Famille

Face à la Côte bleue, la bastide familiale de la cofondatrice de la boutique Sophie Ferjani – La Sélection et architecte d'intérieur des émissions Maison à vendre et Tout changer ou déménager !

sophie ferjani

Chez

Sophie et Baligh Ferjani

Son nom est indissociable du petit écran où elle aide depuis près de quinze ans des couples et des familles à transformer leurs biens dans l’émission Maison à vendre. Fidèle à l’image solaire qu’elle renvoie à la télévision aux côtés de son acolyte Stéphane Plaza, Sophie Ferjani nous accueille, tout sourire, à Marseille. Dans cette ville dont elle a tant rêvé, et qui a vu naître sa boutique Sophie Ferjani La Sélection. Une aventure cocréée avec son associé et mari, Baligh, dont ils ne se lassent pas de parler. Car ce concept store, c’est elle. Sans triche, sans filtre. Mais plus encore, c’est un prolongement de leur maison. « Tout ce que je ne peux pas y mettre – ce qui déborde, tous mes coups de cœur –, je le prends et je le mets ici. » Et comme l’architecte d’intérieur est une passionnée de tout, confiant « ne pas savoir faire les choses qu’à moitié », ce « tout » se chiffre à plus de 10 000 références. De la bougie à la référence de carrelage. Des produits qui côtoient un cabinet d’architecture, qui, à la rentrée, prendra un peu plus ses aises juste à côté. Toujours rue de la République. En attendant, c’est dans les quartiers Nord de la cité phocéenne que nous retrouvons le couple. Dans cette bastide datant de 1880 surplombant la Méditerranée ayant été un temps la propriété d’armateurs. Une grande dame dont le corps ne demandait qu’à être rajeuni. « Surtout pas dénaturé », nous explique la décoratrice, qui a pour philosophie de respecter l’histoire des lieux qu’elle investit. Après d’importants travaux d’assainissement, de remises aux normes de la structure et l’ajout d’une cuisine-véranda, c’est donc autour de l’embellissement de l’existant que s’est concentrée la créative. Grâce à l’omniprésence des couleurs fidèles à son identité joyeuses, franches, acides ! et du choix des matériaux appliqués, au plus proche de ceux utilisés à l’époque et parfois twistés « à la Sophie ». Comprendre : avec un brin de folie ! D’importantes modifications qui auront permis à la belle endormie de se réveiller et d’embrasser à nouveau son rôle. Celui de foyer familial enserré entre la roche blanche marseillaise et l’horizon sauvage de la Côte bleue.

Lieu

Marseille

texte

Caroline Balvay

Photographies

Valerio Geraci

CG

Sophie, Baligh : pouvez-vous vous présenter ?

Sophie

Sophie Ferjani, née Godeau – car finalement ça fait vingt et un ans que nous sommes mariés, avec Baligh. J’ai donc plus porté mon nom d’épouse que mon nom de jeune fille ! (Rires) Je vais avoir 45 ans et suis la maman de trois garçons adorables dont je suis très fière ! Je suis architecte d’intérieur de profession et passionnée de tout. Je ne sais pas faire les choses qu’à moitié. J’aime la vie en général, sourire, rire. Je vois le beau partout !

Baligh

47 ans, amoureux de mes 3 fils et de ma femme. Ma vie est remplie d’amour par eux. Je ne mène pas une vie folle, j’essaye de décrocher tout le temps, de prendre du temps, de m’ennuyer à ne rien faire. J’aime bien dire que je suis un « truquiste » ! Je fais toujours des trucs, comme mes trois garçons (Rires).

CG

Quel est votre parcours ?

