Famille

Un atelier d’artistes montmartrois à la vue dégagée sur les toits de Paris

Chez

Louis Thomas et Célia Bruneau

N’avez-vous jamais rêvé, au détour d’une promenade parisienne, de pénétrer dans l’un de ces ateliers d’artistes haut perchés ? Des habitations suspendues qui semblent tutoyer le ciel de leurs larges verrières en fer forgé. Objets de tous les fantasmes, ces apparitions semblent jouer avec les nuages et faire fi de l’agitation urbaine, s’érigeant comme des repaires privilégiés pour tous les rêveurs en quête de lumière et de tranquillité. Un supplément d’âme qui a su instantanément séduire le peintre Louis Thomas et sa compagne, Célia Bruneau ! C’est au sein du quartier de Montmartre, en janvier dernier, que le couple rencontre son futur appartement. Un coup de cœur immédiat à la large vue dégagée sur les toits de Paris, investi en un mois seulement par une sélection réduite de meubles – quasi tous de seconde main. Épris de liberté mais aussi de simplicité, les créatifs ont ici tout mis en œuvre pour « rester sobres et simples », leur objectif étant, ainsi qu’ils le disent, de « ne pas perturber le regard, puisque nous créons des choses visuelles chaque jour ». Pour un lieu de vie mais aussi de travail tout sauf cloisonné où l’on se meut sans difficulté ! Nomades et légers, le chevalet et la table à tréteaux voyagent d’un bout à l’autre de la pièce en fonction de l’inspiration de leurs propriétaires. Une scénographie en perpétuel mouvement qui ne se soucie pas de délimiter espaces de vie privée et professionnelle, mais conserve au contraire une sobriété heureuse qui récuse la surenchère. Privilégiant, pour leur écrin, le tri aux acquisitions matérielles, les Parisiens confèrent tout son sens à l’adage : « Le moins, le mieux possible ». Un état d’esprit qui laisse au panorama la place maîtresse qui lui revient. Celle de muse ou de tableau vivant !

Lieu

Paris

texte

Juliette Bruneau

Photographies

Valerio Geraci

TSF

  • Louis et Célia, pouvez-vous vous présenter ?

Célia

Célia Bruneau, je suis brodeuse et styliste.

Louis

Louis Thomas, peintre et illustrateur.

TSF

  • Quel est votre parcours ?

Célia

Après un bac Histoire de l’art et mon diplôme de styliste, j’ai collectionné les expériences. La création a toujours fait partie de mon quotidien et j’ai compris, il y a trois ans, que je voulais en faire le centre de ma vie. Je souhaitais me sentir plus libre ! En janvier 2020, je suis partie parcourir le monde pendant un an environ. Cela m’a permis de commencer de nouveaux projets de broderie et de peinture, inspirés de ces voyages.

Louis

Après neuf ans en école d’art, j’ai travaillé au sein des studios Pixar et Universal, en tant que Concept Artist. Et, en parallèle de cette activité, je suis devenu illustrateur/auteur pour des livres destinés aux enfants, réalisateur, professeur et portraitiste.

TSF

  • Parlez-nous de votre éducation. Dans quel cadre avez-vous grandi – et par conséquent développé votre goût pour le beau ?

Célia

Ma maman m’a toujours fait faire beaucoup de choses avec mes mains, que ce soit de la cuisine, du découpage, de la couture, du dessin… Mon père m’a sensibilisée à la littérature et mes frères à la musique. J’ai eu très jeune l’envie de m’échapper de la banlieue pour vivre dans mon propre intérieur, à Paris.

Louis

Mes parents aiment le blanc et sont assez maniaques. Ils m’ont aussi éduqué à l’illustration, au cinéma classique, à la musique depuis tout petit. J’ai toujours rêvé de vivre dans un appartement des magazines de décoration que l’on trouvait dans les toilettes chez mes parents.

TSF

  • … Et pour vos arts respectifs ?

Célia

Après mon école de style, j’ai commencé à broder mes dessins, comme pour justifier mon trait, par curiosité et par ennui.

Louis

Je dessine depuis tout petit, comme n’importe quel enfant. La différence est que j’ai continué en grandissant. Je n’ai jamais voulu arrêter, j’ai toujours su que je ferais cela chaque jour.

TSF

  • Designers, artistes : quels sont ceux dont l’œuvre a eu une influence sur vous, votre travail ?

