Giuseppe Porcelli et Mario Abruzzese
Giuseppe Porcelli et Mario Abruzzese sont tous deux milanais d’adoption. Colocataires, ces deux Italiens ont réussi à transposer dans...
chez
Il est le petit fils d’un des plus grands noms du design italien, le grand Osvaldo Borsani connu pour ses meubles fonctionnels dans les années 50 et faisant parti de la génération des Gio Ponti, Lucio Fontana et autres stars de l’architecture et du design italien de l’époque. Rien que ça ! Tommaso, lui, a hérité de cette veine artistique en créant son propre studio d’architecte et de mobiliers. Son talent, il le doit à son éducation mais aussi à ses expériences à travers le monde. Homme de charme à l’allure milanaise, il nous reçoit dans son appartement où se côtoient les œuvres de son grand-père à ses créations plus personnelles et contemporaines.
Tommaso, pouvez-vous vous présenter ?
Tommaso, ravi de vous rencontrer.
Qui êtes-vous ?
Techniquement un architecte, mais ça reste tellement vaste ! C’est parfois même très déroutant. Mais cette définition me satisfait puisqu’elle permet aux architectes de s’exprimer dans tout un tas de domaines.
En quoi votre éducation a-t-elle été liée à votre décoration d’intérieur ?
Je dirais que l’expérience est quelque chose que vous apprenez d’une façon certaine mais le goût, la sensibilité sont des sentiments personnels, propres à chacun. Il y a beaucoup de talentueux autodidactes mais dans mon cas l’enfance a été vraiment une expérience. Mes parents et mon grand-père sont tous des architectes et ils ont travaillé dans la conception de produits toute leur vie. Et parce qu’ils travaillaient tout le temps, je passais des journées entières à l’usine ( Tecno ) entre 8 et 16 ans. J’étais très curieux et je posais toutes sortes de questions aux artisans et concepteurs. Je leur demandais constamment le pourquoi du comment et je me souviens qu’ils me disaient que j’étais pire que mes parents!
Pouvez-vous nous parler de votre relation avec votre grand-père Osvaldo Borsani ?
J’étais très jeune quand il est décédé mais j’ai des flashs de lui m’achetant des glaces ou des stickers Panini pour mes albums. Je le vois faisant la sieste après le déjeuner et bien sûr dans son usine où il passait beaucoup de temps. Souvent je me souviens de sa voix, elle était profonde, forte mais douce à la fois. On l’écoutait tous parler. C’était une figure très complexe, talentueuse, emblématique et il a conçu tant de choses. Toujours à l’écoute de différentes opinions, mais très déterminé en même temps. Je remercie mes parents parce que nous organisons une rétrospective sur son travail l’année prochaine à Milan.
Vous a-t-il transmis sa passion pour l’architecture, le design ?
J’ai décidé d’étudier l’architecture longtemps après sa mort et je suis parti travailler à l’étranger pendant 15 ans, dont 11 ans au studio Norman Foster. Ma formation s’est construite loin de la maison. Maintenant que je suis de retour en Italie et que j’ai ouvert mon cabinet TOMOARCHITECTS. Je me sens légitime dans mon métier grâce à ces expériences à l’étranger et à celles données par mon éducation.
Depuis quand vivez-vous dans cet appartement ?
Je suis arrivé l’année dernière à Noël. Maintenant que tout est en place, j’ai envie de chercher un nouveau lieu !
Qu’est ce qui vous a séduit ?
Le lieu était très immense et complètement vide, une nouvelle page blanche à composer.
Où passez-vous le plus de temps chez vous ?
C’est un espace qui ne fait qu’un, donc on est en permanence partout. Je passe du temps surtout dans ma cuisine, je plaisante souvent en disant que je dors dans ma cuisine mais c’est presque vrai !
Comment avez-vous conçu la décoration de votre appartement ?
Je suis une personne soignée, limite maniaque mais je ne peux pas me séparer des choses. J’aime accumuler. Au fil de mes voyages je suis toujours revenu avec tout un tas d’objets, des cartons entiers. Quand je suis arrivé dans cet espace, l’idée d’installer tout de suite cette immense bibliothèque de 17 mètres m’a semblé comme une évidence, le reste allait prendre sa place naturellement. Mes amis se demandaient comment j’allais la remplir puis en une semaine tout était déjà en place.
Quel artiste vous influence le plus ?
Ce n’est probablement pas très original mais Lucio Fontana était un très bon ami de mon grand-père. Je me sens proche de lui dans mes souvenirs d’enfance et j’aime en plus beaucoup son oeuvre.
La pièce pas chère dont vous êtes le plus fier ?
Une peinture verte d’une femme avec un panier sur la tête que que j’ai trouvé dans un village près du lac de Malawi. Les couleurs sont fortes et assez dingues d’autant que l’auteur devait avoir 14 ans à peine, impressionnant.
Votre prochaine destination de vacances ?
La mer Egée, mon paradis.
Un restaurant à nous recommander à Milan ou ailleurs ?
À Milan, il y a un grand nombre de Trattorie toutes de très grandes qualités mais ma préférée reste toujours la Libéra, je m’y sens chez moi.
Crédits : Constance Gennari @thesocialitefamily
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