Sophie

Au collège je suis tombée amoureuse des arts appliqués et des arts plastiques grâce à mon prof. Le truc qui n’arrive à personne je pense, parce que, en général, c’est celui qu’on déteste ! Sauf que lui nous a appris la perspective et qu’il nous a expliqué que, dans la vie, tout était mathématique. Je trouvais ça fabuleux parce que finalement ça conjuguait cette discipline – une de mes autres passions – avec la beauté, l’art et notre environnement. Il nous a appris à « dompter le dessin ». En fin de 3e, j’ai voulu me lancer dans un bac qu’on appelait F12 (le bac Arts appliqués à l’époque). Mes parents m’ont demandé si j’étais bien sûre de moi, ils avaient un peu peur. J’y ai donc renoncé. J’ai passé l’équivalent d’un bac scientifique. Pendant mes années lycée – où j’ai rencontré Baligh –, j’ai fini par côtoyer des filles de ce fameux bac F12. Je me suis glissée avec elles dans quelques cours de dessin, ce qui fait qu’une fois mon diplôme en poche, j’ai réussi à réintégrer les arts appliqués. J’ai fait une mise à niveau en arts appliqués au lycée de Sèvres et j’ai ensuite intégré l’Ensaama Olivier de Serres à Paris. Ce furent les plus belles années de ma vie ! Remplies de découvertes qui m’ont ouverte sur le monde. Finalement, tout ce qui m’a marquée dans mon apprentissage de mon métier, du beau ! Après l’obtention de mon BTS Design d’espace, j’ai travaillé dans la publicité. J’ai créé des décors pendant sept ans, puis j’ai fini directrice artistique de la boîte. Quand elle a battu de l’aile, je me suis mise à mon compte en tant que décoratrice d’intérieur et j’ai continué à faire ce que je savais faire : de la scénographie pour la publicité. Petit à petit – un peu comme une grosse machine à vapeur qui se lance –, des clients ont commencé à arriver. Le réseau de chacun a fait que j’ai eu des missions. Ça s’est fait comme ça. Puis la télévision est arrivée au bout de dix-huit mois. Je me suis fait repérer car je prodiguais des conseils gratuitement sur des forums, des chats, des blogs. J’ai passé le casting de Maison à vendre, une émission dont les producteurs voulaient adapter le concept en France. J’ai été retenue parmi plus de 80 prétendants, et j’en suis ravie ! J’ai rencontré des gens formidables qui sont devenus des amis. Nous ne tournons qu’en extérieur, pas sur plateau. C’est comme si nous partions en colonie de vacances (rires). Ça occupe très bien ma vie depuis quinze ans. Néanmoins au bout de cinq-six ans à jongler entre ces deux activités, je ne pouvais plus prendre de clients particuliers. J’ai donc mis en stand-by les demandes. En plus, je ne sais pas déléguer (rires). Je ne sais pas faire du business, juste de la création ! (Rires) En parallèle, mon mari et moi avons nous avons toujours eu envie d’ouvrir un magasin. Pour ne pas avoir de patron et aussi pour travailler ensemble ! Cela faisait douze-treize ans que ce projet traînait dans un coin de notre tête. Nous avions commencé à monter un dossier – qui s’appelait La Sélection (déjà) ! – à Paris, mais avions finalement abandonné. Trop compliqué, trop cher ! Mais nous nous sommes toujours dit que nous le ressortirions à un moment. C’est arrivé quand mon mari a eu 40 ans. Après des années de grande distribution à avoir emmagasiné ce savoir-faire de l’achat, du choix des produits, du sourcing, de l’approvisionnement, des livraisons, de la comptabilité (etc.), nous nous sommes dit que c’était le moment. Il pouvait démissionner – il était directeur régional de tous les Conforama de la région Île-de-France et Nord – et nous, aller vivre à Marseille. Car mon travail me permettait de travailler à distance !

Baligh

C’est un livre qu’il faudrait mais je vais faire simple. L’école est mon passé, Sophie mon ange gardien et le travail ma reconnaissance.

CG

Parlez-nous de votre éducation. Dans quel cadre avez-vous grandi et par conséquent développé votre goût ?

Baligh

Une enfance un peu compliquée mais qui m’a permis de devenir adulte un peu plus vite et de toujours me débrouiller. Je me suis construit et j’ai appris seul jusqu’à ce que Sophie m’apporte les éléments qui me manquaient pour comprendre où j’étais. Oui ! Mes goûts sont ceux de ma femme et j’en suis fier.

Sophie

Je viens d’une famille modeste où on nous a appris – à ma sœur et moi – les vraies valeurs de la vie. J’ai été élevée à la campagne à 2,5 km d’un village de 400 habitants. Je ne voyais jamais personne ! (Rires) Quand nous revenions de l’école, nous allions directement jouer dehors. C’est un peu le résumé de ma vie. Je n’avais pas grand-chose d’autre à faire que de m’occuper, donc je bricolais beaucoup. J’ai toujours eu le modèle de mes parents qui ont eux-mêmes construit leur maison sur quinze ans. Ils étaient tous les deux fonctionnaires et avaient de petits revenus. Un sou était un sou et dès qu’ils mettaient un peu d’argent de côté, hop, ils achetaient une nouvelle poutre pour le toit ! Ils travaillent énormément. Je les ai toujours vus en action, sans se plaindre. On m’a toujours dit que dans la vie, ça ne sert à rien d’être belle, il faut travailler. Du moins, il faut se faire reconnaître par son travail. Mes parents ont beaucoup de goût dans le sens où ils ont toujours aimé les belles matières. Je pense que je tiens ça d’eux ! Ils préféraient attendre deux ans pour s’acheter un beau carrelage qu’un autre à moindre coût, et ont donc donné naissance à une maison qui semble toujours avoir été là car elle est en tomettes chinées, en vieux bois. Toutes les poutres ont été rabotées à la main par leurs soins ! Mon goût de l’authenticité, je le tiens de là.

CG

  • Vous vous êtes rencontrés à Blois, êtes passés par Paris et nous vous retrouvons finalement, ici, à Marseille ! Qu’est-ce qui a motivé ce changement ? Qu’aimez-vous dans cette ville ?

Baligh

Pour Marseille, ce n’est pas moi mais Sophie. Je voulais seulement le soleil et la mer. J’ai appris à aimer cette ville. Elle vous dompte, et pas l’inverse ! Il faut l’appréhender avec un regard d’enfant pour en voir toute la beauté.

