Marie et Emmanuel Bergé, Rose 23, Joseph...
“Contactez-la, sa maison est absolument géniale !“. C’est avec ces quelques mots que Fabienne Nominé nous introduit Marie Bergé, son...
chez
Maison Jaune, c’est eux. Régnant sur les luminaires et le mobilier européen du XXᵉ siècle, Julien et Élodie ont fait de leurs trois adresses de Saint-Ouen des références. Un travail de tous les jours pour ces Rémois d’origine qui se rendent de capitale en capitale pour rencontrer des fournisseurs de tous horizons. Il leur fallait donc un endroit où se raccrocher. Un pied-à-terre, familial et convivial, pour respirer en compagnie de leurs enfants. Et quoi de mieux pour cela que leur premier amour : Reims. C’est au cœur d’une bâtisse chargée d’histoire qu’ils nous reçoivent aujourd’hui. Le sol est en tomettes et le charme XVIIIᵉ, cher à leur cœur, bel et bien présent. Eux qui aiment tant faire des rencontres et être surpris par une émotion n’ont pas été déçus. L’intemporalité du lieu a fait son effet. Fraîchement installés, leur intérieur ne peut être défini malgré une rencontre évidente entre passé et présent. Les ensembliers se laissent le temps d’y appliquer leur spécialité : la mise en scène. Un art qu’ils maîtrisent à la perfection.
Élodie, Julien quelle est l’histoire de votre maison ?
À la base, nous cherchions un endroit pour séjourner pendant les vacances et qui soit également notre repère familial sur l’île de Ré. Nous nous sentons chez nous à cet endroit et le style propre aux bâtiments au cœur d’Ars-en-Ré, édifiés au XVIIIᵉ siècle, nous avait conquis. Nous aimons ces murs épais en pierre, très distinctifs, mais aussi ces sols en tomettes et ces belles portes qui s’ouvrent sur une nature débordante et lumineuse. Cependant, notre vie professionnelle parisienne ne nous permettait que quelques semaines de résidence par an. Nous n’avons donc jamais franchi le cap. C’est alors que nous avons commencé à chercher dans notre ville natale, Reims. L’affaire ne fut pas évidente. Le charme de l’Ouest nous habitait encore. Puis un jour, des amis nous ont proposé cette maison qui appartenait à leurs parents. La magie opéra tout de suite. Ce fut une rencontre. Nous avions trouvé le charme XVIIIᵉ dont nous rêvions, avec en plus la proximité avec Paris, nos amis d’enfance et un grand jardin pour notre famille.
Comment définiriez-vous votre style en termes de décoration ?
J’aime croire que notre style est intemporel. Un mélange de meubles de famille et de folies passagères. Comme dans notre job, c’est une rencontre entre le passé et le présent. Nos influences étaient au début diverses, entre intérieurs d’artistes et ambiance atelier. Puis elles ont évolué, sans mettre de côté nos premières amours vers des créations d’architectes du XXᵉ siècle. Cependant, notre intérieur est avant tout un espace de vie avec Jeanne et Martin, nos enfants. Notre envie est de créer un lieu convivial et familial.
Votre journée type ?
Heureusement, nous n’avons pas de journée type, mis à part le samedi et le dimanche quand je suis à Paris, au marché Paul Bert, pour gérer nos trois boutiques. Élodie et moi voyageons beaucoup afin de trouver des idées. Nous aimons faire des rencontres et être surpris par une émotion. Notre quête d’objets insolites ne connaît pas de limites, si ce n’est financières.
Qu’est-ce que Maison Jaune ?
Maison Jaune est, d’une part, un concept store vintage – nous proposons des luminaires et des mobiliers européens design du XXᵉ – et, d’autre part, un service destiné à nos clients axé autour de l’architecture d’intérieur, de la décoration et de la scénographie.
Où chinez-vous vos pièces ?
C’est une partie de notre vie assez privée. C’est réellement très divers et évolutif. Nous aimons voyager dans des grandes villes européennes pour créer des contacts et rencontrer des fournisseurs et de nouveaux concepts. Après, tout se fait sur notre téléphone.
