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La lumière est exceptionnelle en ce début d’automne. Et d’autant plus au rendez-vous quand nous toquons à la porte de Fanny Saulay et de Thomas Seydoux. Gorgée de ses rayons dorés les plus chauds, elle balaie les motifs à points de Hongrie du parquet de leur appartement situé dans l’île de la Cité. Une présence enveloppante qui nous suivra tout au long de la prise de vue, et qui ne fera que s’accentuer grâce à la bonne humeur de nos hôtes du jour. Cofondatrice de Wilo & Grove – la galerie d’art nouvelle génération –, Fanny est loin d’être une inconnue pour The Socialite Family. Nous l’avions déjà rencontrée pour un précédent reportage, où, avec son acolyte Olivia de Fayet, elle nous faisait découvrir les dessous du Wiloft. Une ancienne imprimerie dans laquelle, accompagnées de leurs équipes, elles travaillaient, conservaient leurs précieux trésors, mais surtout, recevaient leurs artistes et leurs clients. Des « Wilovers », qui, depuis deux années maintenant, peuvent exceptionnellement retrouver les multiples talents de leur écurie entre les murs de notre boutique, au 12 rue Saint-Fiacre (Paris IIᵉ). Sélectionnées puis renouvelées chaque saison avec Constance Gennari – fondatrice et directrice artistique de notre marque –, ces signatures couvrent des disciplines variées, allant de la sculpture en plâtre à la photographie en passant par le kirigami. Hyperactives, les deux expertes en art moderne auraient pu s’arrêter là. C’était sans compter leur passion dévorante pour leur métier. Un amour sans faille doublé d’une énergie extraordinaire qui les fait ouvrir, après de nombreux pop-up à succès et un Wiloft devenu un art-spot de référence pour les collectionneurs, leur toute première galerie permanente sur rue dans le quartier du Sentier à Paris. Une véritable vitrine qui ne s’embarrasse plus de la prise de rendez-vous – à l’exception des lundis –, pensée pour assumer pleinement l’achat d’art et se laisser séduire par une des 50 signatures d’artistes de leur catalogue. Notre rencontre aura donc eu lieu entre les mille et un préparatifs inhérents à l’ouverture d’un lieu. Mais Fanny aura eu l’élégance de ne rien laisser paraître, plus enjouée que jamais. Disponible, généreuse, c’est avec son mari et son golden retriever Latte qu’elle nous ouvre les pans d’une partie de l’univers de Wilo & Grove. La sienne. Entre pièces de collection, objets chinés et livres d’art. Forcément.
Fanny, pouvez-vous vous présenter ?
Née à Paris, je vis sur l’île Saint-Louis depuis deux ans avec mon mari Thomas et notre golden-retriever légèrement crampon, Latte. J’ai fondé en 2017, avec mon associée Olivia de Fayet, la galerie d’art nouvelle génération Wilo & Grove.
Quel a été votre parcours avant de fonder Wilo & Grove avec Olivia de Fayet ?
Après avoir fait l’ESSEC et l’École du Louvre, j’ai travaillé pendant une petite dizaine d’années chez Christie’s, à Londres, à New York et à Paris, au sein du Département d’art impressionniste et moderne. C’est là que nous nous sommes rencontrées, avec Olivia. Après sept ans dans la même équipe, nous avons souhaité nous lancer ensemble dans l’aventure Wilo & Grove. L’idée était de partager notre passion avec un nouveau public pas toujours à l’aise avec le milieu de l’art, en cassant les codes traditionnels, et en leur faisant découvrir le travail d’artistes coups de cœur.
Comment a évolué votre galerie depuis sa création en 2017 ?
Notre équipe s’est agrandie à chacune des sept pop-ups galeries que nous avons organisées dans différents lieux et quartiers de Paris. Elle compte désormais 40 artistes hypertalentueux et trois recrues qui sont indispensables pour faire tourner la boutique ! Car entre les deux ou trois galeries éphémères par an, le Wiloft dans le IXe toute l’année et le site e-commerce, nous avons de quoi faire !
