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La neige tombe abondamment en ce début d’année et c’est un paysage immaculé qui s’offre à nous sur le chemin du chalet de Charlotte Mauge. Ex-citadine, cette parisienne a troqué le triptyque métro-boulot-dodo pour un projet de famille au pied du lac Léman. Un rêve construit grâce à la complicité d’un menuisier étant allé jusqu’à ressortir les carnets de construction de son grand-père. Aux abords de Megève, faisant face à la majesté du Mont Blanc, c’est tout un monde d’influences qui se rencontre. Le bois brûlé d’épicéa vient des alentours tout comme les éléments chinés allant du très beau poêle en céramique et laiton bleu à l’abreuvoir reconverti lavabo, tandis que les poignées des placards arrivent directement des États-Unis, voire – pour celles en turquoise – des réserves indiennes de Santa Fé. Un jusqu’au boutisme assumé pour Charlotte Mauge, grande admiratrice du Canada et des Adirondacks. Le résultat est là. Dans cette maison à l’empreinte savoyarde certaine, il y a finalement un peu d’Amérique. Comme dans son style vestimentaire duquel elle aime partir pour imaginer et décliner sa décoration. Visite au milieu d’une forêt de sapin, entre deux lampées de lait chaud au chocolat – Suisse évidemment !
Nous sommes tombés amoureux de cet endroit au milieu de la forêt et avons eu envie d'en faire une véritable cabane rustique-chic inspirée du Canada et des Adirondacks.
Charlotte, qui êtes-vous ? Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis une ex-parisienne venue vivre en Suisse à côté de Genève il y a 9 ans pour rejoindre mon mari. J’ai vécu à Paris et à Londres mais je suis vraiment ravie ces dernières années de vivre à la campagne, les pieds dans le lac Léman, avec mes trois enfants – Léon, Ava, Gioia – mes trois chiens, mon potager et mes poules ! J’ai travaillé longtemps dans le luxe puis dans ma propre boîte de RP et achat pub pendant 6 ans. Après la naissance de mon fils j’ai décidé de changer de voie et de concilier mes passions : la décoration, la cuisine et les voyages. Mon projet d’art de la table sort cette année sous le nom de “Feels Lake Home“ by Charlotte Amar.
Comment s’articule une journée-type en famille à Megève ?
Réveil chill pour changer du rythme de la semaine. Dès que les enfants sont partis au cours de ski, Massaï la black rodhesian, Bonsaï le teckel et Gwala la ridgeback m’attendent de pattes fermes pour leur balade dans la forêt. C’est un moment que j’adore pour me ressourcer, marcher dans cette sublime forêt et m’émerveiller devant la vue époustouflante et sauvage du Mont Blanc. Ensuite je pars skier avec David une heure et nous rejoignons nos enfants et des copains pour déjeuner sur les pistes. Puis il est 16 heures. On se met à l’aise, on allume un feu, on met de la musique, on prépare des gâteaux ou on sort ces plaques de chocolat suisse Laderach incroyables qu’on peut croquer ou faire fondre dans du lait chaud en goûtant aux joies du tea time. Nous recevons pas mal d’amis au chalet et nous aimons bien dîner dans notre cabane, donc je me mets aux fourneaux et les copains me tiennent compagnie avant de se mettre au bar.
Qu’aimez-vous dans cette région savoyarde ?
Il y a une vraie empreinte savoyarde dans les fermes en bois brûlé avec leur petit mazot qui servaient autrefois à entreposer les biens de valeurs des fermiers pour éviter qu’ils ne brûlent (s’il venait à y avoir un feu) – d’où leur petite taille, leurs immenses serrures et leur clef tout aussi grande ! Le drapeau de la Savoie qui flotte devant presque toutes ces vieilles fermes nous fait sentir dans une région à part. Dans notre coin plus rustique que le centre de Megève, nous trouvons des produits locaux sensationnels.
Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez pensé la décoration et l’intérieur de votre chalet ?
Nous sommes tombés amoureux de cet endroit au milieu de la forêt et avons eu envie d’en faire une véritable cabane rustique-chic inspirée du Canada et des Adirondacks. J’ai eu la chance de rencontrer un vrai menuisier qui a accepté toutes mes idées loufoques et qui a construit le chalet comme à l’époque. Il a même ressorti les carnets de construction de son grand-père. Sa condition (que je partageais): ne pas faire du faux vieux, mais du rustique. D’où l’emploi de bois épicea brûlés brossés et non pas de vieux bois récupérés. Le but était de vivre les vacances à la montagne comme on se les imagine dans une petite cabane canadienne. Je voulais que chacune des chambres ait un thème dans ce sens : la chambre bûcheron, Alpage, Loup, Trappeur et enfin le dortoir Ours des enfants. Toutes les poignées des placards viennent des États-Unis. Celles de notre chambre en turquoise proviennent des réserves indiennes de Santa Fé. Les portes ont des clenches en métal oxydé comme à l’époque, le lavabo des enfants est un abreuvoir à mouton en zinc, le poêle à bois en céramique et laiton vient d’un vieux chalet à côté. Enfin, la belle baignoire est une Jacob Delafon d’il y a 100 ans en fonte que nous avons repeint en rouille dans notre salle de bain. Elle était destinée à finir dans un champ pour faire boire les ânes !
Comment définiriez-vous votre style en terme de décoration ?
J’aime penser que je n’ai pas un style précis mais qu’il varie en fonction des endroits où je me trouve. Pour mes assiettes ou pour ma décoration il me faut quelque chose qui raconte une histoire dont on ne se lasse pas facilement. D’une manière générale, je suis pour un endroit cosy, pas trop épuré, avec des beaux matériaux.
Avez-vous une époque que vous chérissez ? Un artiste en particulier ?
J’adore notre époque car tout est à la mode pourvu que tu assumes ! En décoration j’aime bien Laura Gonzalez qui a ce chic parisien bien à elle.
Quelle est votre couleur du moment ?
Ma couleur du moment est le vert émeraude que je m’apprête à dégrader dans tous les sens dans un appartement à Paris ! Mais celle que j’aime depuis longtemps est le kaki militaire foncé, associable avec toutes les autres couleurs et qui apporte une touche végétale chic pas trop prononcée.
Pouvez-vous nous recommander un restaurant à Megève ou ailleurs ?
Sur les pistes Mégevannes, accessible en ski ou par une magnifique balade se trouve le restaurant des Grands Près, 10 tables maximum, une décoration slowlife. Le couple qui possède ce joli chalet rustique est éleveur de bovins primés, le mari est en cuisine, la femme en salle. C’est délicieux, fait maison et en plus à des prix qui remettent les pieds sur terre !
Photographies : Constance Gennari – Texte : Caroline Balvay – Traduction : TextMaster @thesocialitefamily
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