJ. Depuis trois ans, Serge et moi partageons notre vie entre Paris et Milan.
Comment définiriez-vous votre intérieur ?
Nous sommes amoureux de l’Italie et de Milan mais Paris est notre ville de cœur. Cet ancrage dans deux capitales nous permet d’avoir des inspirations multiples et différentes selon le lieu de vie. Ici à Paris, la précision est de mise mais l’ambiance est chaleureuse : beaucoup d’éléments sont graphiques et bruts, avec des matières nobles et un design plutôt 1970, des designers italiens comme Mario Bellini (les canapés et le service dans la cuisine, ndlr). Des lignes et des matières qui se rapprochent de l’esprit Art déco, du blanc, du velours sur le canapé, un néon dans l’entrée, des matières organiques… C’est ce mélange, notre style. Un terme me vient à l’esprit : masculin.
Je déteste ce qui est au mur : chez nous, tout doit être à terre ou en appui.
On note un penchant certain pour la photographie. Et les gris-gris. Et les théières !
Notre univers est bel et bien masculin, on pourrait le croire un peu rigide, symétrique, avec ces lignes radicales mais il regorge pourtant de petits objets, de gris-gris trouvés çà et là et qui rendent cet ensemble vivant. Cette pratique me vient de mes grands-parents, ce sont de petits objets que j’adore, je les ai toujours vus chez moi. La cuisine est presque comme celle d’une maison de campagne ! Nous avons toujours connu des cuisines conviviales, pleines de vie et avec quelque chose de pratique, de simple.
Mais notre gri-gri préféré, c’est Jack, notre chartreux ! Et puis, depuis que nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes mis à collectionner les théières. Parce que nous aimons le thé, mais surtout parce que la théière est l’objet d’un moment privilégié. Pour ce qui est des livres et des photographies de mode, bien sûr, ils sont partout, dans les couloirs, dans les pièces. Notre métier est déterminant dans notre vie parce qu’il est une passion, il définit qui nous sommes et il se ressent dans notre appartement.
Notre métier, c’est de nous inspirer, le plus possible et de tout. On lit beaucoup, on observe et on enregistre beaucoup d’images. A force, notre œil s’aiguise. Vous avez dû remarquer que nous avions aussi beaucoup d’archives (rires), un peu partout : cette culture visuelle, c’est la base de notre profession.
Comment vous-êtes-vous intéressés aux arts, à la collection ?
J’ai un instinct « trois dimensions » qui m’habite mais que j’ai découvert en étudiant à la HEAD de Genève : habiller l’espace, décorer, j’ai pu mettre cela en pratique quand j’ai eu la chance d’imaginer les boutiques pour les marques avec lesquelles je travaillais. J’ai commencé à être attiré par certaines pièces de design à ce moment-là. Je crois, finalement, que nous sommes toujours attirés par la période à laquelle nous sommes nés. L’affect des premières formes connues, peut-être…
Ma mère et ma grand-mère adoraient la vaisselle et la belle verrerie. Je n’ai pas été forcément sensibilisé au design mais plutôt à un goût plus ancien. D’ailleurs, à Milan, nous accumulons plus dans cet esprit, nous possédons par exemple beaucoup de tableaux, moins ici à Paris. Mais ils sont fixés au plafond !
Ici, il y a en effet peu de tableaux.
Je déteste ce qui est au mur : chez moi, tout doit être à terre ou en appui, posé par exemple sur une commode ou sur une console. D’ailleurs, vous noterez que rien, ici, n’est fixé à hauteur des yeux : tout est soit très bas, soit très haut. Toujours dans cette idée de contraste et de graphisme linéaire qui nous anime. On a donc fait encadrer quelques œuvres qui nous plaisent dans des boîtes américaines en plexiglas, ou bien des peintures sur la cheminée… Il y a du chichi mais maîtrisé : c’est ce que l’on aime, ce bordel maîtrisé.
Je crois, finalement, que nous sommes toujours attirés par la période à laquelle nous sommes nés. L’affect des premières formes connues, peut-être…
Cela viendrait-il du mélange des genres au sein de votre famille, Serge ?
Ma grand-tante était couturière chez Schiaparelli. Mon père était horloger chez Jaeger-LeCoultre mais aussi passionné de football (rires). La précision horlogère mêlée à la créativité et à la culture ‘street’, peut-être…
Comment acquérez-vous les pièces de votre appartement ?
Il n’y a pas forcément de réflexion, c’est avant tout instinctif et spontané. Mais nous connaissons notre goût. Il y a peu d’objets contemporains qui me plaisent. Nous mettons du temps à trouver chaque pièce. Et puis, un intérieur, c’est long à construire, il faut le vivre. Il manque encore beaucoup de choses ! On attend toujours le bon moment, la belle trouvaille.
On a vu une théière superbe à Florence, en métal, la poignée en bois, tiens. Sans oublier que nous avons tout le temps des coups de cœur sur les assises !
Si nous n’avions pas acheté ce canapé, nous n’aurions que des chaises. Et les fleurs d’Alexis Maillot (Memento Fiori à Paris, ndlr) C’est dit !
Photographies : Constance Gennari – Texte : Elsa Cau @thesocialitefamily
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