Famille

Une maison inspirée de l’esthétisme du dépouillement des tiny houses japonaises

Chez

Karoline Bothorel, Joséphine 14 et Jeannette 10 ans

De l’ancien garage qui jouxtait la précédente maison de Karoline Bothorel, il ne reste rien. Rien, à l’exception du terrain en bandeau sur lequel s’élève désormais cette construction en bois. Un foyer inspiré de « l’esthétisme du dépouillement des tiny houses japonaises », imaginé main dans la main avec l’architecte Franck Gaubin de l’agence OP/EX. Avant même le début des travaux, la fondatrice du collectif The Brand Dispatch et ses deux filles, Joséphine et Jeannette, avaient une idée très précise « de l’ambiance, plus que de la maison ». Un intérieur chaleureux à l’épure maximum, mettant en valeur le bois et servi par des volumes qui leur ressemblent. Pensés pour toutes les trois ! Exploité à la verticale par un savant jeu de hauteurs – toutes différentes –, l’espace se laisse découvrir au travers d’ambiances esséminées suivant un parcours ayant pour colonne vertébrale des escaliers volontairement non superposés. Un souci du détail qui se retrouve également dans le choix des matériaux, sélectionnés, comme le béton ou le carrelage blanc, pour « mettre en avant la singularité et l’unicité du bois ». Mais si cet endroit reflète la « perpétuelle recherche d’équilibre entre volonté écologique et esthétique » de sa propriétaire, c’est aussi grâce à la manière dont celui-ci est meublé. Comprendre peu – une grande partie des meubles ayant préalablement été intégrés dans la structure de l’habitation – mais bien. Avec une attention particulière portée tant à l’émotion procurée par l’allure des objets qu’à leur modularité. Pour des pièces qui permettent « l’aménagement de l’espace selon nos besoins ! » en s’éloignant le plus possible de l’usage unique. Un besoin d’agilité et d’hybridation qui, selon la directrice artistique, « permettent de passer du logement au lieu de vie en mouvement ».

Lieu

Paris

texte

Caroline Balvay

Photographies

Valerio Geraci

TSF

  • Karoline, pouvez-vous vous présenter ?

Karoline

J’ai 41 ans et je suis directrice artistique.

TSF

  • Quel est votre parcours ?

Karoline

Suite à mes études de stylisme à Bruxelles et Paris, j’ai eu beaucoup chance de commencer mon parcours professionnel au bureau Leherpeur, une agence spécialisée en prospective et stratégie de marque, encore un peu une famille aujourd’hui. Après quelques années en direction de collection free-lance, beaucoup de missions, beaucoup d’avions, j’ai posé mes valises et j’ai cofondé Very French Gangsters, une marque d’optiques et solaires haut de gamme pour enfants, 100% made in France. En 2018, forte de mes sept ans d’entrepreneuriat, j’ai mis mon expérience tout terrain et mon œil 360° au service des marques. Il y a quelques mois, suite aux divers épisodes d’isolement sanitaire, convaincue que c’est de l’énergie de l’intelligence collective et de la puissance de la coopération que naitrons les réponses à nos nouveaux besoins, j’ai créé la communauté The Brand Dispatch. Ce collectif, c’est la fusion de créatifs indépendants mais engagés, des profils aux compétences complémentaires spécialisés dans la création de contenu et la culture de marque. C’est un écosystème agile qui permet d’être au plus près des demandes du client avec un coût et un timing maîtrisés.

TSF

  • Parlez-nous de votre éducation. Dans quel cadre avez-vous grandi – et par conséquent développé votre goût ?

Karoline

J’ai grandi en Bretagne nord, une enfance au calme loin de la vie culturelle citadine mais au contact de la nature, de la matière. Je crois que j’ai expérimenté la notion du beau comme une perception intime au contact des éléments, un ressenti personnel très loin d’une intentionnalité d’esthétisation ou d’un concept intellectualisé.

TSF

  • De quelle manière y sensibilisez-vous, à votre tour, vos deux filles ?

Karoline

Je les sensibilise à la subjectivité et à la singularité du beau. Pour moi, c’est important de leur apprendre qu’il n’y a pas de codes esthétiques universels. Je leur répète souvent cette phrase que j’ai lue un jour et qui m’a particulièrement touchée : « La beauté parfaite n’existe pas, c’est juste un concept inventé pour les gens paresseux et peu créatifs. »

Cette maison reflète ma recherche d’équilibre entre volonté écologique et esthétique, le désir d’un mode de vie plus authentique mais pas synonyme d’ennui.

