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Un jour d’été à Sydney où les matins sont humides et chauds, la décoratrice d’intérieur Gillian Khaw nous accueille dans sa maison la porte d’entrée grande ouverte. En entrant dans l’appartement, nous nous retrouvons entourés d’un mix d’objets vintage et d’une collection d’art, avec en fond sonore des enfants en train de jouer. Après avoir eu affaire à du mobilier antique, Gillian Khaw a cofondé Handelsmann + Khaw, un studio de design spécialisé dans la production de pièces intemporelles, twistées à une once de modernité. Co-présentatrice de l’émission de télévision “J’ai la plus belle maison d’Australie”, la maman de deux jeunes enfants prête son expertise reconnue à un large public. Ce n’est donc pas une surprise si sa maison à Bellevue Hill, quartier verdoyant de Sydney, est décorée avec la plus grande rigueur.
Gillian, vous représentez la moitié du studio de design Handelsmann + Khaw. Comment décrivez-vous votre style de décoration ?
Mon style est juste une accumulation d’objets que j’aime, sans réflexion particulière prêtée à leur mise en scène. J’ai la chance d’avoir un appartement avec une belle structure, donc tout paraît tout de suite sympathique. Pour être honnête, mes propres projets sont ma dernière priorité ! En ce qui concerne nos clients, le style est différent : avec Handelsmann + Khaw nous aimons les espaces élégants, intemporels et sans contraintes.
Vos enfants Toby et Eve ont respectivement 7 et 5 ans. Comment a changé votre approche à la décoration d’intérieur depuis leur naissance ?
Depuis qu’ils sont là, je ne pense pas avoir changé mon approche, je ne l’ai pas simplifiée. Je fais en sorte de créer dans notre appartement un espace intéressant et stimulant pour eux, mais pas nécessairement rempli de décorations pour enfants non plus. Juste un peu plus d’art. Je ne pense pas qu’il faille rendre sa maison aussi colorée et plastique que dans une crèche. Les plus petits peuvent être stimulés par le design autant que les adultes.
Il peut être difficile de travailler depuis chez soi. Comment trouver un équilibre entre travail et famille ?
J’ai un bureau à la maison, mais je me rends dans les locaux du studio cinq jours par semaine. Quand les enfants étaient petits, travailler depuis chez soi me permettait de rester professionnellement active tout en étant présente pour eux. Mais cela fait cinq ans et je me suis rendue compte que je suis trop facilement distraite par le confort de ma maison pour être efficace ici. J’essaie de faire le plus de choses possible au bureau et réserve le reste pour quand les enfants sont au lit.
C’est un oiseau Senoufo Africain que mon mari m’a offert pour mon anniversaire. Je l’avais vu pour la première fois dans une photo de l’appartement d’Yves Saint Laurent à Paris.
Vous êtes également la co-présentatrice de l’émission de télé “J’ai la plus belle maison d’Australie”. Qu’est-ce qui transforme une maison en un foyer ?
Un foyer est chaleureux, a de la personnalité, des objets symboliques, des souvenirs, des projets en cours. C’est un aperçu de la vie chaotique d’une personne, pas une image de la perfection. Il est très facile de nos jours, bombardés par les médias et le marketing, de construire et meubler la maison parfaite, mais au final on ne s’y sentira pas chez soi. Quand on trouve ces ingrédients, ces couches et cette absence d’artifices dans une maison, c’est magique.
Quels sont vos objets les plus précieux ?
Comme beaucoup de mamans, je garde précieusement les œuvres d’art de mes enfants, surtout leurs auto-portraits. Sinon, j’ai une enfilade des années 40 que j’avais acheté à Melun (!) d’un homme qui venait d’acheter une maison à un vieux couple, et qui voulait me vendre tous les meubles de la maison pour 500 euros. J’ai un bento laqué que j’utilise pour ranger mes bijoux. Il me rappelle l’heureuse après-midi où je l’avais trouvé dans un de ces magasins de provisions à Tokyo.
Quelle est l’histoire derrière la sculpture en bois de votre salon ?
C’est un oiseau Senoufo Africain que mon mari m’a offert pour mon anniversaire. C’est apparemment un symbole de fertilité, mais je ne pense pas qu’il a choisi l’oiseau pour ses pouvoirs. Je l’avais vu pour la première fois dans une photo de l’appartement d’Yves Saint Laurent à Paris et l’avais immédiatement adoré. À sa livraison, je l’avais orné d’un chapeau de paille parce qu’il fixait les enfants de façon plutôt impériale. Mais maintenant c’est devenu un membre de la famille.
Racontez-nous comment vous avez décidé de peindre toute la cuisine en noir.
Ma cuisine est noire pour cacher d’autres démons ! Celle date des années 80, mais pas dans le bon sens, j’ai donc voulu noircir toute la tuyauterie en mauvais état. La cuisine ne reçoit pas beaucoup de lumière, alors je me suis dit que plutôt que de faire semblant qu’elle était lumineuse, j’allais accentuer le drame. J’adore cette atmosphère noire type The Wolseley à Londres, c’est donc mon hommage à petite échelle à l’un de mes restaurants préférés.
Vous habitez à Bellevue Hill à Sydney. Qu’est-ce que vous préférez à propos de cette zone et quels sont vos endroits préférés dans les environs ?
Bellevue est aussi proche de la ville que de Bondi Beach, c’est pour ça que je l’adore. L’école primaire de mes enfants se situe devant un parc avec des arbres vieux et grands, avec vue sur le port de Sydney. C’est un endroit chéri car si idyllique. Il y a des très beaux lieux de baignade pas très loin de chez nous : les après-midis d’été, tous les parents y amènent leurs enfants directement après les cours, et discutent pendant que les enfants décampent dans l’eau. Pour moi, c’est Sydney sous son meilleur jour.
Photographies et texte : Jessica Jungbauer – Traduction : Selma Gasc @thesocialitefamily
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