Sophie

Nous nous sommes rencontrés à Blois effectivement, au lycée. J’avais 15 ans, il en avait 17. Nous avons flirté, nous nous sommes séparés, puis aimés, re-séparés puis plus vus pendant deux ans. Et quand nous nous sommes retrouvés, nous nous sommes aimés pour toujours ! (Rires) Ensuite, je suis partie pour les études à Paris. J’étais très contente de profiter de cette effervescence. J’ai bu et j’ai bu du Paris ! Ça m’a fait grandir mais au bout de vingt ans, je me suis demandé ce que je faisais là. Je n’en étais pas originaire et n’avais pas forcément choisi cette ville. En tout cas, je n’étais jamais venue dans le but d’y rester, seulement pour y prendre ce que j’avais à y prendre et donner ce que j’avais à y donner ! À nos 40 ans, nous nous sommes dit que le sens de notre vie, c’était de choisir où nous souhaitions vivre : au soleil ! Sur la carte de la météo, tout en bas à droite. Moi, je me suis toujours dit Marseille. Car elle est puissante, extraordinairement riche en énergie. C’est un bassin méditerranéen qui accueille depuis toujours, par son histoire, des gens de tous les pays. Il y a un bain de culture incroyable, ça parle fort, on se sent vivant ! Je vis par les contrastes. Je dis toujours que la couleur est née de l’obscurité et que la lumière vient du noir. Nous avons besoin de cette vibration pour se sentir vivants. De par le peuple marseillais, mais aussi l’environnement. La mer est là, présente sous nos yeux. Personnellement, j’ai besoin de vivre à côté de l’eau. C’est très important. Nous sommes des êtres humains, nous en sommes constitués ! J’ai également besoin, pour relativiser, de la nature. Qui est forte, qui est violente. Qui est devant moi, qui était là avant moi, qui sera là après moi ! Je trouve que ça nous remet les pieds sur terre, ou sur la roche – car c’est quelque chose de très fort à Marseille ! Cette roche blanche, calcaire, que nous voyons dans le sud de Marseille, dans le 8e, ou sur la Côte bleue, en face de chez moi. En tout cas, j’ai toujours adoré cette ville. Et puis, c’est la deuxième de France sur le papier. En quittant vingt ans de Paris avec mes habitudes de sale gosse parisienne d’avoir tout, tout de suite, quand je veux, je ne pouvais pas vivre ailleurs, encore moins retourner là d’où je viens (rires). Baligh, lui, m’avait dit « jamais Marseille ». Moi, par mon côté béni-oui-oui « j’aime me mélanger aux gens, je pense que j’ai ma pierre à apporter à l’édifice », il y avait vraiment l’idée qu’il devait y avoir un mélange social. Pour moi, c’est la base de notre société. Nous avons vécu dans le XXe à Paris, après à Romainville, puis à Bondy. Des endroits toujours extraordinairement intéressants et qui nous ont permis de vivre dans des lieux géniaux ! Je trouve que nous avons notre part à jouer dans cette mixité sociale. Enfin bon, c’est mon avis. Et puis finalement, nous avons fait travailler plusieurs écoles de commerce en cas d’école en leur disant que nous souhaitions implanter notre projet dans une ville du Sud. Il s’avère que la meilleure pour cela était Marseille. Baligh me dit que j’ai forcément influencé les étudiants… C’est possible, je ne vais pas dire le contraire (rires). Mais bon, en tout cas, voilà. Il y avait toute la place à prendre ici pour créer notre magasin. À Aix-en-Provence le secteur était déjà un peu bouché, et puis j’avais envie d’aller à la rencontre de ma clientèle marseillaise.

Mes parents ont du goût dans le sens où ils ont toujours aimé les belles matières. Je pense que je tiens ça d’eux ! Ils préféraient attendre pour s’acheter un beau carrelage qu’un autre à moindre coût, et ont donc donné naissance à une maison qui semble toujours avoir été là.

CG

Vous avez tous les deux ouvert en 2017 Sophie Ferjani – La Sélection, votre boutique. Pouvez-vous nous la présenter ? Qui y fait quoi ?

Sophie

La boutique, c’est un concept store Sophie Ferjani qui s’appelle La Sélection. En quoi c’est un concept store ? Tout simplement parce que le concept, c’est moi ! Avec beaucoup de modestie (rires). Les gens qui me connaissent, qui voient mon style à la télévision ou dans la presse depuis plusieurs années, se disent « j’aime son style, j’aimerais retrouver son univers, ses conseils, ses astuces, les produits qu’elle aime, ses bons petits prix ». Et c’est exactement ce que vous pouvez retrouver dans mon adresse.  Il y a mon cabinet d’archi, 10 000 références que je me casse la tête à sélectionner moi-même car nous avons énormément de fournisseurs. Je ne prends pas le catalogue complet chez eux, mais une chaise dans toutes les couleurs par exemple. Ça va de la bougie au canapé. Je ne mets pas en avant de marques, car c’est tout l’inverse de ma philosophie. On ne vient pas acheter chez moi une marque avec un gros porte-monnaie. On vient car on est sensible à la matière, parce qu’on va avoir un coup de cœur devant un carrelage – ou autre chose ! – mais pas parce qu’on a vu la marque. Je veux que les gens retrouvent leurs sensibilités premières. En entrant dans notre boutique de 275 m2 – je dis « notre », car je l’ai ouverte avec mon associé, qui est mon époux –, ils laissent parler leurs sens. Dans cette aventure, c’est moi qui suis part majoritaire ! Ça nous a toujours amusés, rien que pour voir la tête des notaires (rires). Lui, il est le gérant de la société. Il endosse toute la partie comptabilité, fournisseurs, gestion du personnel : c’est le directeur, le boss sur place. Moi, j’y suis une à deux journées par semaine en moyenne en fonction de mes tournages, mais aussi de nos enfants et de ma vie ! C’est un vrai prolongement de moi. Il est coloré, gai, riche de plein de choses. Quand on m’a appelée pour me dire « Sophie, on a le magasin pour vous ! C’est un ancien passage historique abandonné depuis cent ans », j’ai répondu, sans l’avoir vu « Ok, vous me le réservez et j’arrive ! » Depuis, il est à nous. Il reliait la rue de la République à un passage de l’autre côté en parallèle, celui des Folies Bergères. Nous avons donc la chance d’avoir une artère centrale avec de la pierre, etc. C’est extraordinaire, car, grâce à l’intervention d’une artiste peintre avec laquelle je travaille à Paris, nous avons pu remettre en état à l’intérieur même du magasin d’anciennes enseignes de boutiques. Il y a une vraie âme ! J’ai ajouté des matières naturelles au sol, du parquet massif de 22 millimètres en chêne, des carreaux de ciment, du terrazzo. Tout a été fait il y a 5 ans. Pourtant, nous avons l’impression que tout a toujours été là. Sauf que c’est nous qui avons tout recréé ! C’est ça, c’est le plaisir de mon métier. Voilà pour l’histoire de la boutique.