Nous retrouvons certaines de vos œuvres dans notre boutique du 12, rue Saint-Fiacre. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Grandes fans de l’esprit The Socialite Family et de l’œil de Constance Gennari, nous sommes très heureuses de présenter une sélection de nos œuvres dans votre belle boutique du 12, rue Saint-Fiacre. Elles s’intègrent parfaitement dans ce lieu qui rassemble une collection de mobiliers, de luminaires et d’accessoires de décoration, ainsi que d’objets vintage uniques. La volonté de votre fondatrice et directrice artistique d’aménager l’espace comme un appartement à l’identité forte et très personnelle résonne complètement avec notre concept.
Pour vous, The Socialite Family, c’est… ?
Une fenêtre très inspirante sur les mille et une façons de rendre son intérieur unique et rien qu’à soi. Un aperçu de l’infinité de styles, de goûts et de possibilités reflétés par les différentes personnalités qui peuplent ces intérieurs.
Parlez-nous des pièces d’art (mais aussi de design) que nous retrouvons chez vous. Où les avez-vous achetées / dénichées ? Quelle est votre préférée ?
Il y a, aux murs, un certain nombre d’œuvres d’artistes de la galerie – notre critère de sélection avec Olivia étant basé sur l’envie d’accrocher le travail d’un artiste chez nous, c’est assez logique ! C’est d’ailleurs en proposant à des artistes dont nous avions déjà l’une ou l’autre des œuvres de rejoindre l’aventure, que nous avons lancé la galerie. Depuis, d’autres pièces continuent de s’ajouter au gré des rencontres et des visites d’ateliers, mais aussi parfois de ventes aux enchères. Concernant le mobilier, nous avons mixé du vintage acheté aux puces de Saint-Ouen, sur eBay (et plus globalement en ligne) ou en ventes publiques, avec des pièces plus contemporaines, des objets rapportés de voyage ou de famille. Ce qui prime, c’est le coup de cœur pour l’objet individuel avant tout. C’est seulement après qu’on lui trouve une place dans l’ensemble ! Ce qui rend la question de la pièce favorite impossible à résoudre… Car tout choix est un renoncement et chacune a vraiment son histoire et sa raison d’être.
D’où vous vient cet amour de l’art ?
De ma famille. L’art a toujours été présent grâce à elle, non pas concrètement par des tableaux aux murs mais de façon plus immatérielle et diffuse. Mon frère et moi avons, par exemple, fait dans de nombreuses villes la tournée intégrale des églises et des musées avec nos parents (parfois en traînant des pieds…), et avons toujours été sensibilisés au fait que l’art : c’est important ! C’est même fondamental, essentiel. Le témoignage de tout ce qui a été fait de beau par l’Homme, génération après génération !
Avez-vous une discipline de prédilection ?
Pas particulièrement, car je préfère ne pas réduire les possibilités en me limitant à un médium ou à une technique. C’est aussi comme cela que nous fonctionnons pour Wilo & Grove avec Olivia : pas de critères prédéfinis, pas d’idées préconçues de ce que nous cherchons. C’est, selon moi, comme cela que l’on peut faire les plus belles découvertes.
Et une matière du moment, tant en art qu’en décoration ?
Comme on le voit dans l’appartement, nous avons avec Thomas une addiction assez sévère pour le Kilim. Le design géométrique, coloré, et le côté intemporel de ces pièces anciennes me parlent. Ce sont des caractéristiques qui m’attirent aussi beaucoup dans l’art.
Quelle sera votre actualité avec Wilo & Grove pour les mois à venir ?
Nous venons d’ouvrir notre toute première galerie permanente dans le quartier du Sentier. Au détour d’un ancien passage pavé, à l’angle de la rue des Petits-Carreaux et de la rue d’Aboukir, Olivia de Fayet, mon associée, et moi-même offrons enfin une vitrine à nos œuvres et objets d’art sans prise de rendez-vous (à l’exception du lundi) de 11h30-19h30 du mardi au samedi. Et, pour approfondir ses connaissances du marché, obtenir quelques conseils d’accrochage ou de bons mix & match, vous pouvez toujours vous procurer notre premier livre Sortons l’art du cadre édité chez Flammarion.
Photographies : Valerio Geraci – Texte : Caroline Balvay @thesocialitefamily
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