TSF

  • Designers, artistes : quels sont ceux dont l’œuvre a eu une influence particulière sur vous, votre travail ?

Karoline

Pêle-mêle, je dirais : le sens de la coupe et les frontières du genre des débuts d’Yves Saint Laurent, l’intimité et la lumière des toiles de David Hockney, l’audace et l’ingéniosité de Charlotte Perriand, l’éloge à la nature et le fonctionnalisme d’Alvar Aalto, l’humanisme, la simplicité et la spiritualité de l’œuvre de Tadao Andō.

TSF

  • Racontez-nous l’histoire de votre maison.

Karoline

J’ai imaginé cette maison avec mon ami architecte Franck Gaubin de l’agence OP/EX. Il a été incroyable, car il a fait preuve de beaucoup de pédagogie avec les filles et a été très à l’écoute de nos envies qui, parfois, étaient très précises. Joséphine et Jeannette ont participé à toutes les étapes. Je les ai impliquées dès les premiers croquis et nous avons tout décidé ensemble. Nous voulions nous créer un cocon, un intérieur chaleureux, tout en bois. Nous avons ficelé tout le projet à partir de cette envie de départ en pensant avant tout à une ambiance plus qu’à une maison.

TSF

  • Au vu de l’espace, quels challenges avez-vous dû relever avec les travaux ?

Karoline

Franck a fait un travail remarquable sur les volumes. Nous avons dû nous organiser avec une trame très étroite, composer avec un terrain en bandeau, peu large. Une différence de hauteur d’un mètre entre le niveau de la rue et celui du jardin nous a conduits à combiner un système de demi-niveaux avec des hauteurs atypiques, adaptées à chaque espace. Le jeu des hauteurs, toutes différentes, permet de qualifier les ambiances et de magnifier le double volume, très généreusement ouvert sur le jardin. Les escaliers sont volontairement non superposés entre eux afin de construire un parcours qui permet de donner de la distance et de l’intimité aux différents espaces.

TSF

  • Quelles ont été vos inspirations pour sa réalisation ?

Karoline

Très clairement, l’esthétisme du dépouillement des tiny houses japonaises et l’ingéniosité que requièrent ces petits espaces : l’épure des volumes, l’exploitation de l’espace à la verticale, le travail du vide, le souci du détail. De chaque détail ! Après, j’y ai ajouté ma touche française, plus impertinente.

TSF

  • Pourquoi avoir fait ce choix de matières brutes ? Bois clair pour l’ossature, béton ciré au sol par exemple.

Karoline

L’essence même du projet réside avant tout dans le choix des matériaux et particulièrement du bois comme élément structurel de la construction. La sobriété du béton comme du carrelage blanc n’est là que pour mettre en avant la singularité et l’unicité du bois.

TSF

  • Il y a une vraie volonté d’épure chez vous. Beaucoup de vos meubles font partie intégrante de la structure de votre maison. Comment avez-vous choisi le peu de pièces restantes ?

Karoline

Certaines pièces ont été choisies pour leur modularité, comme le canapé Togo ou la table basse Carlotta qui nous permettent de moduler l’aménagement de l’espace selon nos besoins. D’autres pour leur audace et leur particularité ! C’est le cas notamment du tableau de César Audebert (@cleopatre_rchaos). J’aime les contrastes de cette peinture, ces deux dobermans qui symbolisent l’amour, le fait que tendresse et sensibilité n’empêchent pas force et virilité. Je trouve que le travail et le regard de cet artiste sur les masculinités sont vraiment très intéressants.

TSF

  • Que raconte ce lieu de vous ?

Karoline

Cette maison reflète ma perpétuelle recherche d’équilibre entre volonté écologique et esthétique, le désir d’un mode de vie plus authentique mais pas synonyme d’ennui. En essayant de m’éloigner de l’usage unique, m’est apparu un besoin de modularité et d’hybridation. L’envie que tout devienne plus agile, plus mouvant, multi-usage. Pour moi, toutes ces variations permettent de passer du logement au lieu « de vies » en mouvement et de prioriser l’harmonie et l’énergie qu’il s’en dégage.

TSF

  • Pour vous, The Socialite Family, c’est… ?

Karoline

Un œil, un prescripteur.

TSF

  • Où vous retrouvons-nous dans les prochains mois… ?

Karoline

Au développement de la communauté The Brand Dispatch ! En plus de la production, je passe aussi beaucoup de temps à rencontrer de supercréatifs (photographes, set designers, développeurs, vidéastes…) pour enrichir le panel des profils et des compétences du collectif.

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