CG

Pourquoi avoir choisi de l’implanter rue de La République ?

Sophie

La rue de la République, on m’a dit : « N’y va pas ! » Donc forcément, moi, quand on me dit ça, j’y vais (rires). Je déteste les choses faciles. Quand on m’a redit : « Il faut aller en centre-ville ou dans une zone commerciale », je pensais : « Mais en fait, ils n’ont rien compris à qui je suis. » Le centre-ville bourgeois, où tout est déjà installé et où on reprend un bail qui a déjà existé, il n’y a pas vraiment de challenge à mon sens. Elle est où, la réussite ? Et je ne parle pas des centres commerciaux à ciel ouvert. Je veux être au contact des vraies matières. Donc rue de la République, un boulevard de 1,2 km, 100% haussmannien, le seul de Marseille, qui relie le vieux quartier – le vieux Port, collé au Panier, au nouveau quartier de la Joliette. Un nouveau bassin de développement qui va dans les années à venir prendre de plus en plus d’ampleur ! C’est fabuleux. Quand j’ai vu ça, je me suis dit : « Mais pourquoi les gens n’y vont pas ? » Certainement à cause de ce qu’on lisait dessus. Le fait que ce soit une rue en déperdition, rachetée par des investisseurs étrangers pour la refaire entièrement, où tous les magasins qui s’y étaient installés périclitaient. Forcément, quand vous implantez un H&M et qu’il y en a déjà quatre autres en ville – tous dans un périmètre de 300 mètres –, ça ne peut pas fonctionner. Au départ, c’était déjà une rue où les Marseillais ne voulaient pas aller en raison de son historique, alors que pourtant, dans le temps, c’était la rue impériale où on sortait le dimanche, endimanché (justement). Alors que c’est une rue extraordinaire, chargée d’histoire, où passent juste devant la boutique deux des trois tramways marseillais – ça mérite d’être relevé car c’est quand même une ville très mal desservie en transports en commun ! Il y a également deux métros différents qui s’arrêtent dans un périmètre de 500 m et trois parkings souterrains juste à côté. Donc en fait un lieu extraordinaire pour s’arrêter, stationner… et donc pour que les clients viennent. Pour toutes ces raisons, c’était une évidence. Je ne vais que là où il y a du combat. Encore une fois, aller là où c’est facile ne m’intéresse pas !

CG

Un nouvel espace viendra l’agrandir en septembre. Parlez-nous-en !

Sophie

Le cabinet d’architecture prend un peu plus ses aises ! Et pas son envol, parce qu’il va juste à côté. Actuellement, il est dans le fond de la boutique. J’y ai trois architectes à plein temps, alors ça déborde un petit peu. Au tout début, nous ne savions pas trop quel équilibre nous allions donner à notre concept store, entre la boutique, le cabinet, etc. Nous ne voulions pas prendre de risques en ouvrant trop grand tout de suite ! Il fallait doser. Le temps de s’assumer, de savoir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Et puis de se dire « Ok, Sophie Ferjani est architecte d’intérieur, elle et son équipe ont du talent et ils travaillent pour vous, messieurs-dames ! » Donc voilà, nous aurons bientôt pignon sur rue. L’espace – 140 m2 à peu près – est en train d’être rénové comme nous l’avons fait pour l’ancien passage qui l’abrite. Nous remettons des matières, dessinons ce nouveau lieu d’accueil pour le public mais aussi notre lieu de travail. J’ai cinq bureaux d’architectes qui vont être en place, une mezzanine pour un potentiel futur développement, recevoir des clients ou faire du coworking. Il y a également une première grande pièce de 30 m2 qui va être la matériauthèque où, comme dans le magasin, nous retrouverons les produits « vus chez Sophie Ferjani ». En gros, ses coups de cœur : le parquet qu’elle aime, ses carreaux de ciment, son terrazzo, ses zelliges, ses bejmats. Il sera possible de les acheter aussi (forcément), toujours dans l’idée d’une sélection. Le bejmat, je ne vous le proposerai pas dans toutes les couleurs mais dans trois teintes, par exemple. En tout cas, c’est là que l’équipe recevra pour les consultations, du brief au rendu de dossier.