Célia

Mes influences sont larges et je me nourris de beaucoup d’images. J’aime le travail de David Hockney, Georgia O’Keeffe, Nicolas de Staël, les estampes japonaises, ou bien les chorégraphes comme Martha Graham, Pina Bausch… Mais j’aime surtout découvrir des iconographies d’archives : pierres antiques, illustrations antiques ou du Moyen Âge, en Europe comme en Asie, gravures du Cosmos…

Louis

Les dessins ou les peintures de Picasso, d’Alice Neel, de Sempé, de Quentin Blake, de David Hockney, de Jean Cocteau ou Marie Laurencin. Les films de Michelangelo Antonioni, de Woody allen ou de Federico Fellini. Les livres de Marguerite Duras, les romans russes. Les ballets de Pina Bausch, de Roland Petit…

TSF

  • Quelle est votre démarche lorsque vous réalisez vos créations ?

Célia

Je n’ai pas de message particulier ou de démarche, j’aime la broderie et le dessin, l’état dans lequel cela me met. Les émotions appartiennent à chacune et chacun.

Louis

Je n’ai jamais rien voulu transmettre, ni laisser de trace dans l’histoire. Je dessine par amour-propre, pour que l’on m’aime sans doute, et pour passer le temps de façon agréable. Les émotions appartiennent aux spectateurs, aux clients, aux modèles, aux critiques. Je ne cherche qu’à me faire plaisir, ce qui se transmet certainement aux autres parfois.

TSF

  • Louis, vous immortalisez le portrait de vos modèles à coups de pinceau tandis que Célia, vous donnez vie à des paysages oniriques sur vos broderies. Pourquoi avoir fait le choix de l’humain pour l’un et de la nature pour l’autre ?

Célia

J’ai souvent eu le sentiment de justifier mon dessin par la broderie. Mes dessins sont quelque peu naïfs et instinctifs, ils me permettent de mettre à plat des envies de couleurs, de composition. La broderie semble moins me contraindre et vient appuyer cette naïveté tout en y apportant de la complexité : par la technique, les détails, les jeux de matières, les reflets du fil… Les paysages que je brode sont l’interprétation d’un instant, d’un ressenti face à un lieu.

Louis

Je dessinais des « bonhommes » comme tous les enfants. Je continue à esquisser des personnages, des caractères, des histoires. Il me semble que peindre des gens m’assure aussi d’avoir une sorte de public, d’échanger et de découvrir l’autre pour mieux s’aimer soi-même. Alice Neel disait : « Je suis une collectionneuse d’âmes. »

TSF

  • Racontez-nous l’histoire de votre rencontre avec ce bien que vous habitez.

Célia & Louis

Nous cherchions un lieu pour vivre et travailler, calme et lumineux. Nous sommes tombés par hasard sur cette annonce sur internet. Nous avons visité sans conviction – les photos étant très peu vendeuses car le lieu très mal entretenu par les précédents locataires –, puis nous avons eu un coup de cœur en entrant !

TSF

  • Dans quelle mesure cet atelier d’artiste vous apporte-t-il l’inspiration au quotidien ?

Célia & Louis

Ici la lumière, le calme, les volumes, la vue dégagée nous inspirent… Pour le reste, nous nous nourrissons de points de vue assez semblables, mais avec des « sources » différentes, des noms, des maîtres ou des inspirations divers qui s’ajoutent à notre répertoire commun.

TSF

  • Comment se mêlent ici objets décoratifs et réalisations personnelles ?

Célia & Louis

Nous essayons de rester sobres et simples, pour ne pas perturber le regard, puisque nous créons des choses visuelles chaque jour. Il faut que chaque objet soit utile / usuel et soit ancien ou artisanal. Nous n’aimons pas nous encombrer ou accumuler. Le moins, le mieux si possible, vers une sorte de sobriété.

TSF

  • Vous avez emménagé dans le quartier de Montmartre il y a peu de temps. Quelles prochaines acquisitions recevrez-vous ici pour compléter la scénographie ?

Célia & Louis

Nous avons tout ce qu’il nous faut, a priori. Au contraire nous allons trier encore quelques dessins ou livres. Plutôt moins que plus.

TSF

  • Où vous retrouverons-nous cette année ?

Célia & Louis

Toujours entre Paris, la Grèce, l’Italie ou la Californie. Des expositions sans doute, Célia à Madrid, peut-être Palm Springs, Louis à Paris.

Nous essayons de rester sobres et simples, pour ne pas perturber le regard, puisque nous créons des choses visuelles chaque jour.

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