Quel designer vous fascine le plus ?
Nous aimons tellement d’artistes et architectes qu’il est trop difficile de faire une sélection. D’autant plus que notre intérêt se tourne parfois sur une seule des œuvres d’un artiste. Notre curiosité n’a pas de limites. Nous sommes attirés par les stars du design, mais aussi par tout anonyme qui a réussi à susciter notre intérêt.
Quelle époque vous séduit le plus ?
L’histoire des arts décoratifs en Europe et dans le monde est très riche. Chaque siècle a connu des heures intéressantes en innovation et en esthétisme. Le XVIIIᵉ siècle français, dans ce domaine, fut particulièrement exigeant et curieux. Notre éducation personnelle et collective fait que nous avons du respect pour tous ces courants, ces modes et ces styles.
Votre éducation par rapport au mobilier ?
Élodie est une autodidacte passionnée. Son approche est sensible et instinctive. La mienne est différente. Issu d’une famille d’antiquaires, ma formation fut intense et matinale. L’éducation par rapport au mobilier est une relation entre affect et connaissance.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Mon plus grand plaisir est de réunir des meubles et des objets issus d’univers différents. C’est, je crois, dans notre mission d’ensembliers, l’instant le plus créatif entre les formes et les couleurs.
Le designer italien Piero Fornasetti voyait juste quand il disait : « Pour imaginer une vie sans décoration, il faut imaginer une vie sans musique. »
Un conseil à nous donner en décoration ?
Nous aimons l’objet unique qui sera l’œuvre d’un artiste anonyme. Les grandes productions ne nous attirent pas. Bien sûr, nous respectons le travail des architectes et designers reconnus, mais nous allons préférer un fauteuil atypique ou parfois un luminaire bancal. Ce qui nous attire, c’est le charme et la sensibilité d’un objet insolite. Pour les conseils, venez nous voir !
Que manque-t-il chez vous ?
Récemment installés, nous nous laissons du temps pour définir notre intérieur. Nous aimons beaucoup l’idée qu’un lieu ne soit pas abouti. Il va s’enrichir avec le temps, notre famille et nos trouvailles.
Comment concilier jolie décoration et vie de famille ?
Pour concilier déco et vie de famille, il faut tout d’abord un côté pratique. La manière dont la maison a été décorée a toujours été adaptée à l’âge de nos enfants, en rondeur pour les tables basses, en douceur pour les textiles. La présence des angles n’intervient que quand les enfants sont assez grands. En ce qui concerne le côté esthétique, nous sommes exigeants pour la nature des matériaux. Nous aimons ceux, naturels, qui prennent les marques des années. Les traces d’usure sur notre mobilier restent la mémoire de nos souvenirs.
Quelle musique écoutez-vous en ce moment ?
Notre vie est musique. Nos enceintes fonctionnent toute la journée. Nous sommes entourés de nos amis musiciens rémois : Yuksek, The Shoes, The Bewitched Hands, Feu Robertson, Labradore… Nous suivons l’activité musicale dans son ensemble, tant sur SoundCloud que grâce aux découvertes que nous font faire nos enfants. Si nous devions citer le morceau que nous écoutons le plus ces derniers temps, il s’agirait de « Bach off », par Nicolas Godin. Le designer italien Piero Fornasetti voyait juste quand il disait : « Pour imaginer une vie sans décoration, il faut imaginer une vie sans musique. »
Un restaurant à nous conseiller à Reims ?
Surnommée « la belle endormie », notre ville se réveille depuis peu. Le Café du Palais est une institution culinaire que nous aimons sans conditions. Mais un food truck a changé notre vie. Deux garçons très exigeants en ce qui concerne les produits ont créé Sacré Burger. Les enfants adorent autant que nous. C’est une très belle aventure pour les fondateurs, Victor et Constant. Ils nous ont d’ailleurs confié la décoration de leur premier lieu. C’est une chance de les avoir rencontrés tant sur le plan humain, que sur le plan gastronomique !
Photographies : Constance Gennari – Texte : Caroline Balvay @thesocialitefamily
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