TSF

Cette adresse, c’est finalement un peu le prolongement de votre propre maison. Quels sont leurs dénominateurs communs ?

Baligh

Le magasin, C’EST la maison ! Que je sois à la boutique ou ici, j’ai l’impression de ne pas quitter un lieu pour un autre.

Sophie

Oui, complètement ! Comme je vous l’ai dit, je ne triche pas. Je suis entière et le concept store, c’est moi. Tout ce que je ne peux pas mettre dans ma maison – ce qui déborde, tous mes coups de cœur –, je le prends et je le mets dans la boutique. Donc la boutique, la maison : au final, c’est un peu pareil ! La maison est une boutique et la boutique est notre maison, aussi, parce que nous y passons le plus clair de notre temps. Et puis elle est construite comme telle avec la chambre, la chambre d’enfant, la cuisine, le bar, le salon, la salle à manger. Tout est lié. Tout ça me raconte. C’est ça qui est génial ! C’est que je peux (avec beaucoup de modestie, hein, je ne veux pas passer pour la nana avec le gros melon) m’éclater ! Faire tout ce que j’aime. Que ce soit le magasin ou le cabinet d’archi-conception qui est en train de se développer à côté. Tout ça, c’est mon prolongement, mais aussi celui de ma maison.

TSF

D’ailleurs, quelle est l’histoire de votre lieu de vie, où nous nous trouvons aujourd’hui ?

Baligh

Sophie ne le dira pas, mais c’est moi qui ai trouvé la maison ! (Rires)

Sophie

C’est une bastide, une ancienne maison d’armateur – je pense de 1880 – située sur les hauteurs de Marseille, dans les quartiers Nord. Elle domine le port commercial. Ces bâtisses étaient au milieu de la campagne. Elles étaient très belles, en pierres tenues à la chaux. Ce qui fait qu’elles « bougent » un petit peu. Il y a de belles hauteurs sous plafond, de beaux carrelages au sol, de très belles ouvertures sur la mer parce que, à l’époque, ils se devaient de surveiller leurs bateaux. Elle est entourée de grands arbres. Quand je l’ai vue, j’ai tout de suite eu le coup de cœur ! Pour vous résumer un peu l’histoire, nous n’étions encore une fois pas sur la même longueur d’onde avec mon mari. Entre la localisation et l’ampleur des travaux (rires). Ça a duré presque un an, cette histoire. Et j’ai fini par gagner, parce qu’il a bien vu que j’étais malheureuse ! (Rires) En tout cas, elle est extraordinaire. Il s’en dégage des ondes de dingue. On s’y sent très bien et je ne sais pas vous l’expliquer, mais quand je l’ai vue, j’ai su que c’était la mienne, qu’elle m’attendait et que sans nous, personne ne serait venue la sauver. Le fait qu’elle se situe dans les quartiers Nord effraie les gens, qui n’ont pas envie d’y aller – même si, sur le papier, ils trouvent ça super – et puis elle était en extrêmement mauvais état. Il y avait une fosse septique sous une pièce, elle n’était pas reliée au tout-à-l’égout. L’électricité n’était pas du tout aux normes avec des fils qui passaient dans le papier peint, donc on se prenait des châtaignes. Des radiateurs grille-pain avaient été posés parce que les gens n’avaient pas eu l’argent nécessaire pour investir, ou en tout cas, ils ne l’avaient pas mis ici. Mais j’ai vu son potentiel, sa beauté. Elle était dans son jus.

TSF

Vous ne souhaitiez pas trop modifier son enveloppe historique. Vous avez néanmoins opéré certains travaux pour la magnifier. Lesquels ?

Sophie

C’est vrai que dans ma manière de travailler, je n’ai pas l’habitude de dénaturer les lieux. Ils sont là bien avant nous – surtout elle, elle est de 1880 – et ils le seront bien après ! Ma maison, je ferai partie de son histoire pendant plusieurs années. Je l’ai prise et je la rendrai. Donc il faut la respecter. C’est comme ça que je travaille en archi ! Pas de gros travaux car je souhaite conserver les lieux comme ils étaient pensés à l’époque. Je pense que nous avons beaucoup à apprendre des types de constructions d’antan parce qu’elles étaient bien ventilées, elles respiraient et n’étaient pas forcément tournées vers le soleil, pour éviter que la chaleur entre. Il y a plein de choses que nous avons oubliées avec le temps, parce que nous avons parfois privilégié l’esthétique ou les envies du moment alors qu’en fait, il faut revenir aux bases fondamentales. Cette maison est découpée en carrés. Il y a les deux pièces principales de l’entrée que je n’ai pas touchées – à cause des murs porteurs ! – pour ne pas la fragiliser. Surtout que sur ces constructions marseillaises, c’est sans vide-sanitaire et à même le sol, avec de la pierre sèche et du scellement à la chaux. Il ne vaut donc mieux pas trop toucher à ces bâtisses, mais plutôt les consolider. Bref. Ces premières pièces étaient historiquement le salon et la salle à manger. Je les ai conservées en l’état ! Surtout parce que nous avons de beaux sols et que, forcément, si nous avions changé les cloisons, nous nous serions retrouvés avec des trous. J’aime les défis dans mon travail, et en général comment conserver au maximum l’existant en le sublimant. La seule vraie transformation que j’ai opérée, c’est celle de la cuisine. À l’époque, ils en avaient fait une petite qui, d’ailleurs, n’était peut-être pas là à l’origine. Car les modes évoluent. Avant, une cuisine c’était une pièce technique alors qu’aujourd’hui, c’est celle qui rassemble toute la famille. Donc, je l’ai mise à la place d’une extension qui avait été réalisée en amiante – et en plus moche – dans les années 1960 en guise de chambre d’amis. Et vu que j’avais remarqué qu’elle était du meilleur côté de la maison pour voir la mer, c’est à cet endroit que j’ai décidé de l’installer. Elle est elle-même dans une véranda qui a, bien sûr, tout le confort actuel mais qui a été conçue pour ne pas détonner avec le reste de la maison. Je l’ai dessinée moi-même avec le même rythme que l’ancienne véranda qui est reprise par le calepinage des fenêtres. Cela crée une réelle continuité visuelle ! De l’extérieur, elle semble toujours avoir été là. Je l’ai conçue avec beaucoup d’options, des choses moulurées en extérieur et une couleur spécifique que j’ai prise dans les cyprès environnants. Un vert sapin que j’ai choisi en finition sablée pour ne surtout pas être dans le brillant. Tout ça pour aller jusqu’au bout de la démarche, dans le détail, ce qui est vraiment le concept de mon métier. Ensuite, nous avons conservé la tomette dans plein d’endroits – même si je n’en suis pas forcément une grande fan – sauf dans la salle de bains où je l’ai repeinte en blanche car elle était plus moderne – des années 1920-1930 je dirais – pour apporter plus de clarté. Avec toujours un petit brin de folie en plus, certaines n’ayant pas été peintes exprès pour faire un petit mélange ! Après, pour le reste des gros travaux, il y a forcément des choses qui ne se voient pas. Par exemple, nous avons retiré tous les « viscères » de la maison. Ça a commencé par le raccordement au tout-à-l’égout, la mise aux normes de 100% du système électrique et de celui lié à la plomberie. Avec tout ça, le « corps » de notre maison respire de nouveau. Elle est repartie pour de longues années ! Nous l’avons rajeunie. Ce que vous ne me verrez jamais faire – je pense que les gens devraient aller en prison pour ça (rires) –, c’est poser des volets roulants. Nous avons conservé les anciens que j’ai fait repeindre. J’ai également fait rafraîchir la façade. Là, nous allons nous lancer dans les travaux d’extérieur. Nous avions un carrelage qui n’allait pas avec la maison, nous allons donc changer et mettre du travertin sur les terrasses. Tout ça coûte cher. Donc je pense que je vais faire pareil que mes parents : une fois que j’aurai de l’argent de côté je le réinvestirai. C’est mon plaisir, et j’en suis heureuse ! Cet endroit, c’est notre quotidien.

TSF

Comment y avez-vous pensé les associations entre les couleurs et les matières que l’on y retrouve ?

Sophie

Il n’y a normalement jamais de blanc chez moi. Les blancs que vous voyez sont « faux ». Au début, la maison m’a été livrée blanche. Elle était tellement belle, mais tellement triste ! Au fur et à mesure, j’ai commencé à ajouter des couleurs. Et, petit à petit, je me suis dit : « Ah ! ça y est, elle se réveille, elle sourit de nouveau ! » Il y a encore cette cage d’escalier qui est encore trop neutre à mon goût. Techniquement, vu la hauteur, c’est assez galère d’aller peindre. Mais, à terme, je pense le blanc disparaîtra complètement, ici aussi ! Les teintes utilisées sont tirées au pinceau spalter large. Ce sont des peintures à la chaux. Il y a aussi des fresques murales dans le goût de Cocteau – avec beaucoup d’humilité, hein (rires) ! J’ai peint à la main sur les murs et ce n’est pas fini car je compte également en faire à l’extérieur comme Picasso a pu le faire dans des maisons de vacances. C’est mon terrain de jeu, cette maison, donc j’ai encore beaucoup pour m’amuser ! Sinon, comme je le disais plus haut, j’adore la couleur en général. Au final, c’est surtout mon identité qui m’a guidée dans ces choix. J’aime les roses, les bleus, les verts, les oranges, les jaunes. Et tout mélanger ! Je ne suis pas trop les tendances et préfère aller chercher ce qui se faisait à l’époque ou, en tout cas, ce que m’inspire le lieu. Par exemple, il y a ici une lumière très orange une fois le soir venu qui domine toute la maison. Tous les murs prennent cette couleur, donc j’ai mis beaucoup de teintes terreuses et orangées dans le salon pour la rappeler. Après, pièce par pièce, il y a un peu de tout. Dans la salle à manger, j’ai utilisé un grand panoramique d’Ananbô parce qu’il évoque ce que les armateurs faisaient autrefois, les voyages dans d’autres pays d’où ils ramenaient des décors. Et puis c’est vivant, c’est gai. Il y a de fortes couleurs en contraste, de petits ouistitis, des animaux d’ailleurs comme des perroquets que l’on retrouve d’ailleurs sur un bout de papier peint de ma cuisine. Ma chambre est dans les tons de rose, de terre. Il y a également pas mal de vert, c’est ce qui a guidé ma cuisine/véranda puisque je voulais vraiment faire le lien avec l’extérieur. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’avais envie de tonalités franches, joyeuses, acides ! J’ai des tons de vert plus éteints dans l’entrée, vu qu’elle est plus sombre. Un vieux bleu que j’avais déjà dans mon autre maison qui monte dans toute la cage d’escalier. Concernant les matières, vous ne verrez jamais un stratifié chez moi, ni de vinyle. Du lino, pourquoi pas car il s’agit d’une matière 100% naturelle à base de liège. Mais jamais de fausses matières. Si je ne peux pas me permettre un carreau de ciment, jamais au grand jamais je ne mettrai un grès cérame. Si c’est du bois, c’est du bois massif. Je préfère mettre du sapin en plancher (que vous n’allez pas payer cher et repeindre car ça a une couleur jaune pas incroyable et qu’il y a beaucoup de nœuds marron foncé) et le recouvrir avec une belle peinture de sol Farrow & Ball qui va prendre toutes ses lettres de noblesse plutôt que d’avoir un sol stratifié. Beurk ! (Rires)

TSF

Toujours dans cette recherche d’authenticité et de respect de l’existant, en somme ?

Sophie

Oui ! Ces teintes m’évoquent les vieilles maisons. Celles qui sont chez moi, on peut les retrouver un peu comme à la Cité du Fada de Le Corbusier où des études colorées se font dans les appartements. Ils grattent les murs avec du carbone 14, pour venir dire que « telle année, ils ont peint comme ça ». Les tonalités se classent alors de façon historique. J’aime bien faire ce travail également et me dire « tiens, qu’est-ce qu’on faisait dans le temps ? » ou en tout cas imaginer que nous aurions fait ça dans le temps. Il faut dire qu’avant, on décorait de façon beaucoup plus gaie. On a tendance à croire que c’était terne, sale et vieux mais si on revenait à des images d’origine, on serait surpris de voir à quel point les maisons l’étaient, colorées. Donc voilà, c’est ça qui me guide et qui me porte.

TSF

Outre les imposants luminaires qui jalonnent votre bastide, comment avez-vous choisi le reste du mobilier ?

Sophie

Il s’agit majoritairement de mobilier que j’ai conservé ou que j’ai racheté pour certaines autres pièces. Il n’y a pas beaucoup de pièces maîtresses. J’ai mon vieux fauteuil rose fushia que je m’étais offert à mes 30 ans chez Habitat qui est canon. J’ai un nouveau canapé de chez Ferm Living en laine bouclette que je me suis offert et qui, par sa taille (2,60 m), est juste parfait pour la maison. Devant, il y a une belle table basse de chez Honoré qui était aussi un coup de cœur et que je voulais absolument car elle évoque les métiers de l’artisanat, les couleurs d’ailleurs. Il y a aussi une table ronde en rotin de mon magasin qui répond aux deux fauteuils en rotin qui étaient à mon pépé et à ma mémé. Ils étaient tous les deux placés dans le bureau de mon grand-père. J’ai également mon ancien canapé que j’ai conservé parce que les enfants adorent s’affaler dessus et que, finalement, il a été recouvert avec de beaux textiles (gaze de coton, lin) et de jolis coussins. J’ai aussi une grande table Knoll que je rêvais de m’offrir. Certains disent : « Si t’as pas une Rolex à 40 ans, t’as raté ta vie ! » Eh bien moi, je me disais pareil, mais avec la table. (Rires) Quand j’ai eu les moyens de me l’offrir, je l’ai fait ! Et maintenant, c’est mon bureau ! Dans celui-ci, il y a aussi une lampe à poser Gioia The Socialite Family qui est très belle. Côté cuisine, la table est une de celles que je vends au magasin et que je fais faire avec des planches vieillies. Elle fait 3,50 m et autour, il y a plein de chaises de récup. Certaines sont des modèles de bistrot que j’ai depuis longtemps, d’autres sont en paille, etc. J’adore cette idée de mélange ! Dans l’entrée, on retrouve une vieille bonnetière qui était à ma grand-mère. J’aime les meubles qui racontent une histoire, que l’on prend avec soi. C’est une partie de transmission de notre famille ! Au final, nous n’avons pas beaucoup de mobilier. Pas systématiquement de rideaux aux fenêtres. Juste quand il faut habiller, comme de belles boucles d’oreilles ! Donc pas partout. Vous retrouverez chez nous davantage de choses sur mesure comme cette grande bibliothèque que j’ai dessinée dans le couloir et que mon oncle menuisier m’a fabriquée. Elle permet de rassembler un maximum de livres, d’épurer les volumes et de ne pas surmeubler inutilement.

Au final, nous n’avons pas beaucoup de mobilier. Pas systématiquement de rideaux aux fenêtres. Juste quand il faut habiller, comme de belles boucles d’oreilles !

TSF

Pour vous, The Socialite Family, c’est ?

Baligh

Trop beau ! L’ADN qui est toujours présent, celui de la famille.

Sophie

Je trouve que nous nous ressemblons pas mal ! Dans les meubles que j’ai pu découvrir de la collection The Socialite Family, je me dis « j’aurais pu le faire ! » Et je suis presque jalouse car c’est trop joli (rires). Je trouve que nous avons les mêmes bases, les mêmes affinités à la décoration – j’allais dire au beau, mais qu’est-ce que le beau ? C’est une marque qui me ressemble, mais dans le côté haut de gamme. Pas dans le côté péjoratif, hein (rires). Côté média, il y a une belle sélection de profils qui permet d’entrer chez les gens, de découvrir leur quotidien, dans ce côté « vie de famille », comment j’évolue chez moi. L’intérieur des gens en dit long sur qui ils sont ! On découvre leur vraie personnalité en pénétrant dans leur intimité. Je trouve ça assez canon. C’est ça que j’aime. Je suis friande des reportages !

TSF

Quelles seraient vos adresses favorites à Marseille, mis à part la vôtre ?

Baligh

Côté restaurant, allez voir mon pote Michel « La barbe » du restaurant Cuoco, Gégé « Le barbu » de Il Capriolo et Florent « La petite barbe » de Gilberte et Marguerite. Un endroit : la Côte bleue à vélo, Ensuès-la-Redonne, Sausset-les-Pins, Carry-le-Rouet. Mon coup de cœur : La Friche de la Belle de Mai.

Sophie

Marseille raisonne en quartiers. Et il y en a un qui me fait vibrer : Noailles ! C’est la représentation parfaite de Marseille. L’exubérante, la grande gueule. On dit qu’on aime ou qu’on déteste cette ville. C’est vrai. Personnellement, je trouve cet endroit extraordinaire d’énergie. Ça déborde, ça foisonne ! C’est ici qu’il y a Maison Empereur, une très vieille boutique. Ils font de tout. Des produits d’antan, des vêtements traditionnels, des jouets anciens, de la coutellerie. À côté, il y a l’épicerie L’Idéal, qui est fantastique. Sinon, rue d’Aubagne, il y a plein de magasins canons. Jiji la Palme d’Or, qui rapporte des produits du Maghreb, la pizzeria Sauveur, le restaurant La Mercerie. Toutes ces personnes sont dans la même énergie et croient en cette ville ! Il y a aussi La Goulette, qui est là depuis toujours et qui propose des spécialités tunisiennes. En remontant un peu, il y a plein de petites boutiques et même quelques brocanteurs. En fait, il faut y marcher et se faire son propre avis ! Autre endroit qui me fait vibrer, le Panier. La Sélection y est collée, elle est située au tout début. Donc sans donner d’adresses particulières, montez-y et promenez-vous-y. S’y trouvent aussi plein de petites boutiques, de concept stores, de l’artisanat. Il faut le traverser jusqu’à redescendre à la Major et tomber sur le MUCEM. Dans le quartier de la boutique, il y a le restaurant génial Il Cuoco, ouvert par un pote quatre mois avant notre arrivée ! C’est notre cantine et la décoration est très belle. Niveau déco, un petit clin d’œil à Casa Bohème. Une boutique dans le 6e arrondissement ouverte par Ouaida. Elle avait fait ses essais chez nous en vendant ses très beaux produits qu’elle rapporte du Maroc. Saint-Victor et Endoume sont des lieux très beaux mais plus calmes. C’est le beau Marseille.

TSF

Où vous retrouverons-nous dans les prochains mois ?

Baligh

En Croatie !

Sophie

Nous sommes tellement happés par l’été que nous sommes venus ici pour avoir l’impression d’être en vacances toute l’année ! Nous travaillons beaucoup, mais notre petit kif, avec mon mari, c’est, dès le 1er juillet, quand mes parents récupèrent nos enfants et que nous remettons le scooter en route pour aller nous promener. Nous serons un peu partout sur la côte ! J’aime aller visiter les beaux hôtels – ceux qui m’ont fait de l’œil toute l’année – que ce soit à Antibes, Cannes, Nice ou Marseille. Monter dans le Luberon aussi. Pour m’inspirer, découvrir, aller dans les petits vide-greniers, les brocantes. Je me nourris de tout ça, les yeux grands ouverts et le cœur qui se remplit de ces petits bonheurs. De la couleur du soleil, des soirées chaudes, à rallonge. Je trouve ça extraordinaire ! Fin de l’été, nous serons en Croatie tous les cinq, avec nos trois garçons. Puis voilà, l’été sera déjà fini. Mais ça ne sert à rien d’aller plus loin (rires) et de se projeter, c’est horrible ! Sinon, depuis le 1er juillet, vous pouvez me découvrir dans une nouvelle émission sur laquelle je travaille depuis trois ans : Tout changer ou déménager ! Toujours avec Stéphane Plaza et Antoine Blandin, son acolyte. Le concept ? Un couple est en dilemme. L’un veut déménager, l’autre ne veut pas et souhaite engager des travaux pour que leur maison réponde à leurs changements de vie (nouveaux besoins, contraintes auxquelles leur intérieur ne répond plus). Ils ne savent pas ce qu’il faut faire, et moi je vais prendre leur budget travaux pour le faire ! Antoine, lui, fait visiter les maisons et à la fin de l’émission on découvre ce que les gens choisissent entre : leur maison transformée ou un nouveau bien. C’est différent de Maison à Vendre car nous engageons de gros travaux et nous parlons vraiment d’architecture intérieure. Nous en sommes très fiers, j’espère que ça va plaire !

Marseille est puissante, riche en énergie. Il y a un bain de culture incroyable, ça parle fort ! Je vis par les contrastes. Nous avons besoin de cette vibration pour se sentir